Opposition parlementaire : Eviter le dilatoire pour l’essentiel

16 février 2023

L’opposition à l’Assemblée nationale représentée par le parti Les Démocrates n’a pas attendu les lendemains de l’installation des députés de la 9ème législature pour donner un signal fort de ce à quoi ressemblera sa participation aux travaux de l’institution au cours des trois prochaines années. Dans un réquisitoire contre le pouvoir du président Patrice Talon et aussi les institutions de la République, les députés de l’opposition ont annoncé la constitution de leur groupe parlementaire le dimanche 12 février 2023, jour même de l’institution de la neuvième législature. Au cours de la même journée, le député de l’opposition Léon Basile Ahossi, élu plus tard Deuxième Vice-président du Parlement a adressé une correspondance au président de l’institution pour savoir si effectivement, les députés de la huitième législature bénéficieront de trois mois d’indemnités correspondant au temps restant pour le fin de leur mandat de 4 ans qui a été écourté pour favoriser les élections générales en 2026. Pas plus tard que le mardi 14 février 2023 en séance plénière, c’est le député de l’opposition Nouréini Atchadé qui s’est lancé dans un tiraillement avec le président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou au sujet de la démission de certains députés en début de mandat avant même l’élection du bureau. En somme, en moins d’une semaine après le début de la huitième législature, les députés de l’opposition ne cessent de donner de la voix et le contraire aurait été étonné quand on sait que les ténors de cette opposition au Parlement sont de vieux briscards de la politique béninoise ayant déjà été plusieurs fois députés.
En attendant d’autres illustrations de la présence de l’opposition à l’Assemblée nationale à travers certainement des questions au gouvernement et des débats contradictoires, il y a lieu de se demander jusqu’où ceux-ci peuvent aller dans leur mission. Sont-ils capables d’agir constamment sans verser dans du dilatoire ? Difficile de le dire quand on sait qu’ils ont en face au sein de la majorité parlementaire, d’autres briscards de l’échiquier politique nationale dont certains avec qui ils ont même animé une autre opposition par le passé. S’il est une évidence que le rôle de l’opposition n’est pas d’applaudir les bonnes actions du gouvernement, mais d’en redemander encore, il n’en demeure pas moins que critiquer le pouvoir pour la forme peut lui être fatale dans cette sympathie qu’elle peut espérer du peuple. Très facilement, l’opposition peut montrer des tares qui lui seront préjudiciables au moment du bilan de la législature si elle ne fait l’effort d’être une force de propositions aux défis auxquels ce peuple fait face et que le pouvoir s’efforce de relever avec l’appui des députés de la mouvance présidentielle. Pire, en agissant sans discernement, l’opposition au Parlement peut même donner l’occasion à la majorité parlementaire composée des députés soutenant le pouvoir de gagner la sympathie des militantes et militants des partis de l’opposition puisque cette majorité parlementaire ne manquera jamais l’occasion de justifier ses choix au peuple que les députés représentent.



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