Un an de gouvernance dans le secteur de l’éducation : Des actions concrètes, les acteurs sur leur soif

Patrice SOKEGBE 7 avril 2017

6 avril 2016- 6 avril 2017. Cela fait déjà un an que Patrice Talon a pris officiellement les rênes du pays. En 365 jours, le gouvernement de la rupture a fait ses preuves dans beaucoup de secteurs, notamment dans le domaine de l’éducation. Des décisions fortes ont été prises de même que des réformes ont été engagées dans ce secteur. Déjà dans la composition de son gouvernement, le Président Patrice Talon a respecté le principe de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. A cet effet, les ministres des trois ordres de l’enseignement ont tous été nommés dans leurs secteurs respectifs. Cela a permis au Chef de l’Etat de prendre rapidement connaissance des difficultés que traverse l’école béninoise tant à la maternelle et au primaire, qu’au secondaire et au supérieur. Après trois mois de gouvernance, le gouvernement s’est attaqué à l’un des plus gros morceaux. Il s’agit de la redéfinition de la carte universitaire qui a fait l’objet de tant de remous.

Définition d’une nouvelle carte universitaire
L’une des réformes engagées par le gouvernement de la rupture, c’est la redéfinition de la carte universitaire. Ainsi, à la faveur du conseil des ministres du mercredi 27 juillet 2016, il a été décidé de la création de deux universités publiques, en dehors de celles existantes qui sont des universités pluri-thématiques. Il s’agit de l’Université d’Abomey-Calavi, l’Université de Parakou, l’Université d’Agriculture de Porto-Novo et l’Université des Sciences technologiques, ingénierie et Mathématiques d’Abomey. Les deux dernières sont dites des universités thématiques.
Ainsi, les 22 centres universitaires que compte le pays ont été réorganisés et regroupés autour de ces quatre grandes universités. Les universités de Kétou, de Lokossa et de Natitingou vont devoir disparaître les années à venir. Faut-il le rappeler, la création de ces nouvelles universités a fait l’objet de polémique dans le rang de l’intersyndicale des universités nationales du Bénin

Retour des enseignants à la craie
Dans le but de remédier à la pénurie d’enseignants dans les établissements secondaires, le Gouvernement a décidé du retour des enseignants bureaucrates à la craie. Cette décision se justifie par les contre-performances enregistrées aux examens nationaux. Cette mesure a été saluée par les acteurs eux-mêmes.

Interdiction des mouvements d’étudiants
Le gouvernement de la rupture a jugé bon d’enlever un os qui se logeait dans sa gorge à un moment donné. Quelques jours après une marche des étudiants en direction du domicile du Président de la République, Patrice Talon et ses collaborateurs, en conseil des ministres du mercredi 05 octobre 2016, ont interdit d’activités toutes les associations d’étudiants dans toutes les universités publiques du Bénin. Raison évoquée, la recrudescence des faits de violence et de vandalisme et trouble à l’ordre public. Cette décision n’a pas été la bienvenue non seulement dans le rang des étudiants, mais aussi des confédérations et centrales syndicales. Ceux-ci ont condamné avec la dernière rigueur cette décision « anticonstitutionnelle ».

Exclusion des élèves redoublants
L’autre décision prise par le gouvernement de Patrice Talon, c’est l’exclusion des apprenants qui ont redoublé deux fois au moins la même classe. Ainsi, les établissements scolaires ont procédé, il y a quelques semaines, à l’exclusion de tous les redoublants. Ce raz de marée fait suite à une décision ministérielle dont les textes existaient depuis plusieurs années. Face à la situation, élèves et parents d’élèves ne savent plus à quel saint se vouer. Ils dénoncent le caractère trop brusque de l’application de ladite décision, surtout en cette période où les poches sont vides. A ce sujet, les avis sont partagés. Pour certains, cette décision existait déjà et il ne serait pas bon de cautionner la médiocrité. Mais pour d’autres, les apprenants écartés du système constituent une bombe à retardement pour la société, si l’Etat ne met en place aucun mécanisme pour les récupérer. Cet acte, selon d’autres, est en conflit avec le droit à l’éducation.

Organisation des examens nationaux en Licence et Master
Entre autres actions, le Gouvernement a déclaré la guerre aux établissements privés d’enseignement supérieurs. Selon la ministre Odile Attanasso, les diplômes de Licence et de Master délivrés dans les établissements privés d’enseignement supérieur (Epes) ne seront plus co-signés par l’Etat. Pour elle, pour obtenir la Licence ou le Master, l’étudiant devra passer avec succès un examen national. L’organisation de cet examen va démarrer dans 2 ans avec le niveau Licence. Le critère principal pour passer l’examen est l’obtention préalable de l’attestation de Licence ou de master que les Epes sont désormais appelés à délivrer à leurs apprenants qui ont pu réunir le nombre de crédits horaires nécessaires. Sans cette attestation, l’étudiant ne pourra pas passer l’examen national en vue de l’obtention de son diplôme.

Bepc et moyenne de classe obligatoires
Les candidats au Bepc doivent désormais retrousser les manches et batailler dur. Non seulement ils doivent obtenir le diplôme qui sanctionne la fin du 1er cycle, mais aussi ils devront totaliser une moyenne supérieure ou égale à 10 pour passer en classe supérieure. Cette mesure, bien que salutaire, a suscité des réactions tant dans le rang des élèves que des enseignants et des parents d’élèves.

Recrutement d’enseignants
L’une des actions concrètes du gouvernement, c’est le recrutement de 7033 enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire. A en croire les acteurs, ce concours de recrutement a été organisé dans la plus grande transparence. Et déjà, les nouvelles recrues ont été déployés sur toute l’étendue du territoire national.
En dehors des actions développés plus haut, on peut également citer l’éclatement de la Faculté des lettres arts et sciences humaines (Flash) en Faculté des lettres, langues, arts et communication et la Faculté des Sciences humaines et sociales (Fashs), le Paiement des frais de dossiers du Baccalauréat par voie bancaire, la subvention des établissements scolaires et autres.



Dans la même rubrique