A 25 ans, il devient enseignant-chercheur d’université. Son nom, Zidane Satignon. Le 1er octobre 2024, il faisait son entrée solennelle dans le corps des enseignants de l’Université Paris Saclay. Dans l’entretien que voici qu’il nous a accordé depuis la France, il nous plonge dans l’univers de son parcours, ses ambitions, et bien d’autres. Lisez !
Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique avant d’arriver à l’université Paris-Saclay ?
Avant d’intégrer l’Université Paris-Saclay, j’ai étudié à l’École Nationale d’Administration (ÉNA) au Bénin, où j’ai obtenu une Licence en Administration Générale et Territoriale. J’ai eu à donner le meilleur de moi-même et la Providence divine m’a accompagné. Cette formation m’a permis de développer une solide compréhension des politiques publiques et de la gestion administrative. Ainsi, après l’obtention de ma licence en 2020, j’ai poursuivi, en 2022, un Master en Droit Public à l’Université Paris-Saclay, parcours recherche et concours. J’y suis resté en tant que boursier d’excellence du gouvernement français jusqu’à l’obtention de mon Master et mon entrée en cycle Doctoral.
Quelles ont été vos principales motivations pour postuler au programme Bourse Eiffel ?
Ma motivation pour postuler à la Bourse d’excellence Eiffel était avant tout guidée par un désir profond de poursuivre mes études dans les meilleures conditions possibles. Tout a commencé lorsque j’étais encore étudiant à l’École Nationale d’Administration (ÉNA) au Bénin. À l’époque, je visais l’excellence académique avec un objectif précis : devenir major de promotion. Cet objectif n’était pas seulement symbolique, mais essentiel, car il ouvrait les portes à une bourse d’excellence permettant de financer le second cycle à l’ÉNA. Conscient du coût élevé des études, notamment les frais de scolarité du master, qui s’élèvent à plus de 500.000 FCFA par année, ainsi que des frais supplémentaires dont un étudiant a besoin, je savais que cette bourse était ma meilleure chance de continuer mes études sans obstacle financier.
Je me souviens très bien de mes démarches après la troisième année, où j’ai consulté à plusieurs reprises l’administration de l’ÉNA pour m’assurer que je remplissais les critères d’attribution de cette bourse. J’étais déterminé à répondre aux exigences, en espérant que mon parcours académique et mes efforts constants joueraient en ma faveur. Cependant, malgré mon travail acharné et mon dévouement, je n’ai pas pu obtenir le titre de major de promotion. Ce fut un moment difficile à accepter, car cela signifiait que je n’aurais pas accès à cette bourse précieuse pour financer mon master. À ce moment-là, il me semblait que mes possibilités de poursuivre mes études étaient compromises, faute de moyens financiers suffisants.
C’est dans ce contexte que j’ai pris la décision de postuler pour la Bourse d’excellence Eiffel. Cette bourse représentait pour moi une seconde chance, une opportunité inestimable de surmonter les limitations financières qui avaient été mon principal obstacle. La Bourse Eiffel offrait non seulement un soutien financier, mais elle me permettait d’intégrer un environnement international de premier plan, avec des enseignants et chercheurs de renom, ainsi que des infrastructures de recherche auxquelles je n’avais pas accès au Bénin. C’était aussi l’occasion de bénéficier de ressources académiques avancées qui me permettraient de mener des recherches approfondies et innovantes dans mon domaine, tout en évoluant dans un cadre académique stimulant.
En postulant à cette bourse, je voyais la possibilité d’acquérir des compétences et des connaissances que je pourrais réinvestir au Bénin. Mon objectif a toujours été de contribuer activement au développement de mon pays, et je savais que la Bourse Eiffel me permettrait de réaliser cet objectif en me formant dans un cadre d’excellence, tout en m’équipant des outils nécessaires pour apporter un changement durable dans mon pays.
Comment avez-vous vécu votre expérience à l’École Nationale d’Administration du Bénin (ÉNA) ?
L’ÉNA m’a fourni une formation rigoureuse en administration publique, et c’est là que j’ai véritablement découvert ma passion pour la gestion des politiques publiques et la gouvernance. J’y ai également renforcé ma capacité à mener des projets collectifs et à diriger des initiatives locales. C’est aussi à l’ÉNA que j’ai pris conscience de mon aversion pour l’injustice et la corruption, des éléments qui ont façonné mon engagement professionnel et personnel. J’ai découvert la force du partage de connaissances et les failles de notre système.
Quel impact a eu votre stage à la Cour Suprême du Bénin sur votre carrière ?
Mon stage à la Cour Suprême a eu un impact profond sur mon parcours. J’ai eu la chance de travailler au plus haut niveau du système judiciaire du Bénin, en assistant à des décisions majeures en matière de droit public et administratif. Ce stage m’a donné une perspective unique sur le fonctionnement de la justice et son rôle dans la protection des droits fondamentaux et environnementaux. La recommandation de la Présidente Dandi GNAMOU, qui a souligné mon sérieux et ma rigueur, a renforcé ma détermination à exceller dans mes études et dans ma carrière. Elle y précisait « Sérieux et rigoureux, ce fut un stagiaire efficace qui possède une culture générale intéressante, d’indiscutables connaissances en droit public, notamment en droit administratif et une curiosité intellectuelle très agréable pour le juge et l’enseignant chercheur que je suis. ».
Qu’est-ce qui vous a inspiré à choisir le sujet de votre thèse : ‘Référendum et protection de l’environnement’’ ?
Dans le monde d’aujourd’hui, les questions environnementales sont devenues de plus en plus pressantes, posant de nombreux défis complexes à nos sociétés, et la France n’échappe pas à cette réalité. Les enjeux environnementaux ne concernent pas seulement la gestion des ressources naturelles, mais soulèvent aussi de nouvelles problématiques liées à la souveraineté, à la gouvernance, et à la place du citoyen dans la prise de décision. Ces questions émergent particulièrement dans des sociétés comme la société française, où la crise des démocraties représentatives et l’aspiration à plus de participation directe font de plus en plus débat.
L’élément déclencheur qui m’a poussé à choisir ce sujet a été la nécessité de trouver des solutions efficaces et inclusives pour répondre à ces crises environnementales et démocratiques. Le référendum, en tant qu’outil de démocratie, me semble offrir une voie prometteuse à explorer. Il permet de donner une voix aux citoyens dans des décisions cruciales concernant la protection de leur environnement. De plus, dans un contexte où les droits procéduraux (tels que le droit à l’information et à la participation) prennent de plus en plus d’importance dans la protection de l’environnement, le référendum apparaît comme un moyen d’impliquer directement la population dans la prise de décisions qui les concernent.
Mon choix du sujet de thèse est né d’une volonté profonde de concilier deux aspects essentiels de mon engagement : la recherche académique et l’action sociale.
Quel est alors votre objectif en vous lançant sur ce terrain ?
Mon objectif avec cette thèse est de combiner mes connaissances académiques avec mes expériences pratiques pour contribuer de manière significative à la réflexion sur la démocratie participative et directe, en lien avec la protection de l’environnement. Cela me permettra d’explorer en profondeur des aspects qui n’avaient pas encore été pleinement développés dans mon mémoire de Master.
C’est pourquoi j’ai décidé de consacrer ma recherche sur ce sujet. Mon projet a d’ailleurs été validé et salué par les membres du jury de sélection, qui ont reconnu sa pertinence et son potentiel pour répondre aux défis contemporains.
Comment s’est déroulée la sélection pour le corps des enseignants-chercheurs à l’université Paris-Saclay ?
La sélection pour intégrer le corps des enseignants-chercheurs à l’Université Paris-Saclay a été un processus extrêmement rigoureux, reflétant à la fois la recherche de l’excellence et l’importance de mon parcours académique. Tout a débuté avec ma candidature pour le très compétitif ‘’Concours Doctoral Blanc’’ des Graduate Schools Droit et Économie & Management (DEM). Ce concours, ouvert aux titulaires d’un Master, attribue chaque année un nombre limité de contrats doctoraux, et j’ai postulé en plein milieu de mon Master, avant même d’avoir terminé mes études du deuxième cycle. Cela montre déjà l’exigence du concours, puisque les dossiers devaient être déposés au plus tard le 12 mai 2024, avant la fin de mes cours de Master.
La première étape consistait à pré-sélectionner les dossiers en fonction de plusieurs critères stricts. Mon dossier a été retenu grâce à mes excellents résultats en Master et en Licence, mais aussi en raison de l’originalité et de la pertinence de mon sujet de thèse : "Référendum et protection de l’environnement". Ce sujet s’inscrit dans les enjeux contemporains cruciaux en droit public et environnemental, et il a immédiatement attiré l’attention du comité. L’un des points forts de ma candidature résidait dans ma capacité à proposer un projet de recherche innovant, étayé par l’appui d’un avis très positif de mon directeur de thèse, le Professeur Tanguy Pasquiet-Briand.
Après la pré-sélection, mon dossier a été soumis à une audition finale, qui est l’une des étapes les plus exigeantes du concours. Lors de cette audition, j’ai présenté oralement mon projet de thèse devant un jury composé d’experts dans le domaine du droit et des sciences sociales. Cette présentation a été suivie d’une série de questions, au cours desquelles j’ai dû démontrer ma capacité à défendre les objectifs scientifiques de mon projet, à détailler les méthodes de recherche envisagées, et à expliquer les avancées attendues en matière de gouvernance environnementale et de participation citoyenne.
Ce concours comportait plusieurs étapes de sélection complexes (trois jurys au total sont intervenus). Tout d’abord, un jury de pré-sélection a identifié les candidats méritant d’être auditionnés. Ensuite, un jury de près de 15 professeurs des universités, spécialisés dans les domaines du droit, de l’économie et de la gestion, a évalué ma performance lors de l’audition. Ce jury a analysé ma présentation en profondeur, en prenant en compte non seulement la pertinence de mes réponses, mais aussi mon aptitude à conduire un projet de recherche ambitieux. Finalement, j’ai réussi à convaincre ces experts, et mon classement final a reflété cette capacité à répondre de manière convaincante aux questions des membres du jury, tout en montrant l’impact potentiel de mes recherches sur la protection de l’environnement.
Enfin, la confirmation de ma sélection est venue avec une lettre officielle du Directeur de l’École Doctorale, Michel Guillard, m’informant que j’avais non seulement été retenu pour un financement, mais également jugé apte à enseigner en complément de mes recherches. Cela témoigne de la confiance qu’on m’accorde pour contribuer au rayonnement académique de l’Université Paris-Saclay.
En somme, ce processus de sélection exigeant a permis de démontrer non seulement mon excellence académique, mais aussi ma capacité à innover dans le cadre de mes recherches et à m’impliquer activement dans l’enseignement. C’était une validation de mon parcours et une reconnaissance de mon potentiel en tant que chercheur et enseignant.
A quels défis aviez-vous fait face lors de votre acclimatation en France ?
L’acclimatation en France n’a pas été sans défis. Dès mon arrivée, j’ai dû m’adapter à un système universitaire différent, à un domaine d’étude différent et à une culture nouvelle. J’ai également dû trouver un équilibre entre mes études exigeantes et mon désir de rester actif dans des causes qui me tiennent à cœur.
De quelle manière votre engagement associatif au Bénin a-t-il influencé votre parcours en France ?
Mon engagement associatif au Bénin, m’a préparé à poursuivre des initiatives similaires en France. Dès mon arrivée, j’ai intégré des organisations qui partagent mes valeurs de justice sociale et de développement durable. Mon expérience dans les associations m’a permis de développer des compétences en leadership et en gestion de projets, que j’utilise encore aujourd’hui pour contribuer à des causes locales et internationales.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience en tant que Jeune parlementaire au Parlement des Jeunes du Bénin ?
Mon rôle de Jeune parlementaire a été une expérience marquante. J’ai participé à des débats sur des sujets d’importance nationale, tels que la liberté publique, la démocratie, et l’inclusion des jeunes dans les processus de décision. Cette expérience m’a permis de comprendre de manière concrète les enjeux liés à la participation citoyenne et de connaître les défis auxquels sont confrontées les populations béninoises, en rencontrant des jeunes issus de pratiquement toutes les circonscriptions du Bénin. Elle a aussi renforcé ma volonté de m’engager davantage dans des projets de réforme des politiques publiques.
Comment conciliez-vous vos études et vos activités associatives en France ?
Concilier mes études et mes engagements associatifs, un véritable défi, mais j’ai toujours ressenti une obligation intérieure de rester actif dans les causes qui me tiennent à cœur, même après mon arrivée en France. J’aime raconter l’histoire de mes premiers jours ici, car elle illustre bien cette dynamique.
Le 6 septembre 2022, soit le lendemain de mon arrivée en France, je n’ai pas pris de temps pour me reposer ou m’acclimater. Ma première action a été de contacter plusieurs organisations en France pour voir comment je pouvais continuer à défendre les causes auxquelles j’avais toujours été attaché. Depuis mon pays natal, je m’étais déjà engagé dans des initiatives liées à la justice sociale et environnementale, et je ne pouvais pas laisser cet engagement de côté une fois en France. C’est ainsi que j’ai intégré le Plan des Jeunes de Plan International France et d’autres organisations, peu après mon arrivée. Pour moi, il était essentiel de maintenir un lien avec les causes que j’avais toujours soutenues, même à distance.
J’ai même participé aux élections des représentants étudiants à l’Université Paris-Saclay, que j’ai remportées. Cela m’a permis de siéger ; pendant deux ans, au conseil de faculté et de contribuer activement à la prise de décision au sein de mon établissement. Être impliqué dans la vie universitaire m’a permis d’équilibrer mon engagement associatif et mon parcours académique. Mais concilier les deux n’est pas facile, surtout avec les exigences d’un programme de master en droit, domaine dans lequel je n’étais pas forcement excellent pour avoir fait une licence à l’ENA.
Il y a des moments où j’ai dû faire des choix difficiles. Par exemple, j’ai été sélectionné pour participer à des événements majeurs comme le Sommet du Futur, la Conférence des Parties (COP) et l’ECOSOC, des rendez-vous internationaux qui me passionnent et me tiennent particulièrement à cœur. Cependant, en raison de la charge de travail liée à mes études, je n’ai pas pu faire le déplacement. Même si cela a été difficile à accepter, j’ai réalisé que les deux aspects – mes études et mon engagement associatif – se complètent mutuellement.
Certes, il n’y a pas de lien direct entre mes cours et mon engagement associatif. D’un côté, mes études se concentrent sur la recherche et l’enseignement en droit public et en protection de l’environnement. De l’autre, mon engagement associatif vise des actions concrètes sur le terrain pour promouvoir la justice sociale, l’égalité des genres et la lutte contre le changement climatique. Cependant, ces deux sphères se nourrissent l’une de l’autre : mes expériences sur le terrain enrichissent ma recherche académique, et mes connaissances académiques apportent de la profondeur à mon travail associatif.
J’ai aussi continué à collaborer avec mes associations au Bénin, même depuis la France, en rédigeant des projets, en participant à des réunions à distance, et en soutenant de nouvelles initiatives. Pour moi, il s’agit d’un équilibre délicat, mais ces deux aspects de ma vie sont essentiels. Ils ne s’opposent pas, mais se complètent pour former un ensemble cohérent qui me permet d’évoluer.
Quelles compétences pensez-vous avoir développées grâce à votre engagement dans des organisations comme Educ’Eco et Youngo ?
Je tiens à rappeler que mon engagement ne se limite pas à ces deux organisations. Non seulement, il n’a pas débuté avec ces deux, car je viens de très loin, mais aussi il ne se résume pas à ces deux.
Mon engagement dans ces organisations m’a permis de renforcer mes compétences en leadership, gestion de projet, plaidoyer, et communication. J’ai également appris à travailler en équipe avec des personnes d’horizons divers, ce qui a enrichi ma capacité à coordonner des projets de grande envergure. Grâce à Educ’Eco, j’ai développé une meilleure compréhension des enjeux environnementaux en Afrique, tandis que Youngo m’a offert une plateforme pour collaborer à l’échelle internationale sur des questions de développement durable.
En quoi pensez-vous que votre travail académique peut contribuer à l’amélioration de la situation environnementale au Bénin ?
Mon travail académique vise à proposer des solutions juridiques pour améliorer la gouvernance environnementale. En explorant le référendum comme un outil de participation citoyenne, je souhaite encourager une plus grande implication des populations au plan national et locale dans la prise de décision concernant les projets de développement. Cela renforcerait la transparence et la responsabilité des autorités, tout en assurant une meilleure gestion des ressources naturelles. De plus, mes engagements associatifs et mes projets concrets montrent déjà que j’essaie de traduire ces idées en actions.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes béninois qui souhaitent poursuivre des études à l’étranger ?
Je leur dirais de rester déterminés et de ne jamais sous-estimer leur potentiel. Il est essentiel de bien se préparer, non seulement sur le plan académique, mais aussi en construisant un réseau solide. Il faut également savoir être patient et persévérant face aux obstacles, qu’ils soient financiers, culturels ou linguistiques. Enfin, je les encouragerais à toujours saisir les opportunités qui se présentent, que ce soit des programmes de bourses comme la Bourse Eiffel ou d’autres initiatives à l’international.
Comment envisagez-vous l’avenir de l’éducation au Bénin, à la lumière de votre expérience personnelle ?
Pour reprendre les mots de James Baldwin, mon amour pour mon pays, me donne le droit de le critiquer. Puisque ce n’est pas le but de cette interview, je pense que l’avenir de l’éducation au Bénin doit s’orienter vers l’innovation pédagogique et l’inclusion des compétences pratiques. Il est crucial que le système éducatif forme les jeunes à être non seulement des acteurs économiques compétents, mais aussi des citoyens engagés et responsables. Il faut encourager l’esprit critique, la créativité, et l’entrepreneuriat chez les étudiants pour qu’ils soient mieux préparés aux défis contemporains.
Quels sont vos projets après l’obtention de votre doctorat ?
Après l’obtention de mon doctorat, je souhaite poursuivre une carrière académique tout en continuant à m’impliquer dans des projets de réforme des politiques publiques au Bénin, en particulier dans les domaines de la gouvernance environnementale et de la participation citoyenne.
Mon objectif est de combiner mes connaissances académiques avec mes expériences pratiques pour contribuer à la réflexion sur la démocratie participative liée à la protection de l’environnement.
Quelles sont les personnes ou les figures qui vous ont le plus inspiré dans votre parcours académique et professionnel ?
Mon inspiration première vient de ma foi. « Je puis tout par Celui qui me fortifie » est un principe qui guide chacune de mes actions. Ensuite, des personnalités comme la Présidente Dandi Gnamou, le Professeur Césaire Kpenonhoun, et le Professeur Epiphane Souhouénou ont marqué mon parcours. Leurs encouragements, conseils et recommandations m’ont non seulement permis de grandir en tant qu’étudiant et professionnel, mais ils ont également renforcé ma confiance en mes capacités. Leur soutien indéfectible continue d’influencer mes décisions aujourd’hui.
Comment évaluez-vous l’importance de la recherche académique dans le développement du Bénin ?
La recherche scientifique est cruciale pour le développement du Bénin, car elle permet d’analyser les problèmes en profondeur et de proposer des solutions adaptées au contexte local. Grâce à la recherche, nous pouvons développer des politiques publiques basées sur des données précises et scientifiques, et répondre plus efficacement aux défis économiques, sociaux et environnementaux du pays.
Quelles initiatives envisagez-vous de mettre en place pour soutenir les jeunes étudiants au Bénin ?
J’ai déjà mis en place le programme ‘’Jeunesse et compétences : quelle (s) politique (s) pour éviter la fuite des cerveaux’’ au lendemain de ma sélection pour la Bourse Eiffel. Ce programme vise à réfléchir sur les maux qui minent nos sociétés africaines notamment au Bénin, et à célébrer les compétences de la jeunesse. Chaque année, j’accompagne également des candidats et candidates dans leur procédure pour des bourses comme la Bourse Eiffel, Smart Up de l’Université Paris Cité, ou encore IdEx de l’Université Paris-Saclay, etc. en plus de les aider dans leurs démarches Campus France.
Comment votre expérience en France a-t-elle influencé votre perspective sur les questions de droit et de justice sociale ?
Mon expérience en France m’a permis de comprendre les questions de droit et de justice sociale sous un angle plus global. J’ai été exposé à des débats sur des questions telles que la souveraineté nationale, les droits de l’Homme (j’insiste sur l’écriture), et la justice environnementale, des sujets qui résonnent aussi fortement au Bénin. Cette perspective élargie m’a permis de mieux comprendre l’interconnexion entre le droit, la société et les problèmes sociaux contemporains, et renforce ma conviction que les mécanismes de participation citoyenne peuvent jouer un rôle clé dans la résolution des problèmes sociaux et environnementaux.
Quels changements espérez-vous voir dans le système éducatif béninois au cours des prochaines années ?
Il faut un grand travail, nous devons rénover notre système. Je ne peux retracer tous les maux de ce système, mais j’espère voir un système éducatif plus inclusif et orienté vers l’innovation. Le système éducatif béninois devrait intégrer davantage de compétences pratiques, encourager l’esprit critique, et préparer les jeunes à relever les défis de demain, notamment dans les domaines du développement durable, de l’entrepreneuriat et de la technologie. Il est également essentiel de valoriser les initiatives locales et de promouvoir une éducation axée sur les réalités socio-économiques du pays.
Est-ce que Zidane aspire à un poste politique (ministre, député, maire, etc.) dans un futur proche ?
Je suis déjà impliqué dans le domaine politique par exemple à travers mon rôle de Jeune parlementaire au Bénin et mon engagement au sein de diverses organisations au Bénin et à l’international. Bien que mon parcours actuel soit davantage orienté vers l’enseignement et la recherche, je n’exclus pas de m’impliquer plus activement en politique à l’avenir, notamment dans les réformes institutionnelles et environnementales. Pour moi, l’action politique est un moyen efficace de concrétiser des idées en réformes tangibles.
Votre mot de la fin !
Je suis convaincu que la participation citoyenne et la recherche sont des outils puissants pour construire un avenir durable. Mon parcours reflète ma détermination à contribuer positivement au Bénin et à la communauté internationale, tant sur le plan académique que social. Je continuerai à m’engager dans des projets qui défendent l’inclusion, la justice, et la protection de l’environnement, car je crois fermement que chaque petit geste peut avoir un impact significatif.
Réalisation : Mahussé Barnabé AÏSSI (Coll.)
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