Recherche de solutions pour les législatives 2019 inclusives : Une énième séance plénière ce jour à l’Assemblée nationale

Karim O. ANONRIN 1er avril 2019

Les députés à l’Assemblée nationale sont invités ce jour au Palais des gouverneurs, au siège de l’institution à Porto-Novo pour prendre part à une séance plénière consacrée à deux points. Il s’agit de l’examen des propositions de loi pour des élections législatives de 2019 inclusives et de la clôture de la 4ème session extraordinaire du Parlement pour le compte de l’année 2019. Le premier point à l’ordre du jour de cette séance plénière surprend un peu eu égard à tout ce qui s’est passé au Palais des gouverneurs à Porto-Novo. En effet, alors que tout le monde s’attendait à de meilleurs sentiments dans les rangs des députés aussi bien de la minorité parlementaire que de l’opposition parlementaire comme ils se le sont promis la veille, c’est à des déclarations radicales qu’on a assisté. D’abord, c’est le député Jean-Michel Abimbola, au nom de ses collègues de la majorité parlementaire qui a fait une déclaration à la tribune de l’hémicycle. Dans cette déclaration signée par 36 députés, l’opposition est tenue responsable du pourrissement de la situation de recherche de consensus. Aussi, la déclaration fait-elle état de ce que le consensus n’ayant pas été trouvé, les députés de la majorité rompent la poursuite des discussions en vue du vote des lois dérogatoires susceptibles de permettre des législatives inclusives. « …Nous prenons dès lors solennellement acte du défaut du consensus tant attendu et décidons de nous en tenir désormais au respect strict des textes en vigueur et du calendrier électoral. Nous appelons le peuple Béninois à se tenir prêt pour exercer son devoir citoyen en se déplaçant massivement pour aller voter le dimanche 28 avril 2019… », a déclaré le député Jean-Michel Abimbola.
Après la suspension de la séance plénière par le 2ème Vice-président de l’Assemblée nationale, Robert Gbian, c’était le tour des députés de l’opposition de monter au créneau. Ceci, à la faveur d’un point de presse au cours duquel, par la voix de leur porte-parole, Eric Houndété, ils ont dénoncé le ‘’jeu flou’’ de leurs collègues de la majorité parlementaire. A en croire les propos de ce dernier, contrairement à ce que les députés de la majorité parlementaire ont dit dans leur déclaration, les députés de l’opposition étaient bien présents à l’Assemblée nationale et attendaient leur appel pour reprendre les discussions, afin de trouver le consensus. Quelques heures avant ce point de presse, le député Eric Houndété était intervenu sur une radio de la place pour apporter sa part de vérité. « …Les députés de la minorité étaient dans la salle lorsqu’ils ont fait leur déclaration, on ne saurait donc parler de boycott. Je voudrais vous prier de noter deux contrevérités flagrantes dans leur déclaration. La première contrevérité, c’est qu’ils ont dit qu’on nous a transmis des documents depuis le matin, alors que nous sommes sortis du bureau du Président de l’Assemblée nationale vers 14h 30. La deuxième contrevérité que vous pouvez vérifier, c’est qu’ils déclarent que l’Assemblée nationale a rejeté les deux propositions de lois hier à l’exception d’une personne qui s’est abstenue. Hier on a pris acte de ce que le travail de la commission des lois n’était pas parfait, parce qu’elle n’a pas examiné les propositions de lois qui lui ont été transmises et que dans la recherche de consensus, on se verrait aujourd’hui vendredi pour poursuivre. Nous étions à l’Assemblée nationale avant eux, ils sont venus bien plus tard et c’est eux qui nous ont mis en retard… », a-t-il dit.



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