Covid-19 au Bénin : Les scénarios possibles d’ici octobre, selon le Prof. Glèlè Kakaï

Fulbert ADJIMEHOSSOU 1er juillet 2020

Il y a lieu de tenir rigueur aux gestes barrières. Ils sont d’un bénéfice capital dans la réduction de la propagation de la Covid-19. C’est ce qui ressort de l’étude portant sur la « modélisation mathématique de la COVID-19 au Bénin : impact des mesures préventives et de contrôle et simulation de différents scénarios de gestion ». « L’application des mesures préventives et de contrôle, jusqu’au 02 mai 2020 a induit une diminution du taux de transmission de la COVID-19 estimé à 31% », révèle ladite étude conduite par le Professeur Romain Glèlè Kakaï, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’estimations forestières (LABEF). L’auteur a rendu public les résultats au cours de la séance spéciale organisée par l’Académie nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin (ANSALB) vendredi dernier à l’UAC.
Pour en arriver là, un modèle mathématique basé sur les équations différentielles a été conçu pour décrire la propagation de la COVID-19. Elle subdivise, selon l’auteur, la population à risque du Bénin en 6 catégories à savoir : les personnes susceptibles d’être infectées, les personnes contaminées en période de latence, les asymptomatiques, les symptomatiques, les personnes infectées, isolées dans un centre et les personnes guéries de la COVID-19. Ont été prises en compte, les nombres cumulés de cas du 17 mars au 02 mai 2020 (avant les tests PCR systématiques sur groupes ciblés) et une population à risque considérée équivalente au Grand Nokoué, soit 21% de la population du Bénin.

Probablement plus de 500 cas en une seule journée début octobre
La dynamique normale d’une pandémie montre une tendance croissante du nombre de nouveaux cas jusqu’à un nombre maximum en une journée avant de commencer à décroître. Les gestes barrières permettent de réduire le nombre maximum de cas. Il faudra les maintenir et les renforcer. « Le nombre de nouveaux infectés augmente plus rapidement avec le temps que le nombre d’infectés identifiés et traités. Le taux de reproduction de contrôle de la Covid-19 au Bénin est estimé à Rc=1,4. Ce qui signifie qu’une personne infectée contamine en moyenne 1,4 personne. En d’autres termes, 2 personnes infectées contaminent environ 3 personnes saines », a-t-il précisé. A ce rythme, le pic pourrait être atteint dans 4 mois. « Le pic du nombre de nouveaux cas confirmés serait probablement obtenu début octobre 2020 avec 577 cas en une journée si les mesures adoptées jusqu’au 02 mai étaient maintenues dans le temps. Le nombre additionnel d’asymptomatiques à identifier et traiter pour l’endiguement de la pandémie au Bénin augmente avec le temps et est estimé à 340 au 30 mai 2020. Ce nombre augmente avec le temps, dû à la dynamique de l’infection. L’introduction des tests PCR systématiques sur groupes ciblés à partir du 03 mai impacte la dynamique de la pandémie au Bénin. De ce fait, Le Professeur Romain Glèlè Kakaï, pour conclure indique qu’une modélisation de la propagation de la COVID-19 prenant en compte le rythme de réalisation de ces tests PCR devrait permettre de mieux cerner la dynamique actuelle de la pandémie et estimer à nouveau le pic de contamination. Une telle étude est actuellement en cours au Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières.



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