Célébration en différé de la journée internationale de la sage-femme au Bénin : Le RSAP engagé pour le respect des droits et libertés individuels en milieu obstétrical

La rédaction 16 mai 2022

La journée internationale des sages-femmes a lieu tous les 5 mai. Au Bénin, pour cette édition, le Réseau des soignants amis des patients (R-SAP) a choisi de la célébrer en différé ce samedi 14 mai 2022 dans la salle de conférence du Sapin Royal à Maria-Gléta. Un forum a été organisé à l’endroit des journalistes pour les outiller sur le rôle des médias dans le respect des droits et libertés individuels en milieu obstétrical, pour le progrès de la profession de sage-femme en Afrique.

« Contribution des journalistes au progrès de la profession de sage-femme en Afrique ». C’est le thème qui a servi de tremplin à ce forum organisé par le RSAP, en marge de cette journée qui marque le centenaire de la Confédération internationale des sages-femmes (ICM en anglais). D’où le thème mondial : « 100 ans de progrès : célébrons les réalisations individuelles et collectives des sages-femmes ». A en croire la présidente du Réseau des soignants amis des patients, ce forum vient à point nommé faire la lumière sur les actions du R-SAP, notamment son engagement pour le respect des droits et libertés individuels en milieu obstétrical, partant de l’accouchement humanisé aux droits des patients et de leurs familles. D’où la nécessité d’impliquer les professionnels des médias dans cette mission de vulgarisation.
Au prime abord, Annick Nonohou, Présidente du R-SAP, a axé sa communication sur le « progrès de la profession de sage-femme en Afrique : impacts des actions du RSAP et des médias ». Des dysfonctionnements afférents à la pratique de sage-femme en Afrique aux actions du RSAP pour la revalorisation de la pratique de sage-femme, Annick Nonohou a levé un coin de voile sur les apports des médias pour le progrès de ladite profession. Pour elle, la sage-femme, acteur incontournable du système de santé, est une profession incontournable, mais paradoxalement méprisée. « Autrefois qualifiée de sorcière, de vipère, elle est d’abord une femme remplie d’humanité », a-t-elle martelé. Curricula de formation non basés sur les droits humains ; persistance des pratiques nocives fondées sur des normes historiques nuisibles pour la santé ; non-respect des femmes et des sages-femmes ; discrimination négative et absence des sages-femmes dans les instances de décision. Ce sont là quelques dysfonctionnements afférents à cette profession en Afrique en général et au Bénin en particulier. D’où l’invite du RSAP à l’endroit des brebis galeuses qui n’honorent pas la profession : « Tous les soins devraient être basés sur les droits humains ». Et pour pallier ces problèmes, le RSAP a mené plusieurs actions dont les plaidoyers à l’endroit des décideurs, le renforcement de capacités des sages-femmes sur la démocratie sanitaire, les soins maternels respectueux et la prévention des violences obstétricales. Ainsi, les défis à relever se résument au changement de paradigme en milieu obstétrical et à la mise à échelle des pratiques humanistes.
Par la suite, Jacqueline Adabra, sage-femme socio-anthropologue et présidente du Cercle des acteurs pour les soins maternels respectueux (CASMAR) a donné son point de vue sur le « rôle des journalistes dans la mise en œuvre des soins maternels respectueux (SMR) ». A l’en croire, l’approche SMR vise à prévenir les traitements inhumains, éliminer les violences et vulgariser le droit des patients. « Il faut respecter les droits des patients et des femmes enceintes et tenir compte de leur choix », a-t-elle précisé. Il s’agira donc pour elle, d’inciter les professionnels des médias à vulgariser cette approche afin de limiter les décès maternels au Bénin. Quant à Pascal Ahouwenou, « le journaliste est un acteur de protection des droits du naissant ». Ce dernier a donc pour rôle de contribuer au respect de ces droits.
Faut-il le rappeler, une séance pratique sur l’accouchement humanisé a été effective. Après avoir expliqué les impacts de la position couchée lors de l’accouchement, Annick H. a mis en valeur les nouvelles méthodes plus faciles à adopter par les femmes pour accoucher. Des positions libres ont été indiquées, suivie d’identification des outils et matériels d’humanisation du suivi prénatal de l’accouchement. A noter que des attestations de participation ont été décernées aussi bien aux journalistes qu’aux sages-femmes qui ont pris part à ce forum. Ces hommes des médias outillés sont donc appelés à vulgariser ces pratiques pour l’humanisation des soins maternels. L’accompagnement du gouvernement est fortement sollicité.
Arsène AZIZAHO (Coll)



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