Levée de siège et évacuation sanitaire de Yayi : L’heure de la décrispation

Fulbert ADJIMEHOSSOU 24 juin 2019

Cadjèhoun a un autre visage. Au réveil de ce quartier de Cotonou, ce samedi 22 juin, il n’y avait plus le moindre policier et militaire. Les chicanes ont disparu, de même que les véhicules de sécurité publique. Après une cinquantaine de jours de siège, les rues jouxtant le domicile de Boni Yayi sont de nouveau praticables, sans la moindre infiltration. Cette mesure intervient au lendemain de la rencontre entre le président Patrice Talon et des notables de Tchaourou, ville théâtre d’affrontements sanglants il y a quelques jours. « Cette présence de la police a été levée suite à l’intervention des rois, des sages, des notables de la ville de Tchaourou et des sages, rois et notables de la région de Savè. Ce sont eux qui ont décidé et ont rassuré le gouvernement que ce qui s’est passé ne se reproduira plus. Cette confiance est rétablie et on n’a plus jugé nécessaire la présence de la police en face du domicile du président Yayi Boni », a expliqué Sacca Lafia.

Talon a tenu parole
Le mercure est tombé. Mais pour en arriver là, il y a eu des engagements et surtout une volonté d’œuvrer pour l’apaisement. « Il ne m’a jamais effleuré l’esprit de causer le moindre tort à la personne de Boni Yayi. Je ne lui veux aucun mal. Je ne ferais rien pour nuire à Boni Yayi. Ma volonté est d’agir pour le bien-être de ceux qui m’entourent. Il peut arriver de mal faire et dans ce cas, je sollicite la clémence de tous », avait déclaré Patrice Talon, à ses hôtes venus de Tchaourou, la ville d’origine de Boni Yayi. Le Chef de l’Etat a donc tenu parole. D’un autre côté, l’ancien Président de la République qui est allé se faire soigner, n’est pas non plus parti sans prendre des engagements. Selon le porte-parole des Fcbe, Nourénou Atchadé, Boni Yayi se rendra disponible pour son audition lorsqu’il aura fini de se faire soigner : « Il a dit lui-même que dès que sa santé le permettra, il le fera volontiers ». Et au ministre Sacca Lafia de confirmer : « Dès qu’il sera rétabli il pourra le faire. Il a promis, il a pris des engagements devant les siens, devant des sages, devant des responsables ».
Un pas important vient d’être fait. La décrispation étant une réalité, place à la réconciliation, comme plaident la société civile, des personnalités et le clergé. « Sans un vrai dialogue dans l’écoute mutuelle et la recherche de la vérité et de la justice, aucune communauté humaine politique ou religieuse ne peut prospérer. En effet, non assumés totalement et non intégrés par l’esprit du peuple, tout projet de société et toute réforme risquent d’échouer à moyen et à long termes », note la conférence épiscopale dans le communiqué final de la troisième session ordinaire au titre de l’année pastorale 2018-2019. Il ne reste qu’aux acteurs de travailler pour une paix durable et enfin, le développement.



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