Renouvellement de la classe politique au Bénin : la jeunesse condamnée à faire ses preuves

20 juillet 2022

Sur la scène politique au Bénin, une génération en train de s’éclipser. Lentement mais sûrement, une autre restée longtemps dans les coulisses fait son entrée et doit prouver aux sceptiques, qu’elle n’a pas volé son passage de témoin. Illustration d’un phénomène de renouvellement générationnel de personnalités nécessaire à toute survivance d’un groupement est faite avec les derniers changements opérés dans les instances de l’Union Progressiste (Up). Dans les autres chapelles politiques frappées par la sénilité des dirigeants encore en place à la tête des bureaux exécutifs et autres, sans doute, la jeunesse s’impatiente déjà de prendre le pouvoir à l’image de ce qui se passe à l’Up. Du moins, à six mois des législatives de 2023, le contexte sociopolitique est si favorable au renouvellement de la classe politique, qu’il serait difficile aux autres partis concernés par le vieillissement des leaders charismatiques et autres personnalités de résister encore longtemps au vent du changement.
Cependant, au-delà d’une transition ou d’un passage de témoin entre la génération couchante et celle montante, il y a forcément des défis à relever par la dernière. Ainsi, la jeunesse qui savait bien critiquer les vieux renards sur certains aspects de leur gestion des partis politiques et du pouvoir d’Etat doit s’attendre à être évaluée au même titre que les devanciers. En règle générale, ne dit-on pas qu’il est facile de faire des reproches aux autres depuis le banc de touche que de prouver ce qu’on dit si bien sur le terrain ? C’est dire que la jeunesse qui s’installe et, de mieux en mieux, s’installera non seulement sur l’échiquier politique national mais aussi dans les instances de décision, ne doit pas se louper par rapport à des idéaux. Parmi eux, il y a d’abord celui de l’engagement politiques, c’est-à-dire du militantisme et du don de soi pour les autres. Ensuite, que ça soit aujourd’hui à l’Up, demain au Bloc Républicain ou après-demain au Prd, la jeunesse aura à relever le défi de la cohésion au sein des partis. Avec la guerre de leadership qui a souvent fait rage au sein des groupes de personnes à plus forte raison de personnalités tout aussi les uns plus ambitieux que les autres, ce n’est pas gagné d’avance.
Pêle-mêle, les autres idéaux auxquels la jeunesse doit faire face si tant est qu’elle ne veut pas être la risée de la génération couchante et des observateurs sceptiques sont essentiellement, la restauration des valeurs citoyennes, démocratiques puis une victoire impérieuse contre le clientélisme et la corruption à tous les niveaux. Ce n’est qu’à ce prix, que la mission de bien succéder aux patriarches de la vie politique au Bénin que sont Nicéphore Soglo, Bruno Amoussou, Adrien Houngbédji etc sera réussie. En attendant que le renouvellement de la classe politique se concrétise effectivement et véritablement au sein des partis, des pouvoirs législatif et exécutif, la jeunesse n’a actuellement pas d’autre choix avant de disparaître à son tour que d’être prête à surgir et à agir convenablement et mieux que les anciens pour le développement intégral du Bénin. Ainsi dit, la course de relais au chevet d’un pays considéré pendant longtemps après les indépendances comme l’enfant malade de l’Afrique ne fait que continuer. Alors, à la nouvelle génération de mettre et les anciens et la relève à venir d’accord. Plus qu’une exigence, c’est un devoir.



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