Porte-parole du gouvernement : « Depuis que nous avons observé ces crues, l’Etat a apporté la réponse qu'il faut »

Adrien TCHOMAKOU 9 septembre 2021

Comment appréciez-vous la sortie du syndicat du personnel de santé qui émet des réserves sur la vaccination ?
Il y a des centres aujourd’hui dédiés à la vaccination. On va jusqu’à imaginer que nos populations aillent dans ces centres et n’aient pas présent sur les lieux les personnels qualifiés pour leur administrer le vaccin. Cela ne peut pas s’entendre. Nous avons dit que la continuité de service public de la santé, dans ce contexte de pandémie, est telle que les agents relevant du secteur de la santé, soit du public ou du parapublic et du privé, sont astreints à l’obligation de se faire vacciner. Il est utile de dire aux syndicalistes que parce qu’ils sont des personnes responsables, le temps n’est pas à bander les muscles pour empêcher ou distraire leurs collègues d’aller se faire vacciner. S’il faut bander les muscles actuellement, ce serait précisément pour faire ensemble front contre la pandémie. Il convient de rassurer nos compatriotes et particulièrement les agents de santé. Ils ne sont pas perçus comme une mauvaise cible. Mais le devoir du gouvernement, c’est de garantir la continuité de ce service public de la santé, parce qu’ils sont très importants dans le dispositif. Sans eux, cela ne peut pas se faire. Il est de bon ton qu’ils se justifient objectivement et scientifiquement, qu’ils soient astreints à cette obligation de se faire vacciner afin de faciliter la continuité du processus.

Qu’en est-il de ceux qui ont reçu une première dose d’AstraZeneca en rupture ?
Vous demandez ce qu’il en est de ceux qui ont reçu une première dose d’Astrazeneca, alors qu’il y a rupture de ce type vaccin. Il faut indiquer qu’aucun Etat ne commande à la fois l’entièreté de ses besoins en matière de vaccination. Parce que les produits sont fragiles, il y a une certaine durée de vie. Donc, c’est un gros risque si l’on doit passer une commande pour plus de 11 millions de Béninois que nous sommes. C’est ce qui justifie que les commandes se passent par lot. Effectivement, un lot de Astrazeneca arrivé a été épuisé. Nous attendons une livraison prochaine. Les compatriotes qui ont reçu une première dose qui n’ont pas encore eu l’occasion de se faire vacciner pour la seconde se demandent ce qu’il en est. D’après les récentes explications du ministre de la santé, la science l’admet également, et cela a été expérimenté ailleurs. Cela s’expérimente déjà chez nous avec efficacité. La science n’interdit pas de basculer d’un vaccin à un autre dans ces cas. Donc, ce qui est recommandé à nos compatriotes qui ont déjà pris une première dose Astrazeneca, c’est de basculer vers le vaccin actuellement disponible Johnson and Johnson, en attendant de recevoir dans les prochaines semaines, d’autres lots. Si le délai est arrivé, vous pouvez aller vous faire administrer la dose de Johnson and Johnson.
Le ministre de la santé va sans doute passer un communiqué pour l’indiquer encore formellement à toutes les personnes qui sont concernées. Il n’y a donc pas péril en la demeure.

Je voudrais que vous rassuriez les parents d’élèves que la rentrée doit effectivement démarrer le 20 septembre prochain au regard des inquiétudes soulevées çà et là.
 On peut comprendre l’attitude du SG Chadaré. On peut également saluer le sens de responsabilité en reconnaissant ce qui a déjà été fait. Mais vous avez noté que depuis le début de cette pandémie, le gouvernement du Bénin a eu une approche méthodique qui a été saluée de partout. Je veux parler de la façon dont nous avons géré la pandémie. Rappelez-vous que nous avons toutefois été l’un des tout premiers pays sinon le premier à rouvrir les classes pour sauver l’année scolaire de nos enfants, leur permettre de valider leurs examens. Nous avons fait en sorte que les parents qui ont investi ne l’aient pas fait gratuitement. Cela a été salué. Et après, nous avons eu une autre année scolaire normale qui s’est déroulée de bout en bout malgré la présence de la pandémie. C’est vrai que ces derniers jours, nous avons parlé d’une inflation, mais qui actuellement est en train d’être maîtrisée. Il n’y a pas de raison objective qui nécessite un report de la rentrée. En tout cas, à la date d’aujourd’hui, et le gouvernement l’a indiqué, la rentrée est pour le 20 septembre 2021. Il n’y a pas de nouvelles dates, et dans les conditions qui sont les nôtres, d’autant plus que le gouvernement a pris toutes les mesures pour assurer une rentrée scolaire normale. Ceux qui doivent être vaccinés sont invités à le faire. Les conditions didactiques, matérielles, financières pour assurer la rentrée des classes sont en train d’être implémentées. Et donc, on peut rassurer le SG comme tous les autres qui, comme lui, pourraient s’inquiéter de ce que la rentrée aura lieu le 20 septembre sauf décision contraire liée à des éventualités qu’on ne maîtrise pas encore aujourd’hui. Mais ce n’est pas grave.

Nous constatons depuis quelques jours, la montée des eaux, notamment dans la commune d’Athiémé et autres. Est-ce que vous avez un appel pour apaiser ces populations ?
Vous avez constaté hier que le ministre d’État, le ministre du développement et de la coordination de l’action gouvernementale a présidé une session du comité interministériel qui s’occupe de ces questions. L’Agence nationale de protection civile n’est pas restée les bras croisés. Depuis que nous avons observé ces crues, l’Etat a apporté la réponse qu’il faut. Certes, nous aimerions en faire d’avantage. Mais, il convenait de faire dans l’immédiat pour parer au plus pressé à commencer par les faits. Je peux vous rassurer que le Chef de l’Etat a instruit pour que les efforts continuent à être faits. Donc, chaque fois qu’il va être nécessaire que l’Etat intervienne pour appuyer nos compatriotes ici ou là, la présence du gouvernement sera remarquée. Vous pouvez être assuré.
Propos recueillis Adrien TCHOMAKOU



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