Malversations à l’ANaTT : La corruption a la peau dure… Talon déterminé

Arnaud DOUMANHOUN 8 juillet 2021

Encore des milliards de francs dilapidés. A l’Agence nationale des transports terrestres (ANaTT), un audit réalisé sur la période de 2016 à 2020, a fait ressortir de graves irrégularités. En dépit du renforcement de l’arsenal juridique notamment avec la création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), et récemment de la Cour des comptes, le tout flanqué d’une volonté politique plus que jamais manifeste, les auteurs de distraction des ressources publiques ne démordent pas.
Selon le conseil des ministres, du mercredi 7 juillet 2021, les défaillances relevées à l’ANaTT portent aussi bien sur l’organisation générale de l’Agence, caractérisée par un cadre réglementaire inadéquat, l’insuffisance du personnel technique, la pléthore d’agents d’exécution, la prépondérance des traitements manuels de données ainsi que le défaut de protection de celles-ci ou de l’intégrité du système informatique. Un contexte qui a favorisé, au cours de la période sous revue, des manques à gagner estimés à 13,6 milliards de Fcfa dont 1,3 milliards concernant des marchés irrégulièrement passés, 191 millions pour des paiements d’actes anormaux de gestion et 12,1 milliards au titre de présomptions de fraudes dans le cadre de la gestion des opérations d’immatriculation.
A en croire le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, lesdites présomptions sont notamment relatives à des cas de véhicules non dédouanés qui sont immatriculés, soit 2646 véhicules au total, représentant un préjudice financier d’environ 7,9 milliards Fcfa, ainsi qu’à des dossiers d’immatriculation dont les quittances de paiement n’ont pu être fournies. La liste n’est pas exhaustive.
Une vraie pagaille dans la gestion des fonds publics sous l’ancien Directeur général et conseiller technique du ministre des infrastructures et des transports, Thomas Agbéva. Lui et ses pairs ont été relevés de leurs fonction, et attendent de faire objet de poursuites judiciaires appropriées. La question fondamentale : A quoi servent les instruments de contrôle de gestion de l’Etat ? A quoi servent les inspections si au finish quelques individus peuvent dilapider sans gêne aucune les ressources publiques. Patrice Talon doit retrousser les manches face à cette gangrène, la corruption qui plomb les efforts de développement du pays.



Dans la même rubrique