Affichage de la LEI provisoire dans quelques centres de Cotonou et environs : Listes vandalisées, la désaffection des populations n’est pas du reste

21 septembre 2022

La Liste électorale informatisée (LEI) provisoire est affichée par L’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP) dans les centres de vote au Bénin depuis le 8 septembre dernier dans le cadre des élections législatives du 8 janvier prochain. Un tour dans quelques centres de Cotonou et environs, 48 heures avant l’échéance, laisse voir l’état malmené dans lequel se trouvent des listes affichées.

L’état dans lequel est vue la liste électorale informatisée provisoire affichée dans certains centres de vote dans la grande ville du Bénin instille la désolation. Sous la menace de la pluie qui, les affiches collées au mur à l’extrême gauche retiennent l’attention dès l’entrée au sein de l’école primaire publique Savi-Godomey. Mais le nombre d’écoliers qui, en s’amusant en groupe, se complaisent à arracher les plus basses des affiches voire rafler une partie d’autres, s’affiche plus populeux à cet endroit que les quelques rares citoyens qui viennent y jeter un coup d’œil et, sans perdre assez de temps, reprennent le chemin de retour. A l’école primaire publique de Godomey Hlouakomey, même si les listes affichées sur les murs des modules de classe, de part et d’autres, plus proches de l’entrée principale, ne sont pas à un niveau plus bas pour être à la portée des enfants, elles sont exposées aux aléas climatiques notamment la pluie. La consultation des citoyens se fait aussi vraiment rare à ce niveau. A l’école primaire publique d’Agla Akplomey, c’est dans un angle intercepté par la largeur d’un module de classe en première position à droite avec la clôture de l’établissement que l’affichage des listes est perçu. Se rapprocher du coin permet de voir de nombreuses affiches éparpillées au sol. Autant au niveau du mur de la clôture que de celui du module de classe, des vides sont constatés à l’endroit où les listes sont collées.
En plus du mauvais état des affiches, d’autres ignorent cette étape du processus
Si certaines des listes sont encore sur le point de décoller et tomber, d’autres, sous l’effet des pluies, changent d’aspect, sont froissées et teintées de grisâtre. Sur la terrasse dans un coin, quelqu’un, conscient de l’utilité, a fait un tas des affiches tombées sur lequel une pierre est posée pour empêcher le vent de l’emporter. Des réactions, sur le terrain, sont aussi recueillis. « Je ne sais même pas qu’on a affiché les listes. C’est quand je suis venue pour chercher mon enfant que je l’ai constaté et j’ai profité pour y jeter un coup d’œil mais je n’ai pas trouvé mon nom. Comme vous-mêmes, vous pouvez le constater, une bonne partie de la liste s’est enlevée », lâche une dame saisissant la main de sa fillette au portail de l’école primaire publique de Savi. Pour d’autres, ce n’est pas la préoccupation de l’heure. « Pardon monsieur ! LEIP ou LEPI, ce n’est pas ce qui me préoccupe en ce moment ça. Vous savez bien qu’il y a déjà la rentrée des classes et on doit courir pour l’inscription des enfants. D’ailleurs moi, je n’ai pas pu le faire à cause la forte affluence d’alors. S’ils relancent, je le ferai. Mais pour le moment, c’est la rentrée de mes enfants qui me préoccupe », réplique un monsieur de la quarantaine environ à l’école primaire publique de Godomey Hlouakomey. L’affluence ne semble pas non plus au rendez-vous comme attendu. « Au début, après que les responsables en charge de la liste sont venus la coller au mur, il y a eu juste quelques-uns. Dans une journée, on a à peine un ou deux visiteurs. Mais maintenant, personne ne vient la consulter. C’est exposé à la pluie et au vent. Et en voilà bon nombre par terre. Peut-être les populations n’ont pas eu, elles toutes, l’information », laisse entendre un vieux au portail de l’école primaire publique d’Agla Akplomey. A quelques heures de la fin de la durée prévue à cet effet, les listes affichées semblent abandonnées à leur propre sort dans certains centres de vote à Cotonou et à Calavi. Vivement que quelque chose soit fait. Peut-être une seconde chance.
Fidégnon HOUEDOHOUN



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