Récurrence des accidents de circulation sur le tronçon Akassato-Allada : Patrice A. Nobimè et ses collègues pour la destruction du terre-plein

Karim O. ANONRIN 6 janvier 2021

Le gouvernement a enfin répondu à la question orale avec débat posée par le député Patrice Agbodranfo Nobimè sur la récurrence des cas d’accidents de circulation sur le tronçon Akassato-Allada de la route Akassato-Bohicon. Ceci, après le rendez-vous manqué du mardi 22 décembre 2020 où au lieu des réponses attendues, le gouvernement, par la voix du Garde des sceaux, Sévérin Quenum, Ministre de la justice et de la législation, a préféré revenir pour une communication sur ladite question. Ce mardi 5 janvier 2020, le Ministre des infrastructures et des transports, Hervé Hèhomey a essayé d’apporter des clarifications sur le sujet. Mais apparemment, ce dernier n’a pas convaincu aussi bien l’auteur de la question que d’autres députés. En effet, dans sa réponse à la plénière, le Ministre Hervé Hèhomey a plutôt expliqué l’historique de la route et les démarches du gouvernement auprès de ses partenaires financiers pour l’achèvement de cette route prévue pour être en double voie, mais qui faute de moyens demeure telle qu’elle est ; c’est-à-dire en une voie avec un terre-plein central déjà réalisé. Par ailleurs, le Ministre est allé loin en évoquant d’autres projets de routes dont les financements sont bouclées comme la route Bohicon/Dassa-Zoumè.
En reprenant la parole, l’auteur de la question comme plusieurs de ses collègues, a déploré le fait que dans sa réponse, le Ministre n’ait pas évoqué le problème des accidents mentionné dans la question orale avec débat. Pour le député Patrice Agbodranfo Nobimè, la solution immédiate devrait être la destruction du terre-plein central sur le tronçon en question. Plus précisément, il a déclaré que face aux camions et autres automobiles en pleine vitesse, les motocyclistes et des usagers de cette route n’ont souvent d’autre choix que de se livrer à la mort faute d’échappatoire. Il a été appuyé dans ses propos par d’autres députés comme Assan Seibou, Étienne Tognigban, Orden Alladatin, pour ne citer que ceux-là. Pour eux, la destruction provisoire du terre-plein central demeure la solution immédiate pour limiter dégâts sur la route.

La réaction du député Patrice Agbodranfo Nobimè suite à la réponse du Ministre Hèhomey
« Je voudrais demander à mes collègues de supplier le gouvernement pour que le terre-plein central soit enlevé »
« …En décidant d’interpeller le gouvernement par cette question orale avec débat, notre objectif est d’attirer l’attention du gouvernement sur ce qui se passe sur ce tronçon de la route Akassato-Bohicon. Ce qui se passe sur le tronçon Akassato-Allada dépasse l’entendement. Si le gouvernement déroule son agenda, c’est-à-dire le Programme d’actions du gouvernement (Pag) dans son volet infrastructures routières, ce n’est sûrement pas pour transformer nos routes en des mouroirs. C’est bien pour le bien-être de nos populations, pour la facilitation de la circulation des personnes et des biens. Nos investigations auprès des commissariats de police de Glo-Djigbé, d’Akassato nous ont révélé des cas d’accidents mortels. C’est au moins cinq cas d’accidents par semaine. S’il était possible à cet instant de faire des projections d’images de ces cas d’accidents dans cet hémicycle, je crois que personne ne peut retenir ses larmes. Le terre-plein central bloque les motocyclistes qui ne trouvent pas d’échappatoire face à la mort. En dehors du terre-plein central qui est un danger public, il y a aussi le problème de l’incivisme des camionneurs des entreprises qui construisent les routes. A cause des primes qu’on promet à ces transporteurs s’ils multiplient les voyages, ceux-ci roulent le tombeau ouvert sur le tronçon Akassato-Allada et tuent régulièrement nos compatriotes. A cause de l’argent qu’on veut gagner, on tue des compatriotes. C’est le tronçon le plus meurtrier sur toute l’étendue du territoire national. Si le gouvernement n’est pas prêt pour terminer la voie, je voudrais demander à mes collègues de supplier le gouvernement pour que le terre-plein central soit enlevé. Ainsi, les motocyclistes vont trouver d’échappatoire devant les camions qui foncent sur eux en pleine circulation. Le parent du collègue Lucien Houngnibo est passé de vie à trépas sur ce tronçon. N’attendons pas que nos proches, nos épouses et nos enfants y passent avant de réagir et de se rendre compte du danger… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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