Affaire ANatt : Au volant de son véhicule, le stress en permanence

La rédaction 15 juillet 2021

Le Week-end écoulé, près de 200 véhicules ont été épinglés dans le cadre d’un contrôle. En circulation, nombreux sont les conducteurs qui roulent la peur au ventre, espérant ne pas être concernés.

Sur le parking de l’hôpital de Mènontin, le débat va dans tous les sens. Ce mercredi matin, les usagers semblent préoccupés par les malversations enregistrées à l’Agence Nationale des Transports Terrestres (Anatt) avec l’immatriculation frauduleuse de 2646 véhicules. Ce qui stresse le plus, c’est le contrôle routier qui s’en est suivi. « J’irai garer ma voiture chez moi tranquillement au village, à la fin de cette histoire, je vais reprendre ma chose », dit le meneur des discussions, casquette vissée sur la tête. Il accompagne ses propos d’un geste qui interprète au mieux son aire engagé à mettre en application sa parole. « Gérard, semble-t-il que tu ne maitrises pas le sérieux qui caractérise la situation. Le numérique à une mémoire très large. Même après une décennie, on peut t’arrêter. Il faut seulement prier pour que le numéro de ton véhicule ne figure pas dans le lot », réplique l’un d’entre ces quatre co-débateurs. Sans invitation, un conducteur de taxi-moto s’immisce dans le groupe. « Le week-end passé, les policiers ont déjà entamé les arrestations. Ils ont arrêté devant moi plusieurs véhicules », renseigne-t-il. Le débat s’intensifie et est à bout d’explosion.
Comme ces propriétaires, ils sont nombreux à être inquiétés par la situation. Alors qu’il prenait de carburant dans sa voiture, Vivien Assogba, ancien professeur nous livre au pas de charge sur la question. « Ce n’est pas notre faute si nous avons des responsables qui ne peuvent pas résister à l’argent et se contenter de leur salaire. Moi j’ai pris mon véhicule par l’intermédiaire d’un cousin transitaire. J’ai remis l’argent et ma voiture est venue chez moi à la maison sans que je me déplace », a-t-il martelé. « J’ai un collègue dont la voiture a été saisie l’autre jour. Il cherche depuis des jours son transitaire sans succès », continue-t-il.

Des raisons de sérénité
« Pourquoi ne serai-je pas serein, ma vie dépasse le prix de la voiture. Si je suis toujours en vie, je peux prendre une autre voiture », livre Felix Bocognon usager de la route. Plusieurs usagers interrogés prétextent de l’importance de leur vie pour refouler le stress au volant. « Une fois que je suis au volant, je ne me souci plus de cette histoire de dédouanement. Ce qui me préoccupe c’est ma vie. Je ne peux pas mettre ma vie et celle des autres en danger à cause de la malhonnêteté d’un certain nombre de responsables » renchérit Prudence le quinquagénaire. A l’en croire, cette affaire doit : « servir de leçon à toute personne qui aspire s’offrir une voiture. Elle doive davantage s’impliquer et veiller au processus qui conduit à l’achat de son véhicule ».
Raoul Nana DONVIDE (Stag)



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