Construction du marché de gros/Expropriation de terre à Kansounkpa : Franckel Badoussi appelle le Président Talon au secours

1er février 2021

Monsieur le Président,
Le contexte dans lequel vous lirez cette lettre est très difficile notamment pour près de 5000 de vos compatriotes, femmes, enfants et hommes.
En effet, depuis août 2019, les faits qui se succèdent à Kansounkpa ne leur laissent aucun répit .
Quel genre de Nation permet que d’honnêtes citoyens n’ayant commis aucun forfait se retrouvent dans de si pénibles situations ? Ceci est malheureusement la donne dans notre merveilleux pays, où des autorités publiques violent les procédures y compris les droits des citoyens qu’elles sont censées normalement protéger.
L’heure est grave Monsieur le Président, la vie de ces milliers de personnes est sur un fil de rasoir et ils risquent de tout perdre sans votre intervention. Je fais mention des injustices voulant être commises au nom du marché de gros dans la commune de Calavi. La population de Kansounkpa veut être dépossédée de ses terres et maisons sans :
- qu’aucune enquête commodo, incommodo ait été réalisée et rendue publique aux PAP
 Aucune entente de dédommagement n’a été négociée avec les PAP
 Les prix au mètre carré ont été fixés en marge des PAP et des normes fixées par le Ministre des finances
 Aucun dialogue réel avec les autorités municipales et préfectorales n’a eu lieu
 Aucune rencontre avec le ministre du cadre de vie n’a été possible.
Je m’arrête ici pour ne pas m’étaler sur toutes les irrégularités dans ce projet
Monsieur le Président à titre d’exemple, le ministre des finances a fixé le prix au mètre carré dans cette zone à 30.000fcfa, ce qui reflète exactement la valeur que nous y avons investie, mais les autorités municipales nous proposent entre 3500 à 8000fcfa le mètre carré.
Sommes-nous encore dans un état de droit ? Est-ce maintenant la règle de deux poids deux mesures dans nos institutions ?
Monsieur le Président, personne n’est contre la construction du marché. Je voudrais très respectueusement vous demander d’inviter nos autorités communales au strict respect de l’article article 22 de la Constitution qui recommande un juste et préalable dédommagement, mais qui ne transparaît malheureusement pas dans la procédure en cours.
Fait très déplorable, des centaines de policiers ont été envoyés sur les lieux. Les populations se sentent terrorisées.
Il n’est nul doute que le désengorgement de Cotonou et une meilleure organisation de la vie sociale sont bénéfiques pour les citoyens, mais il faudrait faire en sorte pour assurer la paix et la tranquillité. Ne peut-on rien réaliser dans notre pays avec acuité, professionnalisme, bon sens et bonté ?
Les notions d’équité ou de justice doivent guider les autorités en charge de ce dossier.

Monsieur le Président, vous avez parlé de sacrifice commun pour élever notre nation au rang des nations émergentes. C’est pour cette raison que je voudrais très respectueusement solliciter de votre haute bienveillance une attention particulière pour ce dossier afin qu’aucun de vos concitoyens ne déguerpissent les lieux sans être relogé ou sans bénéficier d’un dédommagement adéquat.
Nous avions tenu à vous informer, convaincus que vous n’êtes pas au courant des détails autrement les choses seraient différentes. Vous êtes un homme droit et un homme de droit qui fait toute chose avec probité et équité. Il ne vous viendrait jamais à l’esprit de brimer une minorité de votre peuple au nom de votre peuple. Nous avions tous vu avec émerveillement oh ! Combien vous avez dirigé la nation jusqu’à présent ! C’est pour cette raison que nous réservons une liesse populaire à la reconduction de votre mandat.
Monsieur le Président, vous êtes le garant de notre Constitution, socle de la société ; votre intervention dans ce dossier est idoine pour prévenir la catastrophe sociale se profilant et risquant d’entacher votre bilan.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en ma respectueuse considération.

Franckel Badoussi
Ingénieur financier



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