Célébration du 1er mai au Bénin : La déclaration du SNESTFP-BENIN aux travailleurs

2 mai 2022

Camarades travailleuses et travailleurs des différents secteurs d’activité ;
Camarades enseignantes et enseignants des divers ordres du secteur de l’éducation ;

Camarades militantes, militants et sympathisants du *SNESTFP-BENIN* ;

Chers invités,

La journée du 1er mai dédiée aux travailleurs du monde entier tire ses origines de l’histoire de la classe ouvrière. Le point de départ est le samedi 1er mai 1886 à Chicago où un mouvement revendicatif a été lancé par les syndicats américains pour exiger que la journée de travail compte au plus huit (08) heures. C’est donc un jour de commémoration à l’égard des travailleurs qui ont versé leur sang, perdu la vie pour obtenir des droits. Il s’agit donc d’une journée où les travailleurs doivent rappeler aux employeurs, les difficultés liées à leurs conditions de vie et de travail.

Au Bénin, comme dans la plupart des pays du monde, les travailleurs sont souvent confrontés à des difficultés qui ne leur permettent pas de jouir de bonnes conditions de vie et de travail afin de de donner le meilleur d’eux-mêmes.
Les difficultés des travailleurs sont de plusieurs ordres. Celles que nous allons évoquer ici concernent essentiellement le secteur de l’éducation en général et le sous-secteur des enseignements secondaire technique et de la formation professionnelle en particulier.

En effet, *la loi N°2003-17 du 11 novembre 2003 portant orientation de l’éducation nationale en République du Bénin rectifiée par la loi N°2005-33 du 06 octobre 2005, en son article 1er*, fait de l’éducation, la première priorité nationale. *A ce titre, l’éducation, socle du développement, doit bénéficier d’une attention particulière de la part des gouvernants*.
Malheureusement, on constate que le Secteur de l’Education ne bénéficie pas de l’attention requise, de la part des dirigeants. Il n’existe pas une politique de développement du secteur de l’éducation et les problèmes sont gérés de façon conjoncturelle et non structurelle. Ce manque de politique de développement du secteur de l’éducation se justifie par :

➡️ le manque criant d’infrastructures d’accueil ;

➡️ l’inexistence d’un plan de recrutement des enseignants et l’option de l’aspiranat dans tous les sous-secteurs de l’enseignement ;

➡️ l’inexistence de plan de formation et de gestion de la carrière des enseignants, surtout dans le sous-secteur des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle ;

➡️ la non motivation des enseignants et le mépris dont ils font l’objet de la part du gouvernement de la rupture avec à sa tête, le président Patrice TALON qui avait pourtant promis de rendre le métier d’enseignant plus attractif quand il était candidat à la magistrature suprême.

Pour que le secteur de l’éducation assure convenablement sa mission et permette à notre pays d’amorcer véritablement le développement durable tant souhaité, le gouvernement doit revoir sa politique de gestion dudit secteur et motiver davantage les enseignants.C’est la tendance actuelle dans la plupart des pays du monde qui ont compris qu’aucun développement n’est possible sans une éducation de qualité.

Pour y arriver, le Syndicat National des Enseignants du Secondaire Technique et de la Formation professionnelle recommande que le gouvernement règle les problèmes importants ci-après :

↪️ -l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de recrutement des enseignants au niveau des différents sous-secteurs ;

↪️ -le recrutement des pré-insérés appelés aspirants dans la fonction publique avec un contrat de travail conforme aux normes en la matière ;

↪️ -l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de formation et de gestion de la carrière des enseignants du MESTFP ;

↪️ -l’implication effective du gouvernement dans la résolution des problèmes auxquels sont confrontés les ACDPE de la promotion 2008 qui n’ont pas achevé leur formation au niveau des Ecoles Normales Supérieures de Porto-Novo et de Natitingou ;

↪️ -la correction des disparités et des irrégularités constatées sur les actes de reclassement et d’avancement des ACDPE des promotions 2014 et 2016 ;

↪️ -la mise en application effective de la décision du Conseil des Ministres relative à la reconnaissance des diplômes académiques et surtout professionnels obtenus à titre payant par des enseignants du MESTFP et bien d’autres ministères ;

↪️ -la signature et la mise à disposition des arrêtés de mise en formation des ACDPE des promotions 2012 et 2014 et les arrêtés correctifs de mise en formation des ACDPE de la promotion 2008 ;

↪️ -la prise de dispositions pour le démarrage effectif de la formation initiale des ACDPE recrutés en 2012, 2014 et 2016 ;

↪️ -la prise de dispositions pour le retour en formation des Professeurs Adjoints de différentes promotions en attente depuis plusieurs années, avant la fin de l’année 2022.

En dehors de ces problèmes de recrutement et de gestion de la carrière des enseignants auxquels le gouvernement doit faire face, il y en a d’autres qui participent également de la motivation et qui méritent d’être réglés.*Il s’agit du paiement de tous les rappels dus à tous les travailleurs en général et aux enseignants en particulier, sans oublier ceux qui ont déjà fait valoir leur droit à une pension de retraite.*

Face à la cherté de la vie, aux différentes pressions fiscales et au vote de la nouvelle loi portant code général des impôts en République du Bénin, loi ayant engendré l’abattement des salaires des agents de l’Etat*, *le Chef de l’Etat et son gouvernement ont le devoir moral de procéder à la revalorisation des salaires promis aux travailleurs en évitant de la conditionner par la fin de la crise économique et la guerre en Ukraine.

Nous n’allons pas boucler la liste des problèmes à régler dans le secteur de l’éducation sans évoquer *la situation de nos 305 collègues enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire dont les contrats ont été résiliés à l’issue de l’évaluation dite diagnostique organisée par le gouvernement de la rupture en 2019*.
Face à cette situation, le Chef de l’Etat doit agir. Ce n’est plus le moment de chercher à démontrer qui a raison ou qui a tort. Il s’agit de régler un problème qui a des impacts négatifs sur le système éducatif béninois et sur de nombreuses familles.
A notre avis, il n’y a aucun gain pour le pays lorsque le Chef de l’Etat refuse de réintégrer les collègues. Mais le Bénin, notre pays et son système éducatif gagnent avec la réintégration des collègues dans les effectifs de la Fonction Publique. Nous en appelons donc à l’esprit d’ouverture du Chef de l’Etat afin que ce problème dont la solution dépend de lui soit enfin réglé.

*Pour faire face aux nombreux problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs et y trouver les solutions appropriées, les responsables des organisations syndicales doivent mutualiser leurs forces et privilégier l’unité d’action syndicale autour des défis communs*. C’est à notre avis, le moyen qui va nous permettre de nous unir et de devenir capables de changer la situation actuelle du mouvement syndical caractérisée par le vote de lois qui restreignent dangereusement l’exercice du droit syndical.

*L’employeur a du plaisir à voir les travailleurs et leurs représentants à divers niveaux divisés et il travaille même à entretenir et alimenter la division*. *Il revient donc aux leaders syndicaux de prendre conscience du mal dont nous souffrons tous et d’agir ensemble pour le bonheur de la classe ouvrière à laquelle nous appartenons*.

Le *SNESTFP-BENIN* y croit, travaille et travaillera davantage à réaliser l’unité d’action syndicale, ensemble avec tous les autres responsables syndicaux du secteur de l’éducation et même au-delà.
Ensemble et unis, nous allons vaincre.

VIVE LE MOUVEMENT SYNDICAL !

VIVE L’UNITE D’ACTION SYNDICALE !

VIVE LES TRAVAILLEURS !

VIVE LES ENSEIGNANTS !

VIVE LE SYNESTFP-BENIN !

Fait à Cotonou, le 1er mai 2022

Pour le BDN/SNESTFP-BENIN

Le Secrétaire Général

Alexandre ADJINAN.-



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