Libération des espaces publics, vaccination anti Covid-19 et autres sujets : Les clarifications du gouvernement

5 août 2021

Ce mercredi 4 août 2021 s’est tenue au ministère des affaires étrangères une conférence de presse animée par Léandre Houngbédji, Secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement. L’opération de libération des espaces publics à Cotonou et à Abomey-Calavi, la vaccination contre la Covid-19 sont quelques sujets ayant fait objet des échanges au cours de cette conférence.

Déguerpissement, le gouvernement s’en lave les mains. A l’occasion de sa sortie médiatique, Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement révèle que l’opération de libération des espaces publics qui s’observe ces jours-ci dans les villes de Cotonou et Abomey-Calavi relève des seules initiatives des mairies et des préfectures de ces villes. Toutefois, il reconnait que cette opération est la continuation de la vision du gouvernement de faire des villes béninoises des espaces propres et attractifs. Sauf que cette fois-ci, elle est une action des mairies et des préfectures, précise-t-il. Quoique dépréciée, Léandre Hougbédji salue le dynamisme des élus locaux par rapport à une opération qui, selon lui, tombe à point nommé.

La nécessité de la vaccination anti Covid
Selon les clarifications données par Léandre Houngbédji, Secrétaire général adjoint du gouvernement, l’accès aux grandes manifestations et aux spectacles publics pourrait être subordonné à la prise de doses de vaccin contre la Covid-19. A l’en croire, tout citoyen qui compte participer à des creusets de rassemblement grand public est tenu de respecter cette exigence sanitaire. « Vous avez noté que le monde et l’Afrique aussi sont en proie aux nouveaux variants du virus et les scientifiques disent que ces nouveaux variants sont encore plus virulents que le virus souche. Nous voulons prémunir les Béninois de ce risque-là », affirme-t-il. Pour le porte-parole du gouvernement, l’heure est encore à la sensibilisation. En plus des canaux officiels qui appellent à la vaccination, les organisateurs des événements à caractère public sont aussi tenus de sensibiliser leur cible sur la nécessité de se faire vacciner avant les rassemblements. « Si vous ne vous faites pas vacciner, vous n’êtes pas obligés d’aller aux grandes manifestations mais si vous voulez y aller, vous devez comprendre que vous n’avez pas à mettre la vie des autres en danger, et donc, faites-vous vacciner avant d’y aller », ajoute Léandre Houngbédji. C’était une fois encore l’occasion pour le porte-parole du gouvernement de faire la relance et d’inviter les citoyens béninois à se faire vacciner et à sensibiliser leurs proches. « Plus nous serons vaccinés, mieux ça vaudra pour atteindre l’immunité collective et à partir de ce moment, on peut espérer recommencer à vivre comme avant l’avènement de la Covid-19 », a-t-il conclu.

L’hommage à Rosine Vieyra Soglo
Le chef de l’État a non seulement a parlé à la famille Soglo, mais également a fait un message formel de condoléances qui a été diffusé. Et vous avez noté à l’occasion l’hommage vibrant qu’il a rendu à maman. Donc, le chef de l’État a bien rendu hommage à la mémoire de Madame Rosine Vieyra Soglo, a salué la femme d’exception qu’elle a été sur la scène politique. Nous la connaissons tous. Alors, pourquoi ne mettrait-on pas le drapeau en berne ? J’ai même lu sur les réseaux sociaux quelqu’un demander pourquoi à la fin de son message le 31 juillet, le chef de l’État ne pouvait pas évoquer la mémoire de Madame Rosine Vieyra Soglo. Vous avez noté que, depuis 2016, nous essayons de faire autrement les choses pour bien les faire. La République a des normes. Nous sommes ici au ministère des affaires étrangères, ils parlent de protocoles. Ce que nous avons souvent fait par le passé est-il vraiment ce qu’il fallait faire ? À la vérité non. Nous avons commencé à corriger cela. Si la République exige de mettre les drapeaux en berne, les drapeaux seraient mis en berne. Mais vous savez qu’il y a des députés qui sont décédés à l’Assemblée nationale. Malgré cela, on n’a pas décrété la mise en berne des drapeaux. Il n’y a même pas eu de message du Chef de l’État, message public pour présenter ses condoléances. Donc, vous voyez très bien qu’il y a cette considération attachée à Maman pour le parcours qui a été le sien. Et qui a donc justifié cette prise de parole du Chef de l’État sur les réseaux sociaux, après avoir aussi parlé à la famille.

L’invite à la vaccination Covid-19
Ce que le conseil des ministres a dit, c’est de recommander fortement aux uns et aux autres d’aller se faire vacciner. Et qu’en tout état de cause, l’accès aux grandes manifestations pourraient être subordonné à la vaccination préalablement effective. Et nous avons demandé aux organisateurs de ces événements de sensibiliser leurs cibles. Vous avez noté que le monde et l’Afrique aussi sont en proie au nouveau variant du virus. Et les scientifiques disent que ces nouveaux variants sont encore plus virulents que le virus souche. Nous ne voulons prendre aucun risque inconsidéré. Nous voulons prémunir les populations béninoises de ce risque. Voilà pourquoi, sans aller jusqu’à décréter l’obligation de se faire vacciner, nous en sommes encore à la sensibilisation. Nous incitons fortement nos compatriotes à se faire vacciner. Si vous ne vous faites pas vacciner, vous n’êtes pas obligés d’aller aux grandes manifestations, mais si vous voulez y aller, vous devez comprendre que vous n’avez pas à mettre la vie des autres en danger. Donc faites-vous vacciner avant d’y aller. Voilà le sens de la décision qui a été prise. Et encore une fois, votre question permet de dire aux Béninoises et aux Béninois qu’il faut aller se faire vacciner. J’ai taquiné certains de nos compatriotes en leur demandant s’ils ne se sont pas fait vacciner plusieurs fois déjà dans la vie. Vous avez fait vacciner vos enfants plusieurs fois, mais jamais aucun de nous ne s’est demandé dans quelles conditions les vaccins que nous avons reçus, que nous avons fait administrer à nos enfants, ont été élaborés. Personne. Si le débat se pose en 2021, c’est parce que le monde est ouvert et qu’il y a les réseaux sociaux. Et que chacun de sa chambre peut dire ce qu’il veut. Je me suis fait vacciner, j’ai déjà mis plusieurs fois les portables et je ne les vois pas se coller à l’avant-bras. Puis certains disent que les personnes vaccinées vont mourir dans les deux prochaines années. Non. Faisons-nous vacciner. Si nous voulons recommencer à vivre à peu près comme avant, nous débarrasser des masques sans être forcément obligés de ne plus se serrer les mains, de ne plus se donner des accolades, vaccinons-nous. Faisons vacciner nos proches, sensibilisons notre environnement parce que plus nous serons vaccinés, mieux ça vaudra pour atteindre ce que les scientifiques appellent l’immunité collective. A partir de ce moment, on peut espérer recommencer à vivre comme avant

Libération des espaces publics
Si un policier a reçu des instructions, c’est probablement de sa hiérarchie. Donc, vous devez vous étonner, et à la limite, relever ce policier en lui demandant quand est ce qu’il a parlé avec le Chef de de l’Etat qui a pu lui donner le feu vert. Là, je suis sérieux, parce que c’est déjà arrivé. Il y a quelques années, c’est à un autre corps qu’on a demandé de corriger certaines pratiques. Après avoir causé des désagréments aux populations, quand ces dernières se rapprochent d’eux, ils leur disent que c’est le gouvernement qui a demandé cela. Ça ne fait pas responsable de leur part, ce n’est pas bon. Que dit le code de la route quant aux stationnements, aux arrêts ? Chacun peut aller revisiter son code de la route et voir s’il est en règle, dire au policier que ce qui est prévu dans le code et très respectueusement…
Nous allons tous sensibiliser les acteurs de la Police Républicaine. Tous ceux qui sont sur le terrain sont chargés de mettre à exécution les décisions des communes, de faire en sorte qu’il n’y ait pas d’abus, qu’il n’y ait pas d’exactions, mais de la même façon nous allons tous sensibiliser à nouveau nos parents, nos sœurs, nos enfants, surtout nos femmes. Nous allons demander aux hommes de les sensibiliser et leur dire que leur place n’est pas sur les trottoirs. Elles peuvent être aux abords des voies, dans des boutiques, dans des baraques aménagées, mais qu’elles n’occupent pas l’espace public. Vous conviendrez que les mairies sollicitent le concours de la Force publique pour les aider à nettoyer la ville, à mettre à niveau les trottoirs pour faciliter la tâche aux piétons, dessiner et faire en sorte que ces Communes soient dans le bon tempo des villes modernes, des villes dynamiques. On peut les déplorer, c’est vrai, mais encore une fois sensibilisons nos parents, nos amis pour que cela cesse.

Le ‘’hautement social’’, c’est créer les conditions pour améliorer les conditions de vie des populations. Cela passe par ces aspects. Même si c’est dur pour l’instant, cela génère des résultats que chacun peut constater. C’était un passage obligé. Moi, je veux vous replonger dans le passé à quatre ans derrière nous. Quand on faisait la libération de l’espace public illégalement occupé, on a tous entendu les cris, les récriminations. Les voies ont été libérées et asphaltées. Mais aujourd’hui, nous nous réjouissons de leur nouvel état. J’ai bien vu dans certaines rues aujourd’hui encore comment les boutiques se sont alignées, comment les riverains ont fait en sorte de capitaliser sur les investissements qui ont été réalisés. C’est ça qu’il faut encourager, faire en sorte que nous soyons de plus en plus modernes individuellement et collectivement.

L’Inf, une avancée…
Dans son message, le Chef de l’Etat évoque la mise en place de l’Institut national de la femme nouvelle formule. En réalité, c’était déjà cela l’action volontariste pour la gent féminine, c’est-à-dire les touches spécifiques dans le cas d’espèce. Il parlait de ce qui est fait pour que l’Institut national de la femme Nouvelle formule se mette en place. Au regard des attributions qui sont les siennes, au regard des attentes qu’on porte sur cet institut, il faut espérer qu’effectivement à terme, il concoure à l’action de l’Etat au profit de la femme qu’il soit d’une spécificité telle qu’elle promeut l’émancipation et le développement de nos femmes, de nos sœurs, de nos filles. Autrement, nous serions une société bancale. Et là, le chef de l’Etat dit bien que les femmes seront considérées comme composante essentielle, indispensable de la société. Elles ne comptent pas pour des fonctions insignifiantes, bien au contraire. Qui de nous ici sans une femme serait là ? Donc voilà bien de quoi il s’agit.

L’appel à l’entretien du bien commun
Sur l’entretien des infrastructures, c’est notre rôle, c’est le rôle à chacun de nous. Commencez à sensibiliser à bien nous comporter, chacun de nous. Combien d’entre nous jetons des emballages sur la voie en pleine circulation, lorsque nous avons fini de prendre un pot de yaourt ou de l’arachide ? Quand vous le faites alors que les enfants sont dans la voiture, vous leur apprenez à le faire aussi demain. Quand ceux qui sont devant vous le font et que vous n’avez pas une réaction de désapprobation, les enfants considèrent cela comme normal. Vous ne perdrez rien à interpeller ceux qui le font. Il s’agit d’un bien commun et que cela ne peut pas durablement continuer. On met beaucoup d’argent. C’est l’argent de tous les Béninois, et c’est notre devoir aussi de contribuer à l’entretien des infrastructures. Personne n’admettrait que cela se passe ainsi quand il s’agit de ses biens propres. Alors prenons conscience que ce qui appartient à l’Etat, nous avons le devoir d’y veiller...Je rêve que dans notre pays demain, les travaux que nous faisons puissent bénéficier des services spécifiques d’entretien. Mais je rêve que tous nos marchés modernisés ou non fassent l’objet de la même attention de la part des usagers. Et surtout de la part des commerçants qui vont passer leurs journées à la recherche de revenus. Cela participe de notre essor collectif, de l’émergence de notre pays vers des niveaux appréciables. Ce sont ces gestes insignifiants qui montrent les ambitions que porte un pays. Cela nous permettra de dire « Oui, nous avons enfin trouvé le cadre, et nous sommes en chemin vers l’Horizon ». C’est ce qu’il faut encourager.
Personne n’interdit à un client de s’arrêter devant une boutique pour acheter. Si par contre, votre stationnement doit compliquer la tâche aux autres, c’est que vous trouverez où vous garer normalement. Vous vous déplacez vers la boutique pour acheter. Combien ne sommes-nous pas émerveillés de voir cela ailleurs ? Vous proposez à nos compatriotes de voir comment c’est propre ailleurs. C’est de cela que nous avons besoin aussi chez nous. Donc, ce qu’on demande aux gens, c’est de cesser d’occuper la voie publique. Mais chaque fois que vous avez une maison qui donne sur la rue, personne ne vous empêchera de faire une boutique. Et si les boutiques sont ouvertes, c’est normal que les clients s’arrêtent pour acheter. Il faut juste veiller à bien se garer au moment où on s’arrête pour acheter. Et je pense que personne ne serait gêné au point de vous demander de déguerpir.

Le projet Asphaltage, Phase II
On sait exactement combien de linéaires de voies vont être bitumées ou pavées, combien de linéaires de caniveaux il faut faire et dans les 9 villes au moins de la première phase. Et vous savez qu’au-delà de l’asphaltage phase 2, il y a dans le programme 2021-2026, le point relatif à l’axe assainissement des chefs-lieux de nos communes. Donc, un projet sommaire d’asphaltage également qui doit être déployé dans ces villes. Donc, c’est exactement ce que va nous coûter la 2e phase. Nous sommes partis sur au moins 250 milliards de Francs CFA.

Les vacances gouvernementales
Les vacances gouvernementales sont-elles un effet perturbateur du fonctionnement de l’administration ? Je n’ose pas penser que vous espérez que ceux qui sont au gouvernement n’aurait jamais besoin de repos. Vous ne pensez pas non plus que l’administration sans eux n’existerait pas. L’administration tourne. Ils ont les congés depuis lundi, comme vous l’avez évoqué. Et en principe, le gouvernement reprend le 23 août 2021. Cette semaine-ci, il n’y aura pas Conseil des ministres, mais la semaine d’après, le temps pour ceux qui sont allés en congés de revenir, de prendre leurs marques, de rentrer à nouveau dans leurs dossiers et que le 1er conseil des ministres ait lieu le mercredi 1er septembre. Mais, ont-ils la possibilité de se déplacer ou non ? Le choix est ouvert. Ceux qui veulent se déplacer se déplacent. Mais, je peux vous dire ici que j’ai parlé avec un certain nombre de ministres qui passent bien leurs vacances dans le pays. Allez découvrir tel coin ou tel autre qu’ils ont vu, il y a longtemps. Donc, la plupart d’entre eux sont sur le terrain, et les vacances aussi sont organisées. Vous savez que le Chef de l’État est en déplacement. Quand il n’est pas là, il prend un décret pour dire qui doit assurer son intérim pendant qu’il n’est pas là. Donc, il n’y a pas de souci à se faire. L’administration tourne, et c’est tant mieux parce que nous bâtissons de plus en plus un Etat moderne.

Les tenues locales en administration
Je ne suis pas qualifié pour apprécier la façon dont chacun s’habille. Je ne sais pas si vous en avez vu qui vous choquent particulièrement ou qui vous mettent dans un état que vous n’aurez pas voulu. Dans tous les cas, chacun est libre de se mettre comme bon lui semble. Tant qu’il n’agresse pas les autres, il appartiendra à chaque administration publique ou privée de disposer de son style vestimentaire. Si d’aventure, elle observe des déviances au plan vestimentaire qui peuvent être de nature à troubler la quiétude des autres, à les perturber dans l’accomplissement de leur travail, il appartiendra à chaque administration de veiller à ce que les mesures idoines soient prises. Mais, il n’est pas du ressort du gouvernement aujourd’hui de décréter quelle tenue l’on doit mettre pour aller au boulot. Surtout que nous sommes dans un pays démocratique, on ne va pas décréter que tout le monde serait en kaki demain pour aller au boulot.



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