Le gouvernement reprend ses activités dans un contexte de menaces d’épidémies dans le pays. Si la variole de singe est à nos portes, l’imminence des catastrophes hydriques fait planer le spectre du choléra sur les populations. Les acteurs du secteur de la santé auront du boulot à la reprise en plus des multiples chantiers entamés depuis le début de l’année.
La variole de singe et le choléra sont deux gros dossiers qui attendent le ministre Benjamin HOUNKPATIN et son équipe. En effet, depuis quelques semaines, le monde entier et particulièrement l’Afrique sont en état d’alerte sanitaire suite à l’apparition de l’épidémie de la variole de singe qui secoue plusieurs régions. Le Bénin n’est pas pour l’instant affecté mais le danger est aux portes avec deux pays limitrophes qui connaissent leurs premiers malades depuis quelques jours. La bonne nouvelle est qu’à ce jour, le Bénin est toujours épargné, aucun cas n’est signalé mais il n’est jamais à l’abri. Il est vrai qu’une riposte est déjà activée par les autorités béninoises face à la menace qui plane, toujours est-il que c’est une nébuleuse qui sera inscrite au rang des priorités au moins dans le dernier trimestre de l’année 2024. Le ministère de la santé ne devra pas s’arrêter à cette seule action, il doit préparer un collectif d’actions allant de la sensibilisation des populations aux prises de mesures barrières sur certaines zones identifiées comme à risque afin d’éviter une éventuelle propagation incontrôlée. A l’instar de la variole de singe, le choléra est également une menace épidémiologique eu égard à l’imminence des inondations et des crues dans le pays. En effet, depuis quelques jours, des pluies diluviennes et des inondations sont signalées dans certaines localités du nord et du centre. De plus, le centre d’alerte a annoncé la montée des eaux du fleuve Niger qui pourrait avoir pour conséquence des inondations dans les communes environnantes mais plus tard dans le sud du pays. Ce phénomène dramatique qui s’annonce est porteur de maladies hydriques dont le plus dangereux est le choléra qui est une pandémie. Face à ces menaces, il faut corser les mesures préventives. Une troisième épidémie a commencé à faire rage à Pèrèrè la semaine dernière. Il s’agit de la peste porcine qui a touché une centaine d’animaux. Si les autorités ont pris des mesures ardues afin d’éviter une contamination, l’Etat central doit également se saisir de ce dossier pour une riposte contre le mal à ses débuts. Car pour l’instant, la maladie est encore au niveau des porcs qui constituent une viande très prisée par les populations.
L’amélioration de la qualité des soins
Le gouvernement doit poursuivre des réformes pour un meilleur accès de tous à des soins de qualité. C’est le devoir régalien de l’Etat. L’accès aux services et soins de santé demeure une problématique fondamentale du système de santé. A ce jour, des efforts restent dans la disponibilité d’un personnel qualifié. Selon des données statistiques officielles, au Bénin, il y a seulement un médecin pour 20.000 habitants au lieu d’un médecin pour 10.000 habitants. C’est donc un défi majeur auquel le gouvernement doit s’attaquer pour combler le gap. Certes, le recrutement se fait à chaque saison mais le problème qui se pose à ce niveau est la fuite des compétences qui préfèrent partir à la quête du mieux. En effet, le traitement du personnel est jugé en deçà des attentes et beaucoup s’en vont. A l’orée de la nouvelle rentrée gouvernementale, la question des ressources humaines doit prendre une place de choix dans les priorités afin de permettre aux populations de bénéficier équitablement des soins de santé. Pour régler le déficit et maintenir les compétences sur place, le gouvernement peut penser à revoir les conditions et améliorer leur situation. L’autre problème est le manque d’infrastructures et d’équipements sanitaires dans plusieurs localités. Les autorités doivent accélérer la construction des Centres Hospitaliers Départementaux. En effet, chaque personne malade devrait avoir recours à un hôpital de proximité pour y avoir des soins de qualité. Mais les patients restent encore insatisfaits surtout dans les contrées rurales. Les populations de ces localités souffrent d’indisponibilité des structures sanitaires car, elles parcourent des dizaines de kilomètres pour se soigner.
Le gouvernement est appelé à intensifier sa politique d’amélioration des soins. La bonne santé des populations passe par un ensemble d’offres sanitaires adéquats. En effet, un patient qui vient dans une structure sanitaire doit avoir toutes les conditions nécessaires de soins pour recouvrer sa santé. Il s’agit entre autres des soins de qualité offerts dans un hôpital situé à proximité avec les infrastructures et l’équipement convenables. Il faut également induire des changements positifs dans la gouvernance et la qualité des soins dans les hôpitaux béninois. En effet, l’amélioration de la qualité des soins nécessite des efforts combinés de tous les personnels médicaux, paramédicaux, techniques et administratifs, qui, ensemble, doivent pleinement participer à l’organisation et à la gestion de l’hôpital.
Ange M’poli M’TOAMA