Cri de cœur des usagers du centre de santé de Avamè à Tori-Bossito : Le manque d'eau et d'électricité, un constat alarmant

6 juin 2023

Le Centre de Santé (CS) de l’arrondissement de Avamè dans la commune de Tori-Bossito ploie, depuis des lustres, sous le manque criant d’eau de robinet et d’électricité. Le constat de visu de la situation a permis d’entendre le cri de détresse des patients admis dans ledit centre.

Lundi 05 juin 2023. Il est 10 heures 45 minutes. Les rayons du soleil illuminent la commune de Tori Bossito à environ 50Km de Cotonou. Nous sommes dans la cour du centre de santé de Avamè. Sur place, des motos garées à l’ombre du vieil arbre en face du bâtiment affecté à la "Maternité". Dans le hall dudit bâtiment, un groupe d’une dizaine de femmes toutes, enceintes. Assises l’une à côté de l’autre, carnets de soins en mains, elles ont toutes leurs regards fixés sur le visiteur inhabituel mais n’oublient pas l’objectif de leur visite. Après les protocoles administratifs, nous voici à l’entrée du bureau de la première autorité de cet l’hôpital. Malheureusement, elle ne sera pas là pendant trois jours, nous informent les agents de santé rencontrés dans son bureau en train de recevoir les usagers du jour. Jointe au téléphone, la Cheffe poste nous donne l’autorisation de nous adresser à ses collaborateurs. « Nous sommes aides-soignantes dans cet hôpital depuis l’an 2018. Ce centre de santé est composé d’une "Maternité", d’un "Dispensaire" et deux autres bâtiments de résidence de la sage femme, responsable de l’hôpital », expliquent-t-elles. A les croire, l’hôpital dispose de seulement 09 agents à raison de trois à la maternité, 03 au dispensaire, 02 à la pharmacie et un agent de sécurité. Selon les informations reçues de la première autorité dudit quartier, cet hôpital de l’arrondissement de Avamè est érigé sur un espace d’un hectare et est créé il y a de cela 30 ans.

Une visite guidée, constat alarmant...
Après quelques minutes d’échange, nous avons poussé notre curiosité à nous imprégner des différentes salles de la maternité. A l’arrivée, on a une salle d’accouchement, une salle de consultation, une salle de garde, une salle d’hospitalisation, une caisse et la salle de soins. A l’intérieur, des lits de patients usés, troués de part et d’autre, les robinets secs. « Depuis plus d’un an que le château d’eau, source d’approvisionnement d’alors, a cessé de fonctionner, nous n’avons plus d’eau dans l’enceinte de l’hôpital. Comment des agents de santé d’une maternité peuvent manquer d’eau ? », racontent-elles d’un air triste. Ainsi, depuis la création de ce centre de santé, il n’a jamais connu un projet d’installation électrique. « Honnêtement parlant, nous souffrons le martyre ici. On fait deux jours de garde, deux jours de repos. Durant les deux jours où nous devons être ici, on ne se lave même pas. Vous imaginez une femme qui ne fait pas de toilette en 48 heures », se désolent-elles. Ces témoignages montrent sans ambiguïté le calvaire des agents de ce lieu.
Le cri de cœur des usagers du CS Avamè...
« L’eau et l’électricité sont non négociables pour tout être vivant où qu’il soit. Ces deux choses ne peuvent jamais manquer dans un hôpital. Je me réjouis de ce que vous-même êtes venu faire le constat. Pour la petite histoire, on s’est servi de la torche de mon téléphone portable lors de son accouchement. J’ai parcouru plusieurs kilomètres avant d’amener l’eau à utiliser ici. Peu s’en fallait et mon enfant allait mourir. Je demande par cette occasion, la clémence du Chef de l’État Patrice Talon lui-même pour qu’il nous aide à voir l’eau et l’électricité dans un bref délai », souhaite Paulin, résident de l’arrondissement de Avamè et usager de l’hôpital rencontré sur place. « C’est le seul hôpital qui soit proche de chez nous. Il faut parcourir environ 10 à 15 km avant d’aller dans un autre hôpital où les infrastructures de grande nécessité sont présentes. Que les autorités nous viennent en aide à travers la dotation de matériels sanitaires », implore dame Rosine, porte-parole de la bande des usagers venus en consultation ce matin. Au-delà de ça, « quand il pleut, on ne peut pas avoir accès à l’hôpital. Que l’État pense à faire des pavés pour nous faciliter la tâche car le besoin d’aller à l’hôpital ne prévient pas ». Il faut noter que la plupart des usagers et ou habitants du quartier se désolent des conditions de travail dans ce centre de santé.
Mahussé Barnabé AÏSSI (Coll.)



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