Braquages fréquents à Dantokpa et Missèbo ; Comment sécuriser la zone commerciale ?

Adrien TCHOMAKOU 26 mai 2016

Sacca Lafia, ministre de l’intérieur

Plus de semaine sans braquage ni cambriolage dans la zone commerciale de Cotonou. L’insécurité y bat son plein de jour comme de nuit. Les malfrats y opèrent aux yeux et à la barbe des policiers et des gendarmes chargés d’assurer la sécurité des biens et des personnes. C’est pourquoi, les usagers des marchés Dantokpa et Missèbo circulent la peur au ventre. En effet, l’insécurité a atteint son paroxysme ces dernières semaines à Cotonou, précisément dans la zone commerciale où des armes circulent dangereusement. Des commerçants blessés par balles et des morts sont désormais enregistrés par les forces de sécurité qui ne viennent faire que le constat d’usage et ouvrir une enquête judiciaire sur instruction du procureur de la République. Les raisons de cette insécurité grandissante sont entre autres la non définition d’un dispositif sécuritaire adéquat pour lutter véritablement contre la pègre, le manque de moyens au niveau de la gendarmerie et de la police nationales mais aussi et surtout la non harmonisation des stratégies sécuritaires entre ces deux forces. Autrement dit, les policiers et les gendarmes ne fusionnent pas leurs efforts, leurs idées et leurs techniques pour lutter contre le grand banditisme. Cependant, il n’est pas rare de voir des agents de la sécurité publique postés à certains endroits de la zone commerciale, sans casque et sans gilet par balles. Des hommes de rang livrés à la mort. Ils sont souvent dépourvus d’AKM et circulent avec leur matraque, gaz lacrymogène et pistolet automatique moderne sur la plateforme commerciale. Les policiers et les gendarmes n’ont pas les moyens matériels nécessaires pour mettre en déroute les divorcés sociaux, à défaut de les neutraliser ou de les arrêter. L’autre faille du dispositif sécuritaire de la zone commerciale est « l’incivisme » des policiers et des gendarmes et leur manque de formation, de recyclage ; les malfrats étant bien équipés et bien formés pour leur sale besogne. De sources concordantes, les policiers réquisitionnés pour sécuriser la zone commerciale, par exemple, au lieu de jouer pleinement leur rôle, s’adonnent à des pratiques peu recommandables. Ils quittent momentanément le marché Missèbo ou Dantokpa pour réprimer les conducteurs indélicats de motos ou d’autos roulant souvent en sens interdit. Ils ne respectent donc pas les consignes de leurs supérieurs hiérarchiques et donnent plus de marge aux malfrats de défier leur dispositif sécuritaire.

De la vidéosurveillance
Qui a dit que la zone commerciale est mise sous vidéosurveillance ? Même pas une petite partie. Les gouvernements du Général Mathieu Kérékou et du Dr Thomas Boni Yayi n’ont rien fait à cet effet. Les Béninois n’ont eu droit qu’à des promesses jusqu’à ce jour. Sous Boni Yayi, quand les malfrats dictaient leur loi aux commerçants du marché Dantokpa, le gouvernement à travers l’ancien ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et des cultes Armand Zinzindohoué, avait promis mettre la zone commerciale sous vidéosurveillance. Mais rien n’a été fait jusqu’à ce jour. Il est donc temps de passer à l’acte et de donner les moyens aux forces de l’ordre pour assurer la sécurité des personnes et des biens.



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