Présidentielle de 2021 au Bénin : Le Duo Kohoué-Agossa s’engage pour un mandat de transition

Adrien TCHOMAKOU 15 février 2021

Restaurer la confiance du peuple béninois à travers un mandat de transition. Tel est le leitmotiv du Duo Kohoué-Agossa de l’opposition à la présidentielle résolument déterminé à faire bénéficier aux citoyens béninois, des valeurs démocratiques chèrement acquises. C’est pourquoi, au lendemain de la proclamation de la liste des candidats retenus pour la course à la présidentielle par la Commission électorale nationale autonome (Cena), ce Duo a entamé une tournée nationale d’information et de sensibilisation. Ainsi, ce week-end, Iréné Agossa, opposant farouche et radical à Patrice Talon s’est entretenu d’une part avec les étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi à l’espace culturel Maytone et avec les commerçantes, ménagères et jeunes d’Abomey-Calavi au Centre Business promotion Center (BPC). Dans un langage de vérité, il a exposé sa vision : son duo fera un mandat de transition pour permettre au Bénin de rebondir sur tous les plans. Etant donné qu’il conteste les textes qui lui permettent d’être candidat, il ne fera donc pas un mandat constitutionnel. Ainsi, dès son accession à la magistrature suprême, ce duo fera des réformes institutionnelles : réviser la Constitution par voie référendaire, réélire les députés puis initier un dialogue de vérité pour restaurer la confiance au sein du peuple. Ayant compris cette vision, les étudiants, par la voie de Carlos Houssougan, ont pris l’engagement d’être le porte-parole du duo Kohoué-Agossa à Abomey-Calavi.

Commerçantes et jeunes d’Abomey-Calavi applaudissent la candidature du duo Kohoué-Agossa

Pour Iréné Agossa, l’alternance souhaitée est bien possible. « Je vous salue pour l’amour que vous avez pour la nation. Ce que vous souhaitez, Dieu le fera et tout se fera. Avec la situation que vous traversez, gardons espoir que les choses vont reprendre », a-t-il dit. Selon ses propos, « C’est le peuple qui a le pouvoir. C’est lui qui choisit son président. Quand on élit un président, il fait le point et le peuple évalue ». Iréné Agossa explique : « nous sommes des opposants et nous nous sommes engagés à changer la dynamique ». A l’en croire, le gouvernement n’a pas comblé les attentes. La gouvernance de la rupture a créé beaucoup de torts aux populations. Pour lui, « Si le peuple n’est pas d’accord avec le bilan du pouvoir en place, il est normal qu’il fasse son choix. Aujourd’hui, nous devons croire. Maintenant nous voulons une nouvelle dynamique ou les gens trouveront à manger, ils trouveront à faire. Chacun trouvera son compte ». Iréné Agossa n’a pas caché non plus aux populations, les tractations qui ont conduit à sa candidature tout en clarifiant les rumeurs. « Je vous avais averti que nous allons lutter pour faire partir des candidats. Certains n’ont pas cru. C’est normal. Bien que beaucoup n’aient pas cru à notre arrivée, nous avons pu mobiliser 20 parrains tant au niveau de l’UP que du BR ». Il invite chacun à se battre à son niveau pour que le défi soit relevé pour le bonheur des uns et des autres.
Le porte-parole des jeunes et des femmes d’Abomey-Calavi, Richard Sègbédji dira que « le souvenir est une excellente chose pour les gens qui n’ont aucun remords du passé. Et justement par le passé, nous étions ‘’le nationaliste’’ et nous nous sommes toujours et constamment opposé au régime de la rupture depuis son avènement en 2016 ». Pour ce dernier, « les nombreuses prises de positions et sorties médiatiques du président de notre mouvement le Nationaliste Irénée Agossa », en disent long. « Il a toujours clamé haut et fort que pour faire face à ce pouvoir, qui n’a jamais mis l’humain au centre de ses préoccupations, il faut une foi inébranlable, l’audace et l’engagement. Car nous avons perdu d’avance, la guerre des moyens. Nous nous sommes alors longtemps préparés », rappelle le porte-parole.
« Nationaliste puis démocrate, nous avons toujours été convaincus que l’alternance tant souhaitée par le peuple béninois est bien possible par la voie des urnes. Et c’est ce chemin que le président du mouvement Nationaliste Iréné Agossa a toujours montré et défendu. C’est ce chemin qu’a fini pas partager avec lui Corentin Kohoué mais que les autres leaders du parti les Démocrates n’ont pas compris », se désole-t-il. Il réaffirme que « nous sommes des Démocrates. Il est une exigence de la démocratie que le peuple puisse évaluer ses dirigeants à travers l’exercice de son pouvoir qu’est le vote ». C’est cette raison ultime, informe-t-il, « qui a amené le duo Kohoué-Agossa à remplir toutes les conditions exigées par la loi pour participer à la compétition électorale ».

Extrait du discours de Irené Agossa
Une élection présidentielle, c’est la rencontre d’une vision, d’un engagement avec son peuple. Une élection présidentielle, c’est le renouvellement du contrat républicain entre le président et le peuple. C’est donc la confirmation que le pouvoir appartient au peuple… L’opportunité est donc offerte au peuple de s’exprimer. Il finira par se départir des clivages régionaux, ethniques, politiques, culturels et même des clivages intellectuels qui ont conduit à la destruction de la confiance. Aujourd’hui, le Béninois n’a plus confiance en lui-même, n’a plus confiance à l’autre, n’a plus confiance aux institutions, n’a plus confiance au Président…
En posant notre candidature à cette élection, notre vision est la restauration de la confiance. Nous faisons de cela notre combat. Comment allons-nous mettre en œuvre cette restauration de la confiance ? Nous avons expliqué à chaque député que nous ferons de notre mandat, un mandat de transition. Au cours de cette transition, nous allons rétablir les lois, réviser la Constitution par voie référendaire. Le peuple va pouvoir choisir le contrat qui le lie aux institutions. Et sur la base des nouvelles lois, nous allons pouvoir réélire les députés avec le retour de tous les exilés politiques et la libération de tous les prisonniers politiques. Nous allons restaurer la confiance en notre sein en initiant un dialogue de vérité. Seuls le dialogue et la vérité permettront d’apaiser les tensions et de détruire les clivages en notre sein. Notre mandat sera donc celui de la transition. Cela veut dire que nous ne sommes pas là pour absolument exécuter un mandat constitutionnel car, les textes qui font de nous des candidats, nous les contestons. Si nous sommes donc élus, c’est d’abord pour finir avec ces textes et ces injustices. Les réformes institutionnelles que nous allons instaurer sont dans la transition. Et le temps de les mettre en œuvre serait le temps de la durée de notre mandat. Ce serait une première dans notre histoire et celle du monde, vous aurez un duo qui va démissionner pour organiser une nouvelle élection présidentielle libre et transparente pour tous. Ce n’est que par-là que le Bénin va rebondir sur les plans diplomatique et économique. Les investisseurs auront donc confiance en nous tout en sachant que nous sommes un peuple mûr. Tout le monde viendra donc investir au Bénin et nous allons mériter le respect de tous les autres pays.
Nous ne sommes plus d’un parti. Nous sommes désormais un duo du peuple et le seul de l’opposition. Nous serons prochainement investis à Allada par le peuple. Nous invitons les autres qui étaient avec nous au départ à nous rejoindre si tant est que le combat était commun.



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