Attaque terroriste contre le commissariat de Dassari : Ennemis invisibles, le danger toujours à l’affût

Moïse DOSSOUMOU 27 juin 2022

Le sang a encore coulé une nouvelle fois dans un commissariat de police. Après l’attaque perpétrée dans la nuit du 25 au 26 avril derniers dans le commissariat de Monsey dans le Nord du Bénin et qui a causé la mort d’un policier, les assaillants sont revenus à la charge, animés par le même dessein lugubre. Deux mois exactement après ce forfait, ils ont jeté leur dévolu sur le commissariat de Dassari dans la commune de Matéri. Cette fois, ils ont eu moins de chance puisque certains parmi eux y ont laissé leur vie. La riposte, immédiate et foudroyante, a eu raison de leur détermination à semer la mort et la désolation sur leur passage. Si on déplore néanmoins un bilan non moins lourd du côté béninois, il faut saluer tout de même la détermination des Forces de défense et de sécurité, qui, sur ce coup, ont réagi promptement en mettant l’ennemi hors d’état de nuire.
Il faut croire qu’après avoir buté sur le dispositif militaire mis en place, les assaillants ont changé de cap en se focalisant sur les unités de police qui leur semblent plus faciles à prendre. Depuis que les autorités du Burkina-Faso ont déclaré la zone frontalière Nord Ouest d’utilité militaire, les terroristes qui ne veulent rien lâcher, se ruent vers le Bénin avec des intentions macabres. Pour semer l’émoi dans les cœurs, ils s’en prennent aux unités de police dont la principale vocation est d’assurer la sécurité des paisibles populations. C’est à dessein que ces cibles sont désignées et frappées sans ménagement avec le même mode opératoire : tirs nourris, vandalisme, incendie… Il faut craindre, si une stratégie pertinente n’est pas rapidement définie et mise en place, que la police républicaine continue de subir des assauts terroristes dans la partie septentrionale du pays.
L’autre élément qui pourrait donner davantage des sueurs froides aux populations est qu’on a l’impression que les assaillants en question ont eu le temps de s’installer dans cette zone du pays pour accomplir leurs forfaits. Ayant la facilité de se fondre dans la masse et de se comporter comme tout le monde, ils ne montrent leur vrai visage qu’au moment de frapper. Les hiérarchies policière et militaire ont donc des raisons d’agir vite et bien pour sécuriser les commissariats. On ne le dira jamais assez, le renseignement est déterminant dans l’aboutissement de cette lutte notamment pour identifier les auteurs de ces agressions et surtout les prévenir avant qu’il ne soit trop tard.
L’ennemi invisible se croit en territoire conquis et frappe à sa guise. Aux différentes composantes de la nation de se lever vaillamment pour lui barrer la route. Deux commissariats ont été attaqués en deux mois d’intervalle. « Jamais deux sans trois », enseigne l’adage. Vivement que tout soit mis en œuvre pour empêcher une troisième attaque similaire.



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