René Zinsou met au défi les détracteurs du 1er ministre : "Chaque année, mon fils ne manque pas de séjourner sur la terre de ses ancêtres"

Moïse DOSSOUMOU 7 janvier 2016

Au fur et à mesure que la fronde se fait insistante à l’encontre de Lionel Zinsou du fait de sa nationalité française, des voix ne manquent pas de s’élever pour soutenir son ancrage et son intégration dans la société béninoise. Dans la matinée d’hier au Codiam à Cotonou, c’est une délégation assez impressionnante composée de dignitaires, de têtes couronnées et de diverses autorités traditionnelles de la communauté Mahi du Bénin qui a tenu à placer un mot dans ce débat qu’ils jugent « dangereux, clivant et discriminatoire ». De quoi redonner du sourire au Professeur René Zinsou, père du premier ministre, présent à cette rencontre.
« En tant que garants de la tradition et de la paix, il nous revenait de nous déplacer sur Cotonou pour mettre un terme au discrédit jeté sur notre fils ». Le décor venait ainsi d’être planté par sa majesté Agonlinhossou Yeto Kandji, roi d’Agonli, chef de la délégation. Pour lui, n’est point besoin de vilipender Lionel Zinsou pour la couleur de sa peau. « C’est un Mahi et il est Béninois comme tout le monde ». Le Professeur Georges Guédou, ami de René Zinsou, abondera dans le même sens que lui en indiquant à l’assistance que l’ambiance pré-électorale qui prévaut actuellement ne favorise pas la paix. « Cette séance vient situer tout un chacun sur les origines béninoises du premier ministre, candidat à l’élection présidentielle », a-t-il martelé.
Au début de son intervention, René Zinsou dira toute sa peine de voir ses compatriotes se fourvoyer de la sorte. « Mon fils a foulé le sol béninois pour la première fois quand il avait 5 ans et depuis ce temps, chaque année il ne manque pas de séjourner sur la terre de ses ancêtres », a-t-il souligné. Il aurait souhaité que son fils soit attaqué sur des sujets autres que la couleur de sa peau ou sa double nationalité. A l’en croire, c’est la compétence de Lionel Zinsou qui lui a valu d’être nommé premier ministre, puis désigné comme candidat de l’alliance au pouvoir. « La France n’a rien à voir avec ça », a-t-il martelé. Confidence pour confidence, le rôle prépondérant qu’il a joué quant à la réussite de la Table-ronde de Paris a séduit le chef de l’Etat qui a souhaité l’avoir à ses côtés en qualité de premier ministre. « N’eût été l’insistance de Boni Yayi, il aurait décliné l’offre », a déclaré René Zinsou. Pour ce dernier, le fait que son fils ne parle aucune langue locale n’est pas un handicap pour briguer la magistrature suprême. « D’ailleurs, ceux qui ventilent cet argument ne comprennent pas non plus les langues locales », a-t-il conclu.



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