Présidentielle de 2016 : Pourquoi le débat politique cède à une campagne d’intoxication ?

Angelo DOSSOUMOU 7 janvier 2016

Le débat politique est pourri. Dans la perspective du choix d’un candidat de qualité en février prochain, il faut l’assainir. Car, jusqu’ici, les débats tardent à se focaliser sur les projets de société. Et si certains candidats, notamment Abdoulaye Bio Tchané, Pascal Irénée Koupaki, Patrice Talon…peuvent se vanter d’en avoir un, les autres prétendants à la magistrature suprême doivent se mettre au pas. Mieux, les électeurs béninois attendent toujours les débats autour des propositions contenues dans les différents projets de société. Que proposent les candidats sur les grands enjeux du développement de la Nation ? En quoi les approches de solutions dans les domaines de l’énergie, de la sécurité, de la santé, des infrastructures, de l’eau du candidat X sont-ils pertinentes que celles du candidat Y ?
Aussi, à un mois du premier tour de la présidentielle de 2016, les Béninois désespèrent de ne pas avoir des débats sur le profil des différents candidats. Sinon, sur quelles bases peuvent-ils apprécier le profil d’un tel candidat ou d’un tel autre ? Le background, les compétences, l’expérience nécessaires pour tenir le gouvernail Bénin. Voilà autant d’éléments sur lesquels, il est indispensable que les Béninois s’accordent avant d’aller au vote en février prochain.
Mais visiblement, il y a des Béninois qui ont décidé d’arpenter des sentiers dangereux. Sinon, au lieu d’un débat politique relevé, centré sur des questions de développement, les Béninois assistent plutôt à des querelles de personnes. L’heure est grave. Il ne peut en être autrement lorsque, des acteurs politiques ne font que tirer sur des fibres régionalistes, s’adonnent à la xénophobie et à une campagne d’intoxication au lieu d’aller à des débats d’idée. S’il est clair qu’il faut en cette veille de la campagne pour la présidentielle de 2016, éviter les nerfs à fleur de peau, de cibler des candidats et de ne pas tomber dans le piège des préjugés, il est tout aussi impérieux de comprendre que seule une campagne axée sur des questions sérieuses permettra au peuple de faire le meilleur choix.
Alors, la classe politique et surtout les personnalités les plus en vue de la République doivent faire preuve de sagesse et se mettre au dessus de la mêlée. Le Bénin n’a aujourd’hui pas besoin de discours d’exclusion et de haine fatales. Les préoccupations majeures des populations sont connues. Pour le mandat 2016-2021, celles-ci ne demandent qu’à être bien gouvernées et que véritablement, la prospérité soit partagée.



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