Mandat 2021-2026 : Talon, la promesse du ‘‘Social’’ et l’attente des Béninois

Angelo DOSSOUMOU 25 mai 2021

La liste du gouvernement dans les prochaines heures et c’est parti pour 5 nouvelles années au service de la nation. Mieux que quiconque, Patrice Talon sait qu’au cours de son premier mandat, il n’a pas fait que des heureux. Pour une omelette qui n’a pu qu’apaiser la faim d’une minorité, beaucoup d’œufs ont été cassés. Un essai qui, sans doute, devrait permettre de rectifier et d’ajuster le tir afin que la grande majorité des Béninois puisse trouver son compte avec la gouvernance Talon. D’ailleurs, conscient qu’il a à se faire pardonner le serrage des ceintures par ses compatriotes durant cinq ans, il a pris l’engagement de faire de son ultime bail à la Marina, un mandat hautement social.
Mais pour qui a appris à connaître le président béninois, cette profession de foi ressemble un peu plus à un dévouement à poursuivre les chantiers qui lui sont chers notamment en ce qui concerne les volets eau, énergie, infrastructures sociocommunautaires. Donc, d’un social où il y aura à manger et à boire à satiété pour tous et qui ouvrirait les brèches de la corruption et des facilités du passé, il est évident qu’il n’en sera pas question. La preuve, à travers son discours, Talon souligne qu’il est impérieux de combler les attentes au cours des cinq prochaines années et pour lui, elles sont essentiellement synonymes de relever les défis du cadre et des conditions de vie. Sauf que les Béninois qui ont vu le système Talon fonctionner, sont encore sceptiques sur ce social qui consistera à une répartition plus juste des ressources mobilisées par le contribuable.

‘‘Il n’y a de richesses….’’
Car, point n’est besoin de rappeler qu’en dépit de la cherté de plus en plus accrue de la vie, le Smig a du mal à connaître une augmentation. Tout comme, il est loisible de constater que les entreprises privées éprouvent d’énormes difficultés au point où certains en sont arrivées à fermer ou réduire leur personnel au grand dam de ces ressources humaines qui n’avaient que ça pour prendre soin de leurs familles. C’est dire que s’il est vrai que le renforcement des cantines scolaires, la continuité des microcrédits sont à l’actif du gouvernement de la Rupture, il n’empêche que l’impression générale qui se dégage, c’est cette difficulté même pour ceux qui ont un boulot à toujours faire face aux besoins fondamentaux. Cela suppose qu’au service de la Nation, il y a les uns et les autres. Et, ce grand fossé dans le traitement salarial est très remarquable au niveau du personnel politique qui pourtant, devrait donner l’exemple du sacrifice.
Alors, la détermination affichée lors de la prestation de serment à servir la patrie et l’engagement de faire des cinq prochaines années, un mandat hautement social ne doivent pas rester à l’étape du discours. Il est donc clair que de ‘‘Agbonon’’, les Béninois ne réclament que la justice sociale. Celle-là qui consiste d’abord à réduire les écarts entre les riches et les pauvres. Autrement, l’appréciation de la gouvernance au cours des cinq prochaines années par le système Talon ne variera pas d’un iota. En somme, il n’y aura du social que de nom et quand on sait qu’il n’y a de richesse que d’hommes, Patrice Talon doit en conséquence, sur ce spécifique volet, mesurer la longueur qui le sépare du mérite de continuer à porter le pseudonyme ‘‘Agbonon’’. Ainsi dit, à lui d’accélérer la cuisson. Les populations ont trop ‘‘pavlové’’ et desserrer la ceinture devient pour le Béninois lambda, une urgence.



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