Election de Bassirou Diomaye Faye : La Rupture à la sénégalaise

25 mars 2024

Un nouveau vent souffle sur le Sénégal. Macky Sall va bientôt céder le pouvoir à un opposant radical. Selon les suffrages sortis des urnes, Bassirou Diomaye porté par son mentor Ousmane Sonko sera le prochain président de la République. D’ailleurs, il ne peut en être autrement car, son principal challenger, le candidat du pouvoir, Amadou Ba a reconnu sa défaite et a appelé le vainqueur pour le féliciter. De même, le chef de l’Etat sortant Macky Sall a également félicité l’opposant sur son compte.
En réalité, Bassirou Diomaye Faye a fait un raz-de-marée lors de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 en remportant le scrutin dès le premier tour selon les estimations. Il va bientôt s’installer au Palais de la présidence le 02 avril prochain comme le 5ème président du Sénégal ouvrant ainsi une nouvelle page de l’histoire du pays. Son accession au pouvoir marque une rupture historique d’avec un système vieux de plus de 60 ans. En effet, de Senghor à Sall en passant par Diouf et Wade, tous appartenaient à un même système. Il n’y a que Diomaye Faye qui s’est déclaré candidat de l’antisystème faisant virer le Sénégal à 180° pour se tourner vers un nouvel horizon. La preuve, l’élu est non seulement jeune mais est aussi un parfait novice du sérail politique. Cependant, il a réussi à ravir la vedette à tous les caciques tels que Khalifa Sall, Idrissa Seck et autres.
En somme, au Sénégal un nouveau vent souffle. Pour rappel, l’opposant Bassirou Diomaye Faye, nouvel homme fort du pays de la Téranga est un panafricaniste convaincu. Il a d’ailleurs été critiqué durant les campagnes comme un populiste puisqu’il tenait dans l’opinion, le discours de la rupture et de la souveraineté et cette position n’est pas étrangère à la vision d’une large frange de la jeunesse en Afrique. Ainsi, plusieurs mouvements se réclament aujourd’hui du panafricanisme et prônent la rupture avec une certaine allégeance à des puissances étrangères. De plus, certains pays comme ceux de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) regroupant le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont emprunté déjà la voie de la souveraineté. Ces pays ont créé la révolution depuis quelques années et donnent des idées à nombre d’acteurs politiques et de la société civile. En dehors donc du Sénégal, il y avait déjà, une convergence vers la souveraineté et le panafricanisme. C’est dire que le vent risque de souffler plus fort sur l’Afrique au sud du Sahara et il y a lieu de se demander à qui le tour ?
Ange M’poli M’TOAMA



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