Gestion de la situation des non élus et des candidats recalés : Difficile équation pour Les Démocrates

24 janvier 2023

Quoi qu’on dise, ils ont frappé un grand coup. Ejecté de la liste des partis en lice par la Commission électorale nationale autonome (Cena), repêché in extremis par la Cour constitutionnelle, le parti formé par les contempteurs du gouvernement revient de loin. Participant pour la toute première fois à une consultation électorale, beaucoup ne vendaient pas chère sa peau. Au terme des législatives du 8 janvier dernier, cette formation politique a déjoué tous les pronostics en s’imposant comme la principale force de l’opposition. Là où d’anciens partis proches de la mouvance présidentielle comme l’Union démocratique pour un Bénin nouveau et le Mouvement des élites engagées pour le développement du Bénin mordaient la poussière, il a tiré admirablement son épingle du jeu. Cerise sur le gâteau, il réussit à arracher le même nombre de sièges que l’un des deux principaux partis de la mouvance présidentielle qui compte en son sein, des ministres, des députés, des maires, des directeurs généraux de sociétés et offices publics et bien d’autres cadres. L’histoire retiendra pour le compte de la 9ème législature, que Les Démocrates et le Bloc Républicain sont arrivés en termes de nombre de sièges, 28 pour chacun. En soi, c’est une prouesse. Là où ils n’étaient pas vraiment attendus, les candidats de ce parti ont créé la surprise.
Après l’euphorie de ce retour au-devant de la scène, les dirigeants font face à une autre équation : la gestion de la troupe et plus précisément de la cohorte formée par les candidats non élus et les candidats à la candidature dont l’ambition n’a pas prospéré mais qui ont néanmoins mouillé le maillot comme s’ils étaient en lice. Judes Lodjou, candidat non élu a quand même rendu possible de par les suffrages importants recueillis chez lui à Toffo l’élection de Eric Houndété qui n’a pas réussi à prendre le large dans les urnes face à ses adversaires à Kpomassè et à Toffo. De la même manière, Guy Mitokpè et Nadine Okoumassoun qui, en dépit de leur engagement et de leur bonne volonté, n’ont pas réussi à être candidats, ont bataillé dur à Cotonou, plus précisément dans la 16ème circonscription électorale au point de faire trembler le chef du plus grand parti de la mouvance présidentielle, Joseph Djogbénou qui n’a réussi qu’à sauver son seul siège. La déferlante Démocrate était plus forte que lui et a arraché trois des cinq sièges en compétition. D’autres figures de proue de ce parti se trouvent dans le même cas que celles évoquées plus haut. Comment réussir à maintenir la dynamique de groupe quand ceux qui se retrouvent sur le « carreau » peuvent prétendre légitimement occuper la place des députés du parti ?
Après la longue traversée du désert par les membres de cette formation politique, c’est heureux que certains et pas des moindres aient pu, par la faveur des électeurs, se trouver une place au soleil. Quid des autres qui n’ont pu accomplir ce rêve ? Eric Houndété, président du parti, de concert avec les autres dirigeants peut caser quelques-uns, notamment les plus en vue, au sein de l’administration du parti. Eligible à présent au financement public, le parti Les Démocrates bénéficiera jusqu’à la prochaine échéance électorale du concours financier important de l’Etat. Outre les charges locatives et d’entretien des locaux du parti, cette somme pourra aussi servir à payer des salaires à ceux-là qui se retrouveraient nommés à des postes importants au sein de l’administration des Démocrates. Ce ne serait que justice. De même, jouissant à présent du titre de chef de file de l’opposition, Eric Houndété est appelé à former un mini cabinet en faisant appel à ceux dont l’engagement n’a souffert d’aucune ride.
Pour préserver l’harmonie d’un groupe, politique qui plus est, il y a des actes qu’il faut poser. Au nombre de ceux-ci et dans le cas d’espèce, la répartition équitable des fruits de ce gain électoral s’impose. 2023 n’est qu’un début. D’autres échéances s’annoncent et il est de bon ton de trouver les mécanismes légaux pour garder la troupe unie et harmonieuse, en vue de succès plus éclatants.



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