Procès à la Criet : 20 ans de réclusion criminelle et 50 millions FCFA d'amende pour Réckya Madougou

13 décembre 2021

La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) statuant en matière criminelle dans l’affaire « financement du terrorisme » requalifiée en « infractions de complicité d’actes de terrorisme » dans laquelle est citée Réckya Madougou, candidate recalée à l’élection présidentielle de 2021 et ancienne Ministre dans le gouvernement de l’ancien président de la République, Boni Yayi ainsi que d’autres accusés a rendu son verdict au petit matin du samedi 11 décembre dernier après un long procès qui a commencé dans la matinée du vendredi 10 décembre 2021. Pour la circonstance, la Cour était composée de son président, Guillaume Laly, de deux assesseurs en l’occurrence les magistrats Christelle Adonon et Marie Joachim Anani, du ministère public représenté par Mario Elomn Mètonou, Procureur spécial près la CRIET et du Greffier Christophe Chéou. Pour ce qui est du verdict, il est à retenir que Réckya Madougou a écopé de 20 ans de réclusion criminelle et de 50 millions d’amende à verser au Trésor public ainsi que ses co-accusés à savoir Tijdani Dramane Bio, Georges Zimé Sacca et Ibrahim Touré Mama condamnés à la même peine pour des faits « d’association de malfaiteurs et d’actes de terrorisme », Mohamed Monra Gbassiré quant à lui, a écopé d’une peine de 5 ans d’emprisonnement ferme et de 2 millions Fcfa à verser au Trésor public pour « abus de fonction ». Seul le sieur Amadou Bio Mama a été relaxé au bénéfice du doute par la Cour.

La défense sans arme abasourdie
A l’ouverture du procès, la défense comptait plusieurs Avocats dont Me Antoine Vey, Me Nadine Dossou Sakponou, Me Robert Dossou, Me Renaud Agbodjo, Me Victorin Fadé et Me Aboubacar Baparapé. Entre temps, Me Antoine Vey de nationalité française s’est retiré du procès sous prétexte que les dés étaient pipés. Après, c’est Me Renaud Agbodjo qui demande à la Cour de suspendre le procès pour que les députés Nazaire Sado, Rachidi Gbadamassi, Sani Mama et le Ministre Modeste Kérékou puissent comparaître comme témoins ; demande à laquelle le ministère public s’est opposé. Les interventions des autres Avocats pour appuyer leur collègue Me Renaud Agbodjo, ont été vaines. Comme à cette requête, leurs différents arguments pour faire retrouver la liberté à leurs clients auront également été vains. En effet, pour les Avocats de la défense, les faits reprochés à leurs clients ne présentent pas de preuves évidentes. D’ailleurs, lesdits clients ont tous plaidés non coupables à l’exception de Ibrahim Mama Touré qui, devant la Cour, a reconnu avoir perçu 1 millions FCFA des mains de Geroges Sacca Zimé pour assassiner le député Rachidi Gbadamassi et l’ex Maire de Parakou, Charles Toko et troubler voire empêcher la tenue de la présidentielle de 2021 à Parakou.

Rappel des faits reprochés aux condamnés
Déroulé aux environs de 9 heures le vendredi 10 décembre 2021, le procès de Réckya Madougou et de ses co-accusés aura été un film de plusieurs épisodes au regard des déballages faits par les accusés dans leurs dépositions après la lecture de la décision de la Commission d’instruction. De cette décision, on peut retenir que le 26 février 2021, Ibrahim Mama Touré, un Colonel de l’ex-gendarmerie à la retraite et Georges Sacca Zimé, un administrateur des impôts à la retraite, proche de Réckya Madougou, ont été arrêtés. En effet, Georges Sacca Zimé aurait versé un million Fcfa à Ibrahim Mama Touré pour l’achat d’armes à feu et de munitions et le recrutement de potentielles personnes au Nord Togo dans le vil dessein d’assassiner le député Rachidi Gbadamassi et l’ex-Maire de Parakou, Charles Toko. Ceci, pour semer la panique au sein des populations de Parakou et environs pour obliger à mettre fin au processus devant aboutir à l’élection présidentielle du 11 avril 2021. Le 3 mars 2021, Réckya Madougou fut arrêtée, accusée d’avoir financé le projet d’assassinat de Rachidi Gbadamassi et Charles Toko. Entre temps, plus précisément le 22 février 2021, l’accusé Dramane Tidjani Bio a été arrêté par la police pour avoir commencé par mobiliser des milliers de personnes le 17 févier 2021 à Cotonou pour des actions de troubles à l’ordre public, mais des mobilisations selon lui pour soutenir la candidature de Réckya Madougou pour l’élection présidentielle. Selon la décision de la Commission d’instruction, en 2019, c’est avec Tidjani Dramane Bio que Réckya Madougou avait planifié, financé et fait exécuter des actes de vandalisme à Parakou, à Kandi et un peu partout surtout l’incendie des usines de coton pour entraver les élections législatives. Au cours des enquêtes de police et judiciaires dans la même affaire, Mohamed Moral Gbassiré, agent de la police Républicaine en service à Parakou informait secrètement les auteurs et instigateurs d’actes de vandalisme pour faire échec aux opérations de la police et pour faire ainsi obstruction à l’action de la justice.



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