Précampagne et campagne pour les législatives du 8 janvier 2023 : L’administration au ralenti

Angelo DOSSOUMOU 10 novembre 2022

Lenteur administrative et absence au poste pendant au moins un mois. Tous les ingrédients sont réunis pour qu’au cours de la précampagne et de la campagne pour les législatives du 8 janvier prochain, l’administration publique n’y échappe pas. Quand déjà, sur la ligne de départ de la course au Palais des gouverneurs à Porto-Novo, 9 ministres sur la vingtaine que compte le gouvernement sont annoncés dans le starting-block, que certains des collaborateurs desdits ministres voudront apporter leur grain de sel pour l’élection de leur chef, que des ministres non candidats ne voudront pas se faire compter les prouesses de leurs collègues sur le terrain, que des cadres de l’administration ont également été positionnés sur les listes électorales ou encore que ceux qui seront en poste se laisseront bercés par les bruits électoraux et manqueront de concentration au travail, il est clair qu’un changement en ce qui concerne la célérité du service offert aux usagers de l’administration publique se fera sentir. Du moins, au sommet de l’Etat, quelles que soient les mesures qui peuvent être prises pour qu’il n’en soit pas ainsi, ce serait un miracle que la précampagne et la campagne n’impactent pas négativement le service administratif. Sauf si les ministres et autres cadres candidats ont le don d’ubiquité. Même si c’était le cas, il n’est pas évident que le résultat à tous les niveaux soit identique.
Conséquence, pendant cette période de précampagne et de campagne électorale, il faut compter avec les manques à gagner pour les caisses de l’Etat. Car, c’est en termes de milliards que se chiffre une journée perdue pour le service public. Donc, qu’on le veuille ou non, les incessants déplacements des ministres et autres cadres de l’administration publique candidats sur le terrain, laisseront des traces, fussent-elles infimes, dans la trésorerie de l’Etat. D’ailleurs, nul n’ignore que la démocratie a un prix. Entre les fonds mobilisés pour l’organisation des élections et les pertes de ressources financières non chiffrées occasionnées par les vides souvent laissés avant, pendant et après les élections par les cadres et personnalités de l’Etat, c’est-à-dire les ministres, il va sans dire que le couplage dès 2026 sera le bienvenu. En attendant, au fur et à mesure que le 8 janvier pointera à l’horizon, l’administration publique sera frappée du syndrome de la campagne qui phagocytera certaines des têtes les plus indispensables pour non seulement la qualité du service mais aussi la célérité à servir les usagers. Malheureusement, si pour l’instant, l’attention est plutôt focalisée sur l’utilisation des moyens de l’Etat par les ministres, il serait aussi judicieux à court et moyen termes, de penser à comment réduire l’impact des absences dans l’administration publique durant les campagnes électorales sur les caisses de l’Etat. Enfin, ce n’est pas gagné d’avance mais, on ne perd rien à chercher des solutions atténuantes.



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