Mobilisation pour la lutte contre le terrorisme : Priorité à la sécurité nationale

Angelo DOSSOUMOU 23 mai 2022

Le proverbe dit que ‘‘quand la maison de ton voisin brûle, apporte de l’eau à la tienne…’’. Dans le contexte sécuritaire régional où depuis quelques années en arrière, les terroristes sèment la terreur dans certains pays notamment le Mali, le Bénin comme beaucoup d’autres pays pour y instaurer la stabilisation, a mobilisé 390 de ses soldats dans la Minusma. Mais depuis peu, les djihadistes dans leur élan terroriste ont inclus le Bénin dans leur champ de bataille. Alors, si solidarité il y avait avec le Mali, avec la nouvelle donne, aucune piste en vue de renforcer la sécurité intérieure ne saurait être négligée. C’est pourquoi, le gouvernement béninois fait bien de réclamer un retour progressif de ses soldats du Mali. Si là-bas, leur utilité pour contrer les terroristes est manifeste et qu’ils ont appris de leur séjour au pays de Goïta, par ici, leur engagement patriotique pour la sauvegarde de l’intégrité nationale devrait être doublement indispensable.
En somme, le Bénin ne lâche pas la cause du Mali face au terrorisme galopant, il fait simplement le choix de la défendre à ses frontières déjà en feu. Mieux, il entend désormais s’appuyer sur une expertise gagnée sur un terrain de bataille redouté et qui certainement aidera, dans une certaine mesure, à développer de meilleures stratégies de lutte contre les djihadistes au nord du Bénin.
Ce faisant, la question d’une lutte régionale efficace contre les terroristes reste entière. Car, s’il est de bon ton que chaque Etat donne priorité à la défense de son intégrité territoriale, il n’empêche que la victoire totale sur les djihadistes passera par une union sacrée des forces de défense marquée surtout par des échanges d’informations. Autrement, le rappel des soldats du Mali pour renforcer la ligne de front au nord Bénin produira sans doute ses effets mais, à la longue, sans ce détail de coopération renforcée entre les armées de la sous-région, la stabilisation des différentes frontières en Afrique de l’ouest risque d’être éphémère. Enfin, tout en se préférant, l’erreur à ne pas commettre, c’est d’oublier que l’union fait la force. Le Bénin, le Mali, le Niger, le Burkina-Faso, le Tchad, le Togo…ensemble ce serait certainement plus efficace pour définitivement rayer les affres du terrorisme du quotidien des populations.



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