Bénin : ce que pensent certains citoyens des nouveaux membres de la Cour constitutionnelle

Noel Chadaré : « On souhaite qu’ils oublient ceux qui les ont nommés, et qu’ils jouent vraiment leur rôle de sage »

« En temps normal, la Cour a déjà une lourde responsabilité. Parce que c’est elle qui veille à la constitutionnalité de tous les actes qui sont posés au plan législatif et qui veille au respect de notre Constitution. C’est déjà une responsabilité très importante qu’on a confiée à ces 7 sages. Les sages sont ceux qui sont au-dessus de la mêlée. Ils n’ont pas de camp. Ils ne sont d’aucun parti. Ce qui les préoccupe, c’est qu’ils sont du côté de l’intérêt du peuple, et l’intérêt du peuple est dans la Constitution. On attend d’eux qu’ils jouent leur rôle de sages. Pour la mandature qui vient de démarrer, on souhaite qu’ils oublient ceux qui les ont nommés, et qu’ils jouent vraiment leur rôle de sages. Malgré leurs connexions avec le pouvoir et l’Assemblée nationale, s’ils veulent faire une très bonne mandature, ils doivent faire preuve d’impartialité. On tend vers une période cruciale pour le Bénin. Il y aura les élections générales de 2026. C’est une donc une période de grandes turbulences où le navire Bénin sera en haute mer avec des risques possible. Ils ont une très grande responsabilité. Ils doivent jouer leur rôle de sages pour éviter que le bateau chavire. C’est une des mandatures les plus importantes, parce qu’on tend vers des moments très sensibles. Mais grâce à leur dextérité, leurs compétences et leur sagesse, nous allons assurément traverser ces jours dangereux.
Par le passé, les gens se sont inspirés de l’expérience Conceptia Ouinsou et autres présidents de la Cour Constitutionnelle. Ils ont oublié ceux qui les ont nommés et ont fait le job. La meilleure façon de réussir le mandat, et d’être au service du peuple béninois, c’est de faire montre d’ingratitude vis-à-vis de ceux qui les ont nommés. C’est une ingratitude qui va être salvatrice pour notre pays, s’ils accomplissent leur mission ».

Amidou Madougou « Nous comptons sur eux pour qu’en 2026, la démocratie béninoise soit applaudie de par le monde »

Quand on voit le profil individuel de chacun des membres de la nouvelles Cour constitutionnelle, on peut espérer la qualité. Tous autant qu’ils soient, ils ont occupé des postes de responsabilité que ce soit sur le plan national qu’international. Ils sont tous des spécialistes de droit et ils sont conscients de la sensibilité de la mission qui est désormais la leur. S’ils tripatouillent les résultats d’une élection, ils seront directement responsables des conséquences qui vont en découler. Et quand on sait que Dorothée Sossa, le désormais président de la Cour constitutionnelle, a été sollicité par le président de République après les violences post-électorales pour être facilitateur dans les négociations, on peut donc compter sur son expérience. Nous comptons sur eux pour qu’en 2026, la démocratie béninoise soit applaudie de par le monde, surtout que toutes les élections seront organisées en cette année. Nous appelons donc les sept sages désignés à être vraiment sages. Être sage, pour ce qui les concerne, je pense que c’est de ne pas faire la volonté de qui que ce soit outre celle des urnes.

Victor Dassi ADOSSOU, Président de la Cour Suprême du Bénin

« C’est une cérémonie qui atteste de la vitalité de notre démocratie. Les institutions se renouvellent. Une mandature passe, une autre arrive. Le Bénin est en marche vers le développement socio-économique. Les Béninois doivent d’abord se sentir fiers du renouvellement continu des institutions de la République et attendre de cette mandature qu’elle prenne le pas sur les mandatures passées, et que le Bénin continue de progresser. Et que l’Etat de droit se consolide de jour en jour, mandature après mandature ».