CRIET : Un député en fonction risque la prison pour blanchiment de capitaux

24 avril 2024

Le député de l’Union Progressiste le Renouveau Nestor Noutaï risque la prison. En effet, le parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a requis 3 mois de prison ferme contre le parlementaire pour blanchiment de capitaux.

C’est inédit ! Un député en mandature pourrait se retrouver en prison. Nestor Noutaï, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été entendu par le juge de la CRIET ce mardi 23 avril 2024. Le député de la 9ème mandature est accusé de « blanchiment de capitaux ». Il est poursuivi sans mandat de dépôt, dans une procédure de flagrant délit. Selon le chef d’accusation, une importante somme de plusieurs millions de Fcfa a été retrouvée sur le compte d’un fils mineur du député. Ces avoirs seraient évalués à 700 millions de Fcfa. Il lui est donc reproché de n’avoir pas tenu une comptabilité pour ses activités. Dans sa déposition à la barre, mardi 23 avril 2024, le mis en cause a déclaré que l’argent déposé sur le compte de son fils est pour ses activités agricoles. Il a fait comprendre qu’il a ouvert ce compte au nom de son fils spécialement pour son projet agricole. Il a déclaré avoir fait son premier dépôt à terme sur le compte en 2012 avec un montant de 64 millions Fcfa qu’il a complété en 2014 à 80 millions de Fcfa. Le député a expliqué qu’il a 120 hectares sur lesquels il fait ses activités. Ces montants, a justifié le député, sont issus de ses revenus agricoles et des salaires de députés sous la 8è législature (2019-2023) à l’Assemblée nationale.
Après audition de l’honorable, le parquet spécial a requis trois mois d’emprisonnement ferme contre l’élu. Le ministère public, en plus de la peine de prison, a également demandé la confiscation de tous les fonds objet de la procédure. Mais l’avocat de la défense a plaidé la relaxe pure et simple de son client. Il a estimé que le ministère public ne peut pas se baser sur les activités du député, considérées comme non officielles, pour le condamner pour blanchiment de capitaux. Selon le juriste, les montants incriminés sont des revenus d’un élu et d’un exploitant agricole. Le juge a renvoyé le dossier au 04 juin 2024 pour le délibéré.



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