Accès à l’eau potable au Bénin : La joie au robinet, après les années de rupture

6 juillet 2021

C’est un constat qui fait l’unanimité. Ces cinq dernières années, de grands investissements ont été faits dans le secteur de l’eau pour rendre effectif l’accès universel au liquide vital. Encore 3 ans, et le pari sera gagné.

Patrice Talon n’a pas attendu d’être réélu pour l’annoncer. D’ici 2023, tous les Béninois auront accès à l’eau potable. C’est un challenge qu’il s’est donné au lancement de sa campagne pour la Présidentielle de 2021 et qui se justifie par des constats faits cinq ans plus tôt. « La première chose qui manque aux Béninois, c’est l’eau », rappelle le Chef de l’Etat, le 26 mars 2021. La réalité depuis de longues décennies est bien connue des Béninois. La majorité d’entre eux était d’ailleurs contraint à chercher de l’eau sur des kilomètres, à l’aide de bidons jaunes. Il aura fallu une attention particulière et des reformes pour faire bouger les lignes. « Nous sommes partis d’une stratégie nationale pour voir la meilleure stratégie à mettre en place pour fournir de l’eau à tout le monde. Cette stratégie a donné lieu à un plan directeur qui a permis de mailler le territoire avec 613 systèmes en étude que nous sommes en train de transformer en réalité. Pour ce faire, il faut d’abord passer par l’étape de mobilisation de la ressource en eau. On est parti de 42% comme taux de déserte en 2017. En mobilisant les ressources, en faisant les réhabilitations, et en développant des chantiers, le taux est en train de se relever tout doucement », a expliqué Sylvain Adokpo-Migan, Directeur Général de l’Agence nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural (Anaepmr) sur un média local.

70% de taux de desserte en 2021
Ainsi, pour le premier quinquennat, plus de 500 milliards de Francs CFA ont été mobilisés pour porter le taux de desserte à 70%. Dans les grands centres urbains, de projets majeurs ont été mis en œuvre pour la construction de châteaux ou de retenues à Parakou, Abomey-Bohicon et environs, Abomey-Calavi, Savalou, Dassa, Glazoué et Djougou. Le défi a été de favoriser la desserte en eau potable de plus d’un million de personnes supplémentaires, soit près de 4 millions de personnes desservies en eau potable en milieu urbain.
En milieu rural, il a été question de déployer un programme d’investissements massifs, porteur d’emplois et d’opportunités diverses d’une enveloppe financière de 239 milliards de FCFA permettant la réalisation de 156 Systèmes d’Approvisionnement en eau potable de type multi-villages en vue de desservir 1.896.578 personnes additionnelles à la réception des ouvrages et impacter 3.659.584 personnes à l’échéance 2040. Il a été engagé la construction de 171 nouveaux Systèmes d’Alimentation en Eau potable dont 156 pour le milieu rural afin d’assurer les conditions décentes d’accès au service à la population béninoise, c’est-à-dire chaque ménage son robinet dans sa concession. Cependant, beaucoup d’efforts restent encore à faire. Mais le Chef de l’Etat, Patrice Talon est plus que certain d’atteindre son objectif : « tous les Béninois auront de l’eau potable au plus tard en 2023 ».

Cap sur la gouvernance
En attendant 2023, les jalons sont posés pour garantir une meilleure gouvernance dans le secteur de l’eau. Tout se met en place pour l’affermage, dans le cadre d’un partenariat public-privé. Ainsi, le Gouvernement a décidé de professionnaliser le secteur avec comme objectifs de réduire les pannes et de diminuer le tarif. En réalité, le principe est que le délégataire vend et recouvre le prix de l’eau, verse une redevance à la commune et effectue de petites réparations. Quant aux communes, elles sont responsables de l’entretien préventif et des grosses réparations. Ce système a montré ses tares avec un taux de panne élevé et des problèmes de gouvernance. Les redevances qui devraient servir à mettre de l’argent de côté pour pouvoir effectuer les renouvellements et les réparations quand c’est nécessaire ne sont pas effectives. Ces cas de mauvaise gouvernance n’échappent d’ailleurs pas à la vigilance des acteurs locaux de la veille citoyenne. La société civile s’y met à travers des dénonciations sur la plateforme www.alerteeau.bj mise en place dans le cadre du Volet Gouvernance du Programme OmiDelta, conduit par le Consentium Partenariat National de l’Eau (PNE-Bénin), Ong Alcrer et Social Watch. Dans tous les cas, l’espoir en grand qu’en 2023, un accès universel avec des ouvrages bien gérés sera efffectif.



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