Covid-19 : Les Tokpa-Topka, comme si de rien n’était

Arnaud DOUMANHOUN 2 décembre 2020

Une indifférence répréhensible. Le relâchement est sans doute général. Mais le cas des conducteurs de transport en commun communément appelé Tokpa-Tokpa fait craindre le pire. Surcharge, non port de masque, un détour à quelques encablures des carrefours contrôlés par la police et le tour est joué. Des conducteurs indélicats maximisent le profit. Les usagers sans voix, des victimes sans doute consentantes, se laissent naïvement convaincre. La raison est évidente. Il faut se plier aux désidératas du chauffeur, ou payer le prix fort. La première option fait l’unanimité dans un contexte de morosité économique. Au finish, c’est le conducteur qui s’en tire à bon compte. Il relève légèrement les frais de transport, sans pour autant tenir rigueur au respect des gestes barrières contre la pandémie du coronavirus.
Il est tout de même incompréhensible que le gouvernement tienne rigueur à la fermeture des boîtes de nuit et Vip, et qu’en retour, la légèreté soit flagrante dans le contrôle des conducteurs de transport en commun notamment les Tokpa-Tokpa. Une chose est claire, les points d’embarquement de ces chauffeurs indélicats sont connus de tous. S’il est vrai que certains d’entre eux défient l’autorité de la police républicaine et exercent des violences sur des hommes en uniforme comme l’a révélé le procureur de Cotonou, Mario Metonou, il est tout aussi vrai que nul n’est au-dessus de la loi, et la surcharge était déjà une infraction punie par le législateur.
En période de menace du coronavirus, où les habitudes sont appelées à changer, l’on est bien loin d’imager que la surcharge soit d’actualité. Curieusement, la Police républicaine est plus exigeante vis-à-vis des motocyclistes que de ces conducteurs de Tokpa-Tokpa. Tout un paradoxe. Face à la pandémie du coronavirus, aucune largesse ne devrait être de mise. Le ministère de l’intérieur et de la sécurité a tout intérêt à réarmer sa troupe.



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