Epidémiologie des virus de la mosaïque du manioc au Bénin : Une forte incidence révélée par la thèse de Dr Hounguè

Fulbert ADJIMEHOSSOU 13 février 2020

Il y a bien de quoi se préoccuper des virus de la mosaïque du manioc, surtout avec les pratiques agricoles à risques en cours. « Nous avons noté une forte incidence de la maladie. 75% des zones de productions sont menacées par l’épidémie de la mosaïque. Trois Begomovirus sont identifiées. Les producteurs ne connaissent pas la cause ou le vecteur de la maladie. Ils échangent les boutures pour emblaver de nouvelles superficies », a révélé Dr Jérôme Hounguè. Les résultats ont été présentés au cours de la soutenance de sa thèse de doctorat à l’Uac le 6 février 2020. Ladite thèse, dirigée par le Professeur titulaire Corneille Ahanhanzo a porté sur le thème : « Epidémiologie des virus de la mosaïque du manioc (Manihot esculenta Crantz) et apports des Biotechnologies Végétales dans leur gestion au Bénin ». En effet, aliment pour environ 800 millions de personnes au monde, 3ème source de calories après le riz et le maïs, la culture du manioc est de plus en plus confrontée à des virus. Selon Jérôme Hounguè, au Bénin, la mosaïque du manioc constitue une épidémie et continue de ravager dans toutes les zones de production de manioc. Il s’est agi donc, entre autres d’évaluer la réponse des cultivars aux différentes pressions d’inoculum et l’âge à l’infestation ; de déterminer l’influence des virus de la mosaïque sur la teneur des éléments nutritifs dans les racines du manioc ; et d’identifier les cultivars de manioc résistants à travers les gènes de résistance à la mosaïque du manioc. Jérôme Hounguè propose donc l’utilisation des cultivars résistants qui constitue la stratégie durable pour la gestion de la maladie. « Douze cultivars sont morphologiquement résistants. 8/12 cultivars possèdent le gène de résistance CMD2. Il est souhaitable que le matériel de plantation, sain surtout chez les cultivars sensibles, soit disponible pour une lutte efficace contre la maladie et pour renforcer le plan national de riposte des maladies virales », a-t-il suggéré. La thermothérapie est aussi une technique très efficace pour la réduction de la charge virale avant la culture in vitro des tissus. Le jury présidé par le Professeur titulaire a apprécié la qualité des travaux et a fait Jérôme Hounguè, docteur avec la mention très honorable et les félicitations du jury. Le Professeur Corneille Ahanhanzo qui a encadré la thèse se dit d’ailleurs fier de l’impétrant.



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