Patrice Talon, un homme d’Etat d’un temps

25 novembre 2022

La première fois que nous avons vu Monsieur Patrice TALON, c’était de profil quand il montait dans un véhicule 4x4 et c’était à la TV ORTB, suite à sa rencontre avec les Présidents des Institutions de la République au sujet d’un malentendu avec le Président de la République en fonction. Ladite rencontre avait accouché d’une souris. Un malentendu qui opposait un citoyen opérateur économique à un Président de la République en fonction et qui avait nécessité une réunion avec les cinq (05) Présidents des Institutions de la République, (Assemblée Nationale, Conseil Economique et Social, Haute Cour de la Justice, Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, Cour Constitutionnelle). Une réunion d’un tel niveau, très peu de citoyens pouvaient en saisir le véritable sens, la portée, le poids économique et politique d’un tel homme discret, peu connu des béninois. Tout y était ou presque dans cette ultime, unique et exceptionnelle rencontre de conciliation.
Ensuite, survinrent les nombreux soubresauts politiques et de coups politiques tonitruants pour enfin déboucher sur une période électorale où la carte électorale lui était défavorable au vu des regroupements des grands partis, des élus à l’Assemblée nationale.
Ce soir-là, pour une deuxième fois, nous le vîmes débarquer à l’Aéroport international de Cotonou, accueilli par une petite équipe d’amis proches et fidèles. L’homme ne s’était pas donné un look de personnalité influente venue d’Europe : il était simple, très effacé, ordinaire. Il paraissait éprouvé mais déterminé et convaincu de ce que lui seul pourra nous raconter un jour dans ses mémoires.
Le calendrier du déroulement du processus était connu. Au cours de cette période, audacieux et ambitieux par nature pour notre pays et très républicain d’ailleurs, Monsieur Antoine HOUNSOUNOU s’était rendu à la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) pour s’enquérir des conditions et des formalités de candidature à la candidature à l’élection du Président de la République. Le cadre fonctionnaire, collaborateur du Président de la CENA d’alors, Monsieur Emmanuel TIANDO, un Haut Cadre admiré pour son intégrité, son patriotisme et sa probité, originaire de sa ville d’adoption, ce cadre fonctionnaire de la CENA, disions-nous, qui l’avait reçu par un sourire encourageant, avait apprécié sa démarche et avait voulu savoir s’il agissait pour son compte ou pour le compte d’un candidat. Fonctionnaire de l’Etat, il l’avait rassuré que l’état de paiement des IPTS (impôts sur salaires) suffisait s’il n’avait pas d’autres sources de revenus. Ce cadre dont il n’avait pas retenu le nom l’avait décomplexé et mis dans un état de candidat à la candidature à l’élection présidentielle du Bénin. Il avait fait remarquer que la candidature d’un fonctionnaire ordinaire témoignait de la vivacité de notre démocratie et que mieux, il pouvait créer la surprise en se faisant élire Président de la République du Bénin.
Monsieur Antoine HOUNSOUNOU était rentré chez lui très galvanisé et très motivé. Dans cette ferveur, il rédigea sa déclaration de candidature suivante :
« Je, soussigné H. TONYSON Antoine, Cadre comptable et Financier, Météorologue, C/1481J le 13 juin 19… atteste sur l’honneur que je remplis les conditions d’éligibilité requises aux fonctions du Président de la République du Bénin au scrutin du 28 février 2016.
Je m’engage à ce titre à respecter les règles de jeu démocratique dans la transparence, la loyauté et la paix durant le processus électoral.

Le candidat, élu Président, je m’emploierai à :
 promouvoir et consolider l’unité nationale, la cohésion sociale et la solidarité nationale,
 réduire le train de vie de l’Etat,
 séparer par décret et puis par une loi les fonctions politiques de celles techniques et administratives,
 instaurer dans l’administration publique une gestion transparente, l’équité, la justice, la non-discrimination et la responsabilité administrative, civile, pécuniaire et pénale de tout agent public dans l’exercice de ses fonctions,
 mettre en œuvre les différentes réformes de la justice, la doter des ressources humaines, matérielles et financières,
 rapprocher le justiciable de la justice en rendant opérationnelle la loi sur l’organisation judiciaire au Bénin en ce qui concerne le volet ‘’ mise en place effective des chambres administratives dans les juridictions de fond’’,
 Créer des tribunaux de commerce pour rendre compétitives, attrayantes et crédibles les affaires au Bénin,
 Instaurer l’Etat de droit au quotidien à la base en collaboration avec la ligue des droits de l’homme, l’ordre des avocats du Bénin et les ONG ayant les mêmes objectifs,
 Susciter et soutenir les béninois de l’extérieur à éditer chez eux les mêmes exploits qu’à l’extérieur,
 atteindre l’autosuffisance alimentaire par une forte mécanisation de l’agriculture et à développer la production animale.
AINSI, AIDE-MOI DIEU TOUT-PUISSANT
Cotonou le 21 décembre 2015 »

Par amour pour la culture, nous avions parcouru la plupart des programmes des autres candidats et fûmes surpris de réaliser des fils de convergence entre sa déclaration et le programme dense dans le fond mais simplifié dans la présentation du candidat Patrice TALON.
Le lundi 28 mars à l’aube, une radio internationale annonça qu’à l’issue du deuxième tour, Monsieur Patrice TALON avait remporté l’élection présidentielle à la Présidence de la République du Bénin.
Un homme peu connu du public à la tête du pays, des atouts, en avait-il, que savait-il de la politique bruyante, fratricide et guerrière au Bénin ?
La révolution du 26 octobre 1972 avait réussi à unifier les citoyens du nord au sud, de l’est à l’ouest ; nous étions tous les fils d’un même pays. C’était une période où le brassage culturel s’était concrétisé, le mixage par le mariage, tout le monde avait appris plusieurs langues du pays à la fois, du moins par les slogans, les chants révolutionnaires, l’éducation civique et patriotique. Puis vint le tour de l’économie ajustée, les bases d’une économie nationale moderne. Les très grands obstacles et difficultés politiques avaient ralenti tout l’élan de la relance économique basée sur le Programme d’ajustement structurel, une théorie qui avait plus fait du mal aux Etats que régler leurs problèmes économiques et sociaux. Une autre révolution du nom de changement intervint mais sous le poids de la politique politicienne encore, n’avait pu véritablement gouverner, oui gouverner.
Depuis l’indépendance de notre pays et encore, tout se monnayait : un club électoral, un mouvement, un groupe d’amis, un parti local, régional ou un parti unipersonnel, un syndicat ou une fédération de syndicats pouvaient faire frémir, causer de rhume à un gouvernement d’Etat. Le partage de la manne nationale s’imposait : le gouvernement était limité, nous dirons coincé par les mouvements syndicaux, (qui avaient réussi tout de même à faire modifier les conditions des agents de l’Etat, particulièrement celles des enseignants). Tous les chantages, les menaces, les coups bas étaient un jeu, une manière de se faire servir, un raccourci pour atteindre là-haut, oui le sommet. Oh notre Bénin, notre beau peuple !
Le tissu social et économique fichu, l’Etat mal structuré et affaibli, l’Administration contrôlée par quelques-uns qui savaient en tirer profit. Oh ! qu’ils sont compétents, intègres, productifs et si recherchés quand ils sont hors du territoire national. Mais dans l’appareil de l’Etat d’origine, ils sont comme paralysés, amputés de leurs membres de l’esprit, intellectuels diminués, dirait-on. Cette réalité est une autre paire de manche.
Que pouvait apporter de neuf, de durable ce Monsieur Patrice TALON ? Quel nouvel espoir apportait-il ? Du même au même, et encore ?
Monsieur Patrice TALON s’est fait remarquer par une vision d’Etat fort, unitaire engagé dans une moderne reconstruction durable et à long germe. Le nom de Patrice TALON évoque une action nouvelle et de salubrité économique, financière, morale et éthique. « Continuez, TALON vient pour vous……. » peut-on entendre quand l’obstination dans le mal, dans un favoritisme clanique, la mauvaise gestion courent quelque part dans l’administration ou dans une société d’Etat : un mal social, frein au développement du Bénin, de l’Afrique.

LE LABEL RUPTURE
La rupture suggère une casse, une séparation non sans douleur, non sans murmures.
Le déguerpissement des trottoirs, des espaces publics est devenu une nécessité qui avait failli plonger en son temps l’Homme dans une impopularité et une incompréhension. Mais il a tenu, il a foncé et l’horizon fut dégagé. C’est alors que les populations ont compris l’importance et l’utilité de cette salubrité publique.
Les grands chantiers sont là et il fallait dompter, lier l’homme fort de la maison avant de prendre possession de la maison.
L’homme fort, c’est les syndicats, les partis politiques et les personnalités politiques dont la plupart entretiendraient des relations incestueuses avec les organes de l’Etat ; c’est les hommes d’affaires qui profitaient de la caisse de l’Etat en payant ou dédouanant que peu, à peu de frais leurs marchandises.
La force caractérielle de Monsieur Patrice TALON, c’est l’audace, c’est le courage, c’est l’action une fois qu’il en est convaincu. Et quand il le faut, la colère, oui la colère, juste mesurée et adaptée à la circonstance comme celle assimilable à celle dans la synagogue de Jérusalem. Tout le monde en prend vite la mesure et se prend au sérieux. Il faut de la discipline et de l’ordre parfois, à l’instar de ceux qu’on observe chez les hommes de la sécurité publique.
Le goût du beau, de Monsieur Patrice TALON, de la perfection, sa constance dans sa vision, dans sa philosophie de développement et son refus de l’échec, l’ont certainement formé dans les affaires à procéder étape par étape :
 avoir une vision claire de ce qu’il veut réaliser,
 définir des objectifs,
 Evaluer les forces, les faiblesses,
 définir les opportunités et les contraintes,
 élaborer un plan stratégique,
 élaborer un plan opérationnel,
 un programme d’actions,
 estimer le coût des investissements,
 énumérer les valeurs positives et constructives qui doivent soutendre ses actions,
 évaluer les compétences techniques dont le projet a besoin.
Une fois le schéma bien dessiné, les programmes bien élaborés et planifiés, Monsieur Patrice TALON met la machine en marche.
Depuis son élection à ce jour, les nombreux exploits de Monsieur Patrice TALON ont été favorisés par son humilité, son réalisme, son pragmatisme et les autres qualités d’Homme d’Etat d’actions et de résultats.
Comme nous le faisions comprendre plus haut, le développement de notre pays passe nécessairement par le rapprochement, l’entente sur l’essentiel républicain, la convergence des hautes personnalités politiques qui pouvaient tout faire et défaire par leur seul annulaire. Monsieur Patrice l’a si bien compris et a réussi à fédérer autour de sa vison, courant par courant, la majorité de ces nombreuses personnalités politiques qui ont fait et qui font l’histoire politique du Bénin depuis l’indépendance à ce jour. Leur adhésion volontaire à sa vision est tout simplement quelque chose d’extraordinaire au point que certaines aient librement pris leur retraite et ne lui créent point d’obstacle dans la gestion du pays.
L’assainissement de l’animation de la vie politique est une conséquence de la convergence de vision de ses hautes et respectables personnalités et leur entente sur les fondamentaux républicains. Ainsi, les mouvements de quartier, les partis de quartier, les partis patriarcaux, les partis unipersonnels ont laissé place à des regroupements avec l’apprentissage de la primauté de la communauté sur l’individu.
La restriction du droit de grève dans certains secteurs a balisé le champ pour des actions plus stables et productives.
Il était donc impérieux, après avoir été le champion et le laboratoire de la démocratie, d’amorcer un véritable développement économique et durable pour sortir de la très grande pauvreté. La poursuite acharnée et aveugle de l’atteinte d’un standard démocratique occidental et sophistiqué au détriment de l’essor économique national, finirait par jeter dans la rue un peuple libre mais dans la précarité, affamé et désœuvré.
Monsieur Patrice TALON a compris que la construction d’une nation moderne exige la destruction des reliques du passé (Jean PLIYA, Arbre fétiche) ; de ces dernières, le Bénin en a de trop qui plombaient son envol.
A la suite de ces actions de salubrité politique et syndicale, on voit un Président en train de gouverner, de structurer l’économie, de reconstruire un Etat-système, la numérisation et la digitalisation de l’Administration publique.
Patrice TALON, un Homme d’Etat au cœur sensible.
Certaines actions du gouvernement de TALON ont révélé la sensibilité humaine et le cœur de dirigeant proche de son peuple qu’est Patrice TALON :
 les cantines scolaires : pour nous qui sommes nés et avons grandi au village, on se souvient du handicap que constituait un repas par jour. Affamés, on donnait la priorité à la recherche de fagots de nervures de palme, les vendre puis trouver la pitance avant de reprendre les classes. Cette scène se répétait quand la faim fermait les oreilles d’écoute du maître.
 la police : les policiers et la population cohabitent en symbiose. L’agent ne se contente plus d’écouter que le plaignant pour finaliser un procès-verbal et présenter l’accusé au Procureur. La terreur, la colère, le mépris dus aux brimades ; tout cela a laissé la place à une cohabitation paisible et pacifique : la Police se professionnalise. La liberté de circulation et la quiétude ; les zémidjans le témoignent avec satisfaction.
 la Justice : elle n’avait besoin que de soutien politique, d’un cadre formel et des moyens pour mieux travailler. L’appartenance à un groupe philosophique, à un parti ou l’amitié avec un responsable politique pouvaient suffire pour les trafics d’influence.
De toutes les institutions, seule la Justice est et demeure la véritable garantie de consolidation de notre Etat de droit, de notre démocratie.
La majorité des citoyens a plus confiance en les décisions de la Justice que les décisions prises par les responsables administratifs et politiques.
De là, Monsieur Patrice TALON et son gouvernement, pour s’assurer de la pérennisation des bonnes actions engagées dans tous les secteurs, ont l’obligation de bien faire construire une Justice juste et équitable en la dotant de plus de moyens et de bonnes conditions de travail ; une justice au service de la paix sociale et du développement.
 diplomatie : « un tel pays suit de près la situation sociale et politique au Bénin et invite le gouvernement à….. », par un communiqué ou une déclaration officiels d’un pays du Nord ou d’une Chancellerie. Le Bénin, par son Président n’est plus complexé ni ne craint de représailles à parler de gilets jaunes en France ni de l’attaque du Capitole aux Etats-Unis.
Savez-vous qu’en marge de la diplomatie officielle des Etats, il y a les lobbies/groupes de pression ou le club des amis qui influencent la diplomatie officielle au profit des individus ? Le Bénin est inflexible face à ces clubs d’amis qui jouent sur les opinions nationales et internationales en utilisant les institutions officielles.
Ne l’avez-vous pas remarqué aussi ?
Les bruyants gyrophares sont presque inexistants. Les Hautes Autorités de l’Etat se déplacent au sein de la population sans se faire remarquer et à l’indifférence de la population. Elles peuvent aller dans un supermarché avec leur cadi sans que cela n’émeuve personne : la vie est ordinaire et chacun est libre de ses mouvements et déplacements.
Que dire du Patron ? les zémidjans racontent qu’il se déplace comme tout le monde sans escorte, ils se sourient et se saluent en circulation. Il n’éprouverait pas de gêne à esquisser un pas de danse moderne quand il se trouve à une fête ; c’est émerveillant quand vous le voyez faire.
C’est Patrice TALON, L’HOMME D’ETAT D’UN TEMPS.

Ecrit par : - Madame Laromine HODONOU
Ingénieur de Conception Hygiène Assainissement
Directrice Générale du Cabinet ADD_CONSULTING

-Monsieur Antoine HOUNSOUNOU
Cadre Comptable Financier
Cadre Météorologue



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