Biodiversité Marine : Spectacle de baleines à bosse au large de Cotonou

Fulbert ADJIMEHOSSOU 1er octobre 2020

Au large des côtes béninoises, les baleines passent leur saison de reproduction, entre juillet et octobre. Pendant cette période, il est possible de les observer et de vivre des spectacles, comme c’était le cas le 25 septembre dernier, à bord du patrouilleur Ouémé de la Marine nationale.

Les baleines savent se donner, entièrement, quand elles le décident. Elles n’ont point besoin d’être en grand nombre pour un beau spectacle. Comme dans un cours d’athlétisme, deux baleines à bosse s’entrainent. A la vue du patrouilleur de la marine nationale désormais au ralenti, les enchainements s’intensifient comme pour arracher des émotions des visiteurs. « C’est une merveille ! », clame, Charlotte Ezébada. Passionnée des sciences, elle fait partie du Club Gmes Afrique accompagné par Zacharie Sohou, Directeur de l’Institut de Recherche Halieutique et Océanologique du Bénin.
En dépit de leur masse de plus de 10 tonnes, Baleines et baleineaux s’élancent, puis plongent à nouveau pour ne laisser apparaître que parfois leurs bosses. « C’est le comportement exact des baleines, notamment celui de l’espèce Jubarte. Quand on les voit en mer, elles soulèvent la tête et roulent. Elles sortent d’abord le dos puis la queue », confie l’océanographe.
Scientifiquement appelée, Megaptera novaeangliae, en référence à leurs nageoires pectorales géantes, ces cétacées ont le dos sombre, le ventre clair, des plis sur la gorge et une petite bosse devant leur nageoire dorsale, ce qui conduit au nom commun de « dos à bosse ».

Instincts maternels
Cette espèce tout comme les autres espèces comme les baleines à grosses têtes qui viennent séjourner dans les eaux du Golfe de la Guinée ne savent pas qu’offrir un spectacle. Elles se comportent comme une mère initiant ses petits. « Comme vous le voyez, les deux se suivent. Les gestes du baleineau se remarquent à la suite de sa mère. Elles quittent en réalité les zones tempérées pour mettre bas dans les zones tropicales. Elles prennent un mois ou deux pour entrainer leurs petits », renseigne Zacharie Sohou.
Les mères et leurs petits nagent rapprochés, se touchant souvent avec leurs nageoires en signe d’affection. Avec leur taille comparable à celle d’un bus, les baleines se nourrissent de minuscules krills qui ressemblent à de petits poissons. Chaque année, elles sont dans les aires de reproduction plus chaudes, comme celui du Golfe de Guinée. Il ne reste qu’à les valoriser et leur offrir un accueil chaleureux. « Les autorités béninoises doivent élaborer un programme pour la conservation de ces espèces et les valoriser par l’écotourisme », pense Joséa Bodjrènou dont l’Ong organise depuis plus de 15 ans des sorties baleinières, sauf cette année du fait de la Covid. Le Wale Watching reste une filière à développer.



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