Mauvaise qualité des fers à béton : Rachidi Gbadamassi pose une question orale au gouvernement

Karim O. ANONRIN 6 octobre 2020

L’effondrement fréquent des immeubles pour cause de mauvaise qualité des matériaux de construction et particulièrement les fers à béton préoccupe le député Rachidi Gbadamassi et certains de ses collègues. Par une question orale avec débat, ces derniers viennent d’interpeller le gouvernement aux fins de comprendre les raisons pour lesquelles les sociétés pointées du doigt dans l’effondrement de certains immeubles poursuivent allègrement leurs activités commerciales. En dehors de ces sociétés, la question orale avec débat du député Rachidi Gbadamassi et ses collègues devrait faire flipper le Directeur général du Centre national d’essais et de recherches des travaux publics (CNERTP) puisqu’il serait celui qui a certifié les matériaux de construction de certains immeubles effondrés.

QUESTION ORALE AVEC DÉBAT ADRESSÉE AU GOUVERNEMENT

OBJET : Prestation peu satisfaisante du Centre national d’essais et de recherches des travaux publics (CNERTP)
Nous assistons depuis un moment à l’effondrement d’immeuble dans certaines localités du pays. Le dernier cas en date du 08 février 2019 est celui de l’effondrement d’un immeuble R+4 sis à Akpakpa en face de l’Imprimerie TUNDE. Les investigations faites et les plaintes reçues lient ces désagréments à la fourniture des matériaux de construction de mauvaise qualité, en l’occurrence les fers à béton, par les entreprises WANG-YOU et SONIMEX, avec la complicité du Directeur général du CNERTP, selon une plainte en date à Cotonou adressée au Président de la Commission n°5, le 21 septembre 2020.
En effet, WANG-YOU est une société chinoise installée au Bénin, spécialisée dans la fabrique des fers à béton à base des carcasses de véhicules. Elle transfère et fond les vieux camions pour en faire des fers à béton hors norme. Les usines de fabrication de ce type seraient d’ailleurs interdites en Chine au regard des dégâts humains et matériels qu’elles créent.
Quant à la société SONIMEX, elle serait spécialiste de la fraude douanière en important et en livrant des fers à béton hors norme, nuance de FE-400 en lieu et place de fers nuance de FE-500.
Malgré la gravité des faits ci-dessus évoqués, force est de constater que les matériels livrés par ces sociétés ont toujours reçu certification du Directeur général du CNERTP dont la plus récente s’observe avec la société BOUYGUES. Le rapport de l’Association des industries de Bâtiment du Bénin (AIBB) qui aurait conclu à la non-conformité desdits matériaux aux normes n’a d’ailleurs pas pu sortir le Directeur général du CNERTP de son mutisme.
Cet état de choses interpelle l’institution parlementaire sur le fondement de l’article 106 de son Règlement intérieur :
1) Les rapports de certification produits par le CNERTP respectent-ils les normes ?

2) Pour des raisons de transparence, n’est-il pas opportun de mettre les rapports de certification des trois (03) dernières années à la disposition de l’institution parlementaire, notamment ceux relatifs aux sociétés WANG-YOU et SONIMEX pour étude ?

3) Le gouvernement peut-il mettre à la disposition du Parlement, le rapport de certification des fers de nuance FE-500 demandés par la société SONIMEX pour BOUYGUES ?

4) Pour la manifestation de la vérité, n’est-il pas souhaitable pour le CNERTP de procéder à des prélèvements de fers à béton de ces sociétés aux fins d’analyse dans un laboratoire indépendant tel que : BUREAUX et Labo SGS du Nigeria, Ghana Standards Authority (GSA) du Ghana, Asia Quality Focus (AQS), AFAQ ANOR du Togo, AB-NORM du Burkina Faso, AFNOR Certification du Niger, Abn-Ace-Be de la Côte d’Ivoire ou COLAS du Bénin ?

5) Quel est le contenu exact du rapport de l’Association des industries du Bâtiment du Bénin et qu’est-il devenu ?

6) Quelle est la part d’implication de Monsieur Sofiano Akanni ?
Rachidi Gbadamassi



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