Gouvernance à l’ère de la rupture : Talon fait-il peur à la classe politique ?

La rédaction 11 août 2016

Déjà des semaines que les cent jours de la gouvernance Talon sont passés. Mais, visiblement, l’état de grâce du chantre du Nouveau départ n’est pas prêt de connaître son épilogue. Ni les Fcbe et alliés encore moins les irréductibles détracteurs de l’actuel locataire de la Marina au cours de la présidentielle de 2016 n’osent prendre les devants d’une opposition dynamique. Plus de cent jours après l’avènement au pouvoir de l’ancien sponsor de la classe politique, la contradiction se fait désirer. Mais, la situation risque de perdurer. Car, le président béninois n’est personne d’autre que celui-là même qui a financé des présidentiables et participé à l’élection et à la réélection de son prédécesseur. Aussi, a-t-il pesé lourd dans l’avènement, en mai 2015 au perchoir de l’opposition à travers l’élection de Me Adrien Houngbédji.
C’est dire que l’ancien sponsor de la classe politique connaît mieux que quiconque, les arcanes du pouvoir. Maintenant qu’il est à la tête de l’Etat et a la ferme volonté de faire un seul et unique quinquennat, l’attentisme de la classe politique ne surprend guère. Le président Patrice Talon fait peur. Et pour cause, la classe politique a besoin de son soutien pour l’après 2021. Contrairement donc à son prédécesseur qui a tout mis en œuvre pour obtenir un second mandat et a longtemps, secrètement rêvé de prolonger son séjour à la Marina, le président Talon n’a pas à faire l’âne pour obtenir du foin des personnalités politiques. Bien au contraire. Il est dans la posture de la plus belle fille que tout le monde veut épouser.
Malheureusement, plusieurs prétendants, et à la fin, il n’y aura qu’un seul mari. Mais en attendant, les potentiels successeurs, aujourd’hui soutiens et membres de la coalition de la rupture de même que les adversaires de la présidentielle de 2016 continuent d’espérer d’avoir un jour la bénédiction du compétiteur né. Et à cause de cela, ce serait une grande surprise que l’animation de la vie politique sous la rupture retrouve les couleurs d’antan. Et donc, comme sur un terrain conquis, le président Patrice Talon règne. Mais, sait-on jamais. Les lions qui ont subitement revêtu la peau d’agneau sous la rupture peuvent se métamorphoser. Le Bénin n’a-t-il déjà pas été gouverné par un Caméléon ? Alors, peut-être que las d’espérer la moindre petite attention, les lions peuvent rugir, et la peur, définitivement changer de camp.
Fulbert ADJIMEHOSSOU



Dans la même rubrique