Mariano Totin, SGA du Parti « Restaurer La Confiance » : « Nous dénonçons la tentative de violation des textes »

10 mai 2023

Mariano Totin est Secrétaire Général Adjoint du Parti « Restaurer La Confiance » (Rlc). A travers l’interview ci-dessous, il dénonce des tentatives de violations des textes au sein du parti et propose sa dissolution au profit du parti ‘’Union Progressiste Le Renouveau’’.

Que se passe-t-il aujourd’hui au sein de votre parti ?
Le parti RLC est une entité créée sur la base des textes que nous avons tous l’obligation de respecter. Il se fait qu’aujourd’hui, il y a des décisions qui devraient être prises forcément par des instances données mais que certains individus sont en train de vouloir prendre sans passer par les instances habilitées. Il y a donc une crise au sein du parti RLC qu’il va falloir que nous résolvions.

Quelle est l’essence de cette crise et qu’est-ce que vous revendiquez puisqu’il y a un groupe d’acteurs ou de membres fondateurs de RLC qui réclament des choses ?
Qu’il vous souvienne que nous sommes un parti de l’opposition et nous avons rempli toutes les formalités liées à ce statut et qu’en 2023 lors des élections législatives, nous avons appelé, compte tenu des enjeux, à voter pour le parti Union Progressiste Le Renouveau (UPR). Les élections sont passées et nous avons gagné, parce que ce parti a compris le combat de la mutation politique que nous menions et qu’il faut pour notre pays. Et ce parti a adhéré à cette vision que nous avions déclinée. Nous avons dès lors appelé tous nos membres à la base à voter massivement pour le parti UP-R, ce qui fut fait. Ils ont le plus grand nombre de députés à l’Assemblée Nationale. Nous en sommes ravis.

Quelle est la suite ?
Après les législatives, il fallait formaliser ce processus que nous avons entamé et il y a des instances qui doivent le faire. Nous sommes allés à une réunion ordinaire du Bureau Exécutif National mais à ce niveau, nous n’avons pas pu nous entendre, chacun a son opinion et son idée sur le sujet. Il y a un groupe qui pense que la déclaration ayant appelé à voter pour l’UP-R et le fait que nous ayons travaillé ensemble pour les dernières législatives suffisent pour dire que les deux partis sont déjà en fusion. Or, les textes sont clairs en ce qui concerne la décision relative à la dissolution du parti qui ne peut être prise que par un congrès. Nous constatons que ce groupe est en train de manœuvrer autour du Président pour le pousser à passer le verrou du congrès, et c’est ce que, nous dénonçons. Nous ne sommes pas d’accord qu’une telle décision qui engage la vie du parti soit prise sans passer par l’étape du congrès, soit-il ordinaire ou extraordinaire. Nous réclamons tout simplement le respect des textes que nous nous sommes librement donné à travers les statuts de notre parti notamment en son article 69.

Voulez-vous dire que le président Irené AGOSSA veut prendre une décision unilatérale pour ne plus faire recours à un congrès pour dissoudre le parti ?
Le parti RLC n’est pas le parti du Président Irené AGOSSA. Nous l’avons créé tous ensemble. Il y a des membres fondateurs dans toutes
les 77 communes de notre pays qui doivent décider de la vie du parti. Il en est le président élu depuis le 12 juin 2021 à Bohicon lors du congrès constitutif. Nous le connaissons très démocrate et il ne peut pas prendre une telle décision sans qu’on aille au congrès. Mais nous dénonçons le groupe autour de lui qui le pousse à cette décision. Nous le mettons en garde pour qu’il n’aille pas dans ce sens avec ce groupe qui fait feu de tout bois autour de lui pour l’amener à prendre cette décision sans passer par la voie du congrès. S’ils sont sûrs qu’ils ont la majorité, qu’ils acceptent d’aller au congrès. Nous sommes prêts à accepter les décisions du congrès. Si cette instance décide que le parti fasse la démarche, en bon démocrates, nous accepterons. Nous ne prêtons pas cette intention au Président puisque nous savons qu’il est très démocrate et qu’il ne cèdera pas, mais nous menons juste ce débat sur la place publique pour l’appeler à la vigilance.

A vous entendre, il y a deux camps. D’un côté, ceux qui veulent de la dissolution pour aller fusionner avec l’UP-R et d’un autre côté, il y a ceux qui sont contre cette démarche. Est-ce bien cela ?
Bien évidemment ! Vous savez qu’il y a toujours deux camps autour d’une décision et c’est le cas. Il y a un groupe qui est d’accord et ce n’est pas que nous autres sommes contre la décision mais nous voulons que les textes soient forcément respectés. Les statuts disent en effet que c’est seul le congrès qui doit décider de la dissolution du parti. Nous ne sommes pas contre le fait que le parti soit dissout au profit de l’UP-R, mais ce que nous dénonçons, c’est que cela se fasse sans le congrès qui est l’instance suprême du parti ; cela protège d’ailleurs la décision et met tout le monde à l’abri d’éventuelles remises en cause de cette décision.

Quels conseils avez-vous à prodiguer au Président ?
Nous n’avons pas de conseils à lui donner. Il demeure le Président et nous le respectons comme tel. Mais nous l’appelons à la vigilance et à rester éveillé pour ne pas céder à la pression de ce groupe-là qui a certainement ses intérêts inavoués.

Est-ce que votre parti a les moyens nécessaires pour organiser le congrès ?
Il s’agit d’une activité souveraine de parti et nous devons nous donner les moyens pour respecter les textes. On doit aller chercher les moyens où qu’ils se trouvent pour tenir au respect strict des textes. On ne peut pas se cacher sous la bannière de ce que nous n’avons pas les moyens pour enfreindre aux textes de notre parti qui pourrait nous rattraper demain. Il faut qu’on fasse le congrès pour prendre une décision aussi importante qui pourrait éviter les ennuis.
Réalisation ADRIEN TCHOMAKOU



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