Présidentielle de 2021 : Les préalables d’une opposition divisée

Angelo DOSSOUMOU 28 décembre 2020

Il aura suffi de l’obtention du récépissé définitif pour que ‘‘Les Démocrates’’ sortent leurs griffes. A quelques quatre mois du premier tour de la présidentielle de 2021, le parti officiellement présidé par Eric Houndété mais dont l’ancien président Boni Yayi tire plutôt les ficelles, veut non seulement rassembler autour de lui les Forces vives de l’opposition mais poser les bases de la bataille de la succession à la Marina. Avec un chapelet de récriminations notamment le consensus nécessaire autour de la liste électorale suite à un audit international avant toute compétition, le retour à la Constitution du 11 Décembre 1990 et donc la mise entre parenthèses du parrainage, l’opposition emmenée par ‘‘Les Démocrates’’ espère fédérer les énergies et créer l’électrochoc pour l’alternance en 2021. S’il est vrai que les réformes constitutionnelles votées sont le fait d’une Assemblée nationale monocolore, il est aussi vrai qu’un retour en arrière n’est actuellement possible sans le recours aux mêmes députés. Mais, le collectif de l’opposition pour l’instant composé de ‘‘Les Démocrates’’, de la Dud, du Gsr et de la dynamique Joël Aïvo qui s’appuie et brandit les décisions de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples relatives aux réformes constitutionnelles et électorales, comme un épouvantail pour se donner l’espoir qu’en un claquement de doigts, tout serait mis à plat n’en a que faire.
D’ailleurs, c’est déjà une grande prouesse qu’enfin une partie de l’opposition au président Patrice Talon parle d’une même voix. Car, jusqu’ici, l’Usl, Restaurer l’espoir, la Fcbe pour ne citer que ceux-là, se font désirer quant à un collectif pour mieux faire face à la machine de la mouvance présidentielle. Cela suppose que les déchirures nées de l’expérience de la ‘‘Résistance’’ et de la division sur l’opportunité ou non de se formaliser au nouveau code électoral ne sont pas complètement cicatrisées. La preuve, dans ce collectif, l’Usl, la Fcbe et Restaurer l’espoir, pourtant de l’opposition, n’ont pas cru venir en renfort à ce nouveau parti et au nouveau regroupement qui pointe son nez certainement dans la perspective de la bataille de la présidentielle de 2021.
En définitive, l’espoir de voir toute l’opposition réunie dans un même creuset afin de donner du fil à retordre à l’actuel locataire de la Marina en avril prochain n’est pas près d’être une réalité. Il serait même curieux de savoir ce qu’en pense l’autre clan de l’opposition supposée moins dure des récriminations préalables à la participation à la présidentielle étalées par leurs camarades. De toutes les façons et au vu des nombreuses divergences, attaques et suspicions, ce serait vraiment un miracle de voir de si tôt l’ensemble de l’opposition parler d’une même voix. Malheureusement, pour faire plier la mouvance en place et réussir à contourner l’obstacle du parrainage, il faudra une union plus large et plus imposante. Et ça, ce n’est pas gagné d’avance.



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