Participation aux législatives du 8 janvier 2023 : "Les Démocrates", échec et mat !

Angelo DOSSOUMOU 16 novembre 2022

Déception totale ! Sans les quitus fiscaux de trois de leurs candidats inscrits sur la liste de candidature déposée à la Cena, ‘‘Les Démocrates’’ ont signé leur arrêt de mort et, sauf clémence du président Talon et compromission, ne prendront pas part au scrutin du 8 janvier prochain et donc ne siégeront pas à l’Assemblée nationale, 9ème législature. Après les échecs enregistrés par rapport à leur participations aux législatives de 2019, aux communales de 2020 et à la présidentielle de 2021, les militants du parti de l’opposition radicale, proche de l’ancien président Boni Yayi, qui tenaient, suite à ces différentes élections jugées exclusives, à s’exprimer dans les urnes, peuvent, cette fois-ci, en vouloir à leurs dirigeants.
A l’évidence, Eric Houndété et les siens sont passés à côté de l’essentiel. Car, si la mission était de dénouer tous les nœuds, d’éviter les peaux de bananes, de participer coûte que coûte aux prochaines joutes électorales et donc de sauvegarder d’abord l’intérêt du parti et non ceux personnels, ils en avaient largement les moyens. Du moins, à part certains barons, ils étaient plusieurs jeunes détenteurs du quitus fiscal qui pouvaient valablement défendre les couleurs du parti. Mais, l’amateurisme aidant, les dirigeants de ‘‘Les Démocrates’’ ont préféré jouer à un jeu dangereux que de faire preuve de réalisme.

Il fallait s’y attendre !
A l’arrivée, non seulement les jeunes militants ont été sacrifiés pour du néant à l’autel de l’égocentrisme mais aussi, c’est carrément l’idéal politique défendu depuis ces dernières années avec tous les risques pris qui s’écroule. D’ailleurs, à ne pas apprendre de ses erreurs, on retombe toujours dans les mêmes travers et, à la fin, on perd toute crédibilité. Dans ce cas de figure, l’adversité politique à laquelle ‘‘Les Démocrates’’ ont dû faire face devient un fait anodin. En effet, parlant d’adversité, il fallait en être conscient, s’y prendre avec tact et minutieusement, éviter les pièges. Ce qui est certain, le pouvoir ne se donne pas, il s’arrache. Forcément, devant un joueur d’échec, le moindre faux pas se paie cash. Sans aucun doute, entre ‘‘Les Démocrates’’ et la mouvance présidentielle et son chef, c’est à une telle confrontation que les Béninois ont assisté dans cette affaire de dépôt de dossier à la Cena et de défaut de quitus fiscaux.
Alors, quand, au lieu d’y aller avec une stratégie réfléchie et d’éviter surtout d’être euphoriques, ‘‘Les Démocrates’’ ont choisi de verser dans l’à-peu-près, ils doivent à présent comprendre qu’il ne revenait pas à leurs adversaires politiques de les aider à ne pas ramasser les pots cassés de leur négligence. Sur toute la ligne, ils ont gaffé. En politique, c’est à la limite être dupe ou né de la dernière pluie que de permettre à son adversaire d’avoir le dernier mot. Ils l’ont permis. Qu’ils en paient le prix.

L’alternance en 2026 déjà compromise
Malheureusement, pour ‘‘Les Démocrates’’, privés de compétition électorale et de ce fait de siège à l’Assemblée nationale et dans les communes, ce serait un lourd tribut. Si en 2021, malgré toutes les acrobaties, ils n’ont pas réussi à avoir des parrainages pour la course à la magistrature suprême, l’équation de 2026 semble d’ores et déjà insoluble. Sans vouloir mettre la charrue devant les bœufs, les conséquences de cette erreur de ‘‘Les Démocrates’’ notée par rapport à la non-participation au scrutin du 8 janvier 2023, ont de fortes chances d’aller au-delà des législatives.
En somme, une absence au parlement de transition, c’est un boulevard pour leurs adversaires dans cette course pour la Marina qui pointe à l’horizon. Mieux que quiconque, les militants savent qu’après l’épisode du quitus fiscal en 2022, la traversée du carrefour de la présidentielle en 2026 est une autre paire de manches. A ce rythme, c’est l’avenir du parti proche de l’ancien président Boni Yayi qui se dessine en pointillés. Devant ces échecs récurrents et ce défaut patent de réactivité stratégique à la hauteur du défi lancé par la mouvance en place, plus d’un voudra aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Incontestablement, Eric Houndété est dos au mur. Des comptes, il doit en rendre et non chercher toujours un bouc émissaire pour justifier des fautes fatales, préjudiciables au parti. Enfin, si l’heure du nettoyage de l’écurie d’Augias au sein de ‘‘Les Démocrates’’ n’a pas sonné, il n’est certainement plus loin.



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