Invalidation du siège du conseiller Ousmane Traoré : Fcbe perd la majorité absolue à Parakou

Arnaud DOUMANHOUN 17 juillet 2020

l’élection du maire de Parakou est à reprendre

Coup de tonnerre ! Les cartes sont à rebattre dans la commune de Parakou. La Cour suprême a ordonné la reprise de l’élection du maire et de ses adjoints. Un verdict rendu suite à un recours formulé contre le siège du conseiller Ousmane Traoré, élu dans le 1er arrondissement de la cité des Kobourou pour le compte du parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Selon les recoupements, l’intéressé serait sous le coup d’une condamnation pour fait d’escroquerie. Or, l’alinéa 3 de l’article 10 de la loi 2019-43 portant code électoral en République du Bénin dispose que : « les individus condamnés à une peine d’emprisonnement avec ou sans sursis d’une durée égale ou supérieure à trois (03) mois, assortie ou non d’amende » ne peuvent être électeurs. A juste titre, ce siège est invalidé par la Haute juridiction en matière judiciaire. Ainsi, Ousmane Traoré s’en va, mais c’est le parti de Paul Hounkpè qui perd des plumes. Fcbe en payera lourdement le prix. Un conseiller en moins et c’est la déchéance du maire Aboubacar Yaya.
En effet, au terme des élections communales du 18 mai 2020, le parti Fcbe avait remporté 17 sur les 33 sièges en compétition, détenant de ce fait la majorité absolue des suffrages. Et en vertu des dispositions de la loi 2020-13 du 02 juin 2020 portant interprétation et complétant la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin, les partis politiques ayant obtenu la majorité absolue dans les communes, désignent directement le Maire, ses adjoints et en informent le Préfet.
C’est dans cette circonstance que le maire déchu, Aboubacar Yaya avait pris le contrôle de la municipalité de Parakou. Avec la sentence de la Cour suprême qui ordonne la reprise des élections sous quinzaine, rien n’est plus sûr pour le parti Fcbe. La loi 2020-13 du 02 juin 2020 portant interprétation et complétant la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin dispose qu’en cas d’absence de parti majoritaire, les formations politiques peuvent aller à une alliance sur la base d’un accord de gouvernance communale pour désigner les membres du conseil.
Aussi, en l’absence de consensus à cette étape, chaque parti devra proposer sa liste de candidatures pour une élection au sein du conseil communal. C’est là tout l’enjeu.



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