Lutte contre la commercialisation d’alcool douteux au Bénin : L’autre revers de la médaille

22 mai 2024

Depuis quelques années déjà, le gouvernement de la rupture s’est engagé dans la lutte contre la prolifération et la commercialisation d’alcool frelaté notamment celui conditionné en sachet au Bénin. L’initiative est louable. Car, cela permettra, à coup sûr, de préserver la santé et la vie des populations, qui, pour la plupart, ne distinguent pas le bon grain de l’ivraie. A plusieurs reprises, les forces de sécurité ont saisi des milliers des bidons d’alcool frelaté surtout dans le Couffo et mis aux arrêts les auteurs de cet acte odieux. A cela s’ajoute le démantèlement des réseaux des productions d’alcool frelaté.
A moins d’avoir la pierre à la place du cœur, nuire consciemment à la vie des populations en produisant de l’alcool frelaté et parfois conditionné dans des sachets relève de la pure sorcellerie. Beaucoup de consommateurs en ont fait les frais. La plupart souffrent généralement d’insuffisances rénales, de cancers et autres maladies dévastatrices. Poussés par la recherche du gain facile, ces individus usent des techniques et moyens les plus obscurs pour parvenir à leur fin.
Pour preuve, mêmes certaines bières ont été produites exactement comme celles légalement sorties de la Sobebra au Bénin. Quelle ingéniosité ! C’est dire que la lutte pour la sauvegarde de la santé des consommateurs de toutes sortes d’alcool ne devrait pas s’arrêter à ceux conditionnés dans des sachets. Ceci, puisque si certains voient à travers l’interdiction de la production et de la commercialisation, une lutte farouche contre des produits alcooliques douteux, il est aussi important de comprendre que les brebis galeuses ont plus d’un tour dans leur sac et il faut voir plutôt la manière d’accompagner ces ‘’pseudo-producteurs’’.
En effet, il est possible de tirer le meilleur profit des problèmes qui surviennent. L’autre manière de décourager une telle activité, c’est de récupérer ces producteurs, les sensibiliser, les former et les financer afin de faire d’eux une valeur ajoutée à la nation. S’ils arrivent à de tels exploits sans de grands moyens, que seraient-ils capables de faire lorsque les moyens seront mis à leur disposition ? L’on est tenté de dire qu’ils s’affirmeront mieux que les chercheurs et laborantins qui pullulent dans nos universités mais continuent de chercher sans rien trouver. Alors, l’enjeu serait de renforcer leurs capacités afin qu’ils produisent l’alcool de qualité. En somme, ce revers de la médaille serait plus intéressant que le premier.



Dans la même rubrique