Gestion de l’énergie sous Talon : Le vent des coupures d’électricité emporte le ministre Houssou

18 avril 2023

Adulé pendant de longues années pour avoir réussi à maîtriser le délestage, le temps et les déboires dus aux perturbations électriques ont, sans aucun doute, eu raison de l’aura du ministre de l’énergie, Dona Jean-Claude Houssou. A la faveur du remaniement effectué hier, l’ancien cadre de l’EDF a été sorti du gouvernement Talon. Pour une surprise, c’en est une. Car, le ministre Houssou aura laissé son empreinte dans le renouveau énergétique depuis l’avènement en avril 2016 de Patrice Talon au pouvoir. Mais, en dépit des multiples projets réussis sous son management dont Maria Gléta II, le Bénin n’est toujours pas à l’abri des coupures d’électricité. La preuve, le 11 avril dernier, tout le pays a connu un effacement de la tension en provenance de ses fournisseurs à l’extérieur.
Evidemment, avec les défis de développement conditionnés par la disponibilité de l’énergie électrique de façon continue, les perturbations enregistrées ces dernières semaines dans sa fourniture n’ont pas été appréciées par le chef du gouvernement. Et puisqu’il n’y a pas de faute orpheline, il fallait que quelqu’un porte le chapeau de ce relâchement préjudiciable dans la gouvernance de l’énergie électrique au Bénin. Forcément, la tête du ministre Dona Jean-Claude devait sauter et permettre d’insuffler une nouvelle dynamique au management du secteur de l’énergie qui, quoiqu’on dise, a été appréciable. La parenthèse du ministre Houssou à l’énergie tournée, celle du ministre des mines, de l’eau et l’énergie Sam Adambi et du Secrétaire d’Etat à l’énergie Edouard Dahomé s’ouvre. Un duo qui, dans un contexte difficile, devra convaincre le président Patrice Talon par sa capacité à être complémentaire et relever le défi de l’énergie continue au Bénin. D’ailleurs, Edouard Dahomé a le mérite d’être déjà Coordonnateur de la cellule stratégique de développement du secteur de l’électricité à la présidence de la République. Aussi, est-il Conseiller technique à la protection et à la sûreté des installations sensibles au ministère de l’énergie.
En somme, Patrice Talon reste fidèle aux technocrates et aux compétences béninoises de la diaspora. Tant pis pour les partis politiques notamment le Bloc Républicain et l’Upr qui, sur ce coup, ont perdu des plumes dans la composition du gouvernement. Ce qui est certain, tant qu’une solution durable ne sera pas trouvée pour la gestion optimale de l’énergie, l’épée de Damoclès planera sur la tête des autorités en charge du secteur. De toute façon, le président Talon ne peut pas se permettre d’échouer sur ce plan. L’énergie pour le développement d’un pays est trop précieuse pour une gestion approximative. En attendant que Adambi et Dahomé fassent leurs preuves, il ne reste qu’à leur souhaiter bonne chance.



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