1ère édition de la Campagne nationale de planification familiale : Pour des accouchements responsables et sécurisés

Isac A. YAÏ 27 décembre 2021

L’accès à la planification familiale volontaire est un droit fondamental. Néanmoins, les méthodes contraceptives sont faiblement utilisées aussi bien par les adolescentes que par les femmes adultes. Ainsi, permettre aux femmes de décider d’avoir ou non d’enfants et à quel moment les avoir pour leur propre sécurité et celle des enfants. Tel est le but de la campagne nationale de planification familiale (Cnpf) couplée avec la semaine de survie de l’enfant lancée le jeudi dernier à Benin Royal Hôtel par Benjamin Hounkpatin, ministre de la santé en présence de sa collègue des affaires sociales et de la microfinance et de la représentante du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfp). Selon les autorités, cette initiative vise à renforcer la santé de la mère et de l’enfant. Une nouvelle ère s’ouvre sur le respect des droits des femmes et des jeunes en matière de la santé de reproduction. « Les recherches montrent que si les femmes avaient la possibilité d’espacer leurs accouchements de trois ans, la mortalité infantile chuterait de 24% et la mortalité des moins de 5 ans de 35%. Faciliter l’accès des adolescentes aux moyens de contraception moderne est un point de départ essentiel pour améliorer la santé à long terme, mais également pour améliorer la santé maternelle et néonatale », a fait savoir la représentante de l’Unfpa. A en croire Véronique Tognifodé, ministre des affaires sociales et de la microfinance, le Bénin se trouve parmi les pays à fort taux de fertilité. Cela implique un fort taux de fécondité. « L’enquête démographique de santé 2017-2018 a révélé que l’indice synthétique de fécondité au Bénin est de 5,7 enfants par femme alors qu’il était établi à 4,9 enfants par femme. De plus, la population est essentiellement jeune. Plus de 25% sont âgées de 15 à 49 ans. Notre croissance économique n’est pas suffisante pour faire face à cette fulgurante montée démographique qui en résulte avec ses corolaires socioéconomiques et surtout, en termes d’occupation professionnelle », a-t-elle ajouté. Raison pour laquelle, il faut rendre accessibles les méthodes contraceptives pour une planification responsable et sécurisée. « La situation sanitaire de la femme, du nouveau-né, de l’enfant, de l’adolescent et du jeune demeure une préoccupation majeure. Car, selon les résultats de l’enquête démographique de santé 2017-2018, le ratio de la mortalité maternelle tourne autour de 391 pour 100000 naissances vivantes avec un indice synthétique de fécondité estimé à 5,7 enfants par femme, une prévalence contraceptive des femmes en union de 12,4%. En ce qui concerne les adolescents et jeunes, on note, d’après les résultats de l’enquête démographique 2017-2018, que les adolescentes contribuent pour 1/5 de décès maternels et que la prévalence contraceptive des adolescentes de 15 à 19 ans reste faible et tourne autour de 4%. », a fait savoir Benjamin Hounkpatin. Il faut donc renverser la tendance d’ici 2030 pour la bonne santé et le bien-être de toutes les familles. « Le Bénin s’est engagé à réduire, dans le cadre des objectifs pour le développement durable, le taux de mortalité maternelle en dessous de 125 pour 100 000 naissances vivantes et le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans en dessous de 10 pour 1 000 naissances vivantes et de doubler la prévalence contraceptive à 24% d’ici 2030. Pour ce faire, la couche des adolescents et jeunes de la tranche d’âge de 10 à 24 ans doit être particulièrement ciblée par nos interventions car, elle se trouve confrontée à d’importants problèmes de santé sexuelle et de la reproduction dont entre autres, la non utilisation des méthodes contraceptives dans un contexte de rapport sexuel non protégé, la fréquence des grossesses non désirées, des avortements provoqués et leurs complications, l’utilisation de sources d’informations non fiables en matière de santé, le commerce sexuel du fait de la dépravation des mœurs et de la situation économique précaire », a conclu le ministre de la santé.



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