Législatives du 8 janvier prochain : Passage obligatoire avant les enjeux de 2026

Angelo DOSSOUMOU 17 mai 2022

Pour mieux négocier le virage des élections générales de 2026, ils ont tout à gagner dans les urnes dès le 8 janvier prochain et s’octroyer le droit d’arracher le maximum de sièges à l’Assemblée nationale. Ce combat pour une meilleure représentativité au parlement de transition qui durera moins de trois ans, les états-majors des partis politiques l’ont d’ores et déjà entamé. Si le Prd de Me Adrien Houngbédji a courageusement évoqué la question des 10% de suffrage à obtenir au plan national avant le partage des sièges en jeu, même s’ils ne le disent pas ouvertement, presque tous les partis qui se préparent à prendre part au scrutin de janvier prochain sont loin d’être sereins devant ce gros piège. Car, loin des législatives de 2019, celles de l’année prochaine mettront aux prises plusieurs partis politiques dont ceux de l’opposition. Dans un tel schéma, bien malin est celui qui, avant la vérité des urnes, pourra dire les partis capables de franchir la barre des 10%.
Si, a priori, l’Union Progressiste qui dispose d’un fief très étendu surtout dans la partie méridionale du Bénin fait office de favori dans cette course, les autres partis devront batailler dur pour tirer leur épingle du jeu. Ceci, puisque le Bloc Républicain dans ses fiefs dans la région septentrionale devra en principe faire face à deux partis de l’opposition que sont Les Démocrates et la Fcbe qui aisément peuvent profiter de la conjoncture économique pour faire campagne. En ce qui concerne le Prd, Moele-Bénin et les autres partis, aller dans le contexte sociopolitique actuel à la quête des 10% sera comme s’attaquer à une montagne. Mais, la vérité d’aujourd’hui peut ne pas être celle du 8 janvier 2023.
Ce qui est certain, la représentativité au prochain parlement de transition revêt un enjeu capital. Déjà, 2023 est une porte ouverte sur 2026 et les premières élections générales au Bénin. Cela suppose, pour les partis et leurs candidats qui aspirent à diriger le pays, beaucoup de sièges au parlement et de mairies à contrôler afin de se garantir les parrainages nécessaires pour la prochaine présidentielle. Bien évidemment, une majorité dans un parlement est un atout non seulement dans la conduite des réformes nécessaires à la gouvernance d’un pays mais aussi pour le contrôle de l’action gouvernementale. Ainsi, le scrutin du 8 janvier 2023 est un passage obligatoire pour les partis politiques. En somme, c’est cette échéance qui déterminera ceux d’entre eux qui ont de réelles ambitions de bien figurer sur l’échiquier politique nationale ou carrément d’avoir la capacité de contrôler le pouvoir exécutif. De toute évidence, l’actuel locataire de la Marina ne restera pas indifférent à la course au prochain parlement qui lui donnera des indices sur la santé de sa majorité qui jusqu’ici, n’a pas fait la preuve de sa maîtrise de l’électorat. Enfin, après 2023, les regards seront automatiquement dirigés vers 2026 avec les élections générales qui promettent d’être tout sauf une partie de plaisir.



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