Occupation du terrain pour la Présidentielle de 2021 : Regain d’antagonismes entre partis et mouvements politiques

Angelo DOSSOUMOU 22 février 2021

A quoi peuvent bien servir les mouvements politiques quand il y a de grands partis régulièrement constitués et enregistrés ? Depuis fort longtemps, sur cette question, les avis sont partagés. Et, il est sans doute clair, que ce vieux débat tire sa source d’un militantisme embryonnaire et si rien ne change, il ne sera pas près de s’arrêter. Comme un serpent de mer, dès qu’une élection, surtout la présidentielle pointe à l’horizon, il resurgit et laisse de graves et mortelles morsures au système partisan. Pour le scrutin du 11 avril prochain, le débat sur l’utilité des mouvements politiques malgré la réforme du système partisan est de nouveau sur le tapis.
Du moins, il en a été question ce week-end dans la chapelle de l’Union progressiste. Mais, le phénomène n’est pas exclusif à l’Up et donc au-delà, c’est un problème commun à tous les partis. Ce qui est évident, si le principe de la primauté du parti sur les mouvements politiques est acquis, malheureusement, il ne décourage pas les initiateurs de ces creusets politiques circonstanciels. Car, à la vérité, le foisonnement de ce genre d’entreprises vise essentiellement pour ces promoteurs à se donner plus de visibilité qu’ils ne pourraient avoir au sein d’un parti politique. Evidemment, c’est des grains de sable qui, souvent, en arrivent à rayer la machine des grands partis avec parfois, à l’arrivée des reconstitutions de micro partis politiques.

Une primauté à affirmer !
Pourtant, le législateur a mis des garde-fous et avec, entre autres, le financement des partis, il a cru enfin être parvenu à décourager les politiciens qui aimaient se confondre à des formations et creusets politiques. Mais hélas ! Pour l’instant, les partis n’ont pas totalement réussi à éclipser les mouvements et définitivement affirmer leur hégémonie au point d’amener tous les acteurs politiques à comprendre qu’il n’y a désormais, aucune raison de recourir à la création de mouvements politiques avant de se faire valoir.
De toutes les façons, si le phénomène perdure, c’est qu’il y a toujours un vide à combler ou des réglages à opérer relativement à la gestion et au fonctionnement au sein des partis politiques surtout que la provenance de la plupart des initiateurs de mouvements est bien connue. Alors, pour consolider l’occupation du terrain politique par de grands ensembles et non des mouvements épars, il y a lieu, dès à présent, de rechercher là où le bât blesse.
Sinon, Ce sera comme si la réforme du système partisan n’aura rien changé de fondamental. A première vue, c’est déjà au niveau des statuts et règlements des partis qu’il y a lieu de prendre des mesures et des dispositions pour éviter ce phénomène qui s’assimile de plus en plus à de l’anarchie. Enfin, si tant est que l’ensemble de la classe politique nationale est prêt à en finir avec le marchandage politique qui, très souvent, se cache derrière ces mouvements, alors, qu’il agisse. Ce qui est sûr, dans le contexte politique actuel, ce ne sont pas les moyens de droit qui feront défaut. Pour l’instant, au-devant de l’actualité de la présidentielle, l’Up a ouvert une brèche et, sauf manque de volonté à tous les niveaux de responsabilité, la salubrité pour une meilleure visibilité politique ne saurait plus tarder.



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