Coopérative éducative sur le plurilinguisme au Bénin : Fspi-Pebs fait le bilan du Projet et se projette sur l’avenir

Angelo DOSSOUMOU 17 février 2023

Au départ, des objectifs à atteindre puis des approches adoptées et à la fin, un atelier pour capitaliser le plurilinguisme au Bénin. Prévu pour deux ans avec l’appui de l’ambassade de France, le duo Fonds de solidarité des projets innovants (Fspi) et Plurilinguisme et enseignement au Bénin, sensibilisation des acteurs de l’éducation (Pebs) s’est, à cet effet, donné la main et a fait hier, à Azalaï hôtel de Cotonou le bilan du projet. Mais avant, l’honneur est revenu à la Lyly Houngnihin, Directrice exécutive de Laboratorio arts contemporains et assistance à Maîtrise d’ouvrage du projet de souhaiter la bienvenue aux acteurs de l’éducation conviés à la présentation et à l’évaluation dudit projet. A sa suite, Estelle Dagaut, cheffe du projet Pebs et attachée de coopération pour le français à l’ambassade de France au Bénin a longuement détaillé les différentes phases ayant concouru aux résultats obtenus en ce qui concerne le projet « Plurilinguisme et enseignement au Bénin, sensibilisation des acteurs de l’éducation ».
Entre autres, il est à retenir qu’en vue de l’amélioration qualitative des formations dispensées à grande échelle dans le secteur éducatif ainsi que l’expérience acquise en intégrant la dimension de la diversité linguistique et culturelle de la francophonie auprès des élèves et enseignants, le projet s’est basé sur une triple approche notamment la mise en synergie avec le plan stratégique éducation, l’ancrage territorial décentralisé avec une attention particulière aux communes frontalières et l’animation d’un dialogue multi-acteurs et plaidoyer. Ainsi, quatre groupes d’acteurs ont été ciblés à savoir les partenaires institutionnels, les Organisations de la société civile, des organes de presse et des partenaires internationaux. Tout ceci a permis, après les enquêtes et les entretiens de terrains réalisés, d’obtenir, par exemple, 396 acteurs de l’éducation formés, 122 enseignants formateurs et mentors formés évalués, 11 sessions de formation organisées dans 14 différentes communes, 6 experts instructeurs de l’éducation formés, 50 acteurs cadres de l’éducation formés et 12 tuteurs formés sur la plateforme en ligne IF Classe. Par ailleurs, 450 enseignants ont été formés sur la même plateforme, 01 centre d’incubation des jeunes enseignants professionnels préfigurés et équipés en outils numériques et 01 fichier des enseignants débutants de français réalisé et mise à jour.
Au total, selon Estelle Dagaut, l’évaluation du projet est une aubaine pour, non seulement capitaliser le travail abattu mais aussi, réfléchir et recueillir des idées plus innovantes pour l’avenir. C’est pourquoi, elle a invité les participants à proposer les types d’activités qui puissent mieux impacter les acteurs du plurilinguisme au Bénin et aider à atteindre l’objectif escompté à savoir une meilleure cohabitation des langues de la francophonie.

Carhel Quenum, Directeur des projets spéciaux à Laboratorio arts contemporains

« Laboratorio Arts Contemporains a été responsabilisé comme assistant en maitrise d’ouvrage sur le projet FSPI-PEBS (Front de Solidarité des Projets Innovants et Plurilinguisme dans l’Enseignement au Bénin, sensibilisation des acteurs de l’éducation) financé par l’ambassade de la France au Bénin sur deux ans. L’objectif est d’étudier et de voir les langues qui sont déjà pratiquées sur le territoire national et comment elles cohabitent avec le français. Pour la réalisation du projet, nous avons travaillé avec plusieurs partenaires dont l’Ecole Normale Supérieure qui forme les enseignants, l’Association des Professeurs de Français parce que le projet est sur l’enseignement du français et en français. On a travaillé également avec l’Institut National de la Formation et de la Recherche en Education qui nous a proposé un manuel de formation sur les comportements que doivent avoir les enseignants en milieu pédagogique. Nous avons également fait des ateliers linguistiques sur l’écriture des poèmes et poésies avec les acteurs culturels. Nous avons fait par exemple une tournée à Kandi et à Parakou où nous avons présenté Léopold Sédar Senghor et Amadou Ampathé Ba qui sont des classiques africains qui utilisent une manière particulière d’écrire et de parler le français. Ce projet a été réalisé en 4 composantes managériales et 3 composantes opérationnelles. Sur les composantes opérationnelles, nous avons eu le label qualité francophone où on a identifié des écoles qui enseignent en français et dans d’autres langues. Nous leur avons proposé des projets qui montrent comment on peut faire cohabiter les langues, le français, les langues nationales et d’autres. Nous avons évalué ce projet et avons donné le label à une seule école pour le moment mais, nous avons donné des prix à d’autres écoles. Il y a eu le colloque sur le plurilinguisme qu’on a tenu en juillet 2021 sur le campus d’Abomey-Calavi avec des chercheurs de l’Université de Rouen qui sont en partenariat avec l’Ecole Normale Supérieure. Dans un premier temps, nous avons fait venir des gens de l’Ecole Normale Supérieure de la France et des enseignants nationaux qui ont enseigné aux élèves-professeurs. Dans le cadre du colloque, nous avons fait un appel à candidature pour les articles. Il y a eu des linguistes, des sociolinguistes, des didacticiens qui ont proposé des articles venus de 13 pays d’Afrique et de France qui sont venus ici au Bénin pour un colloque où 26 communications ont été données. Après ce colloque, nous avons produit des actes pour voir un peu les expériences des autres pays. Il y a eu, par exemple, le programme ELAN qui a été représenté, des enseignants qui sont venus du Cameroun pour confronter les réalités dans les deux pays. Après le projet PEBS, nous avons organisé l’enquête sociolinguistique. C’est une autre composante pour représenter toutes les langues parlées au Bénin afin de réaliser une cartographie des langues parlées. Les statistiques issues de l’interprétation des données sont disponibles et les résultats ont été présentés. Il y a une autre composante qui nous a permis de donner du financement à des associations telles que Ruisseau d’Afrique qui travaillent sur le terrain afin qu’elles puissent mener à bien leurs activités. Ce sont des activités qui entrent dans le cadre du projet. Le présent atelier a pour objectif l’évaluation des résultats avec toutes les parties prenantes qui ont travaillé sur le projet et la réflexion pour voir comment l’élargir à d’autres bénéficiaires puisque nous sommes dans une expérience pilote ».

Transcription : Ange M’TOAMA



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