Grâce à l’appui financier de la France : Le renseignement maritime au cœur d’un atelier régional

24 février 2021

Les guerres asymétriques qui prennent leurs sources dans le terrorisme, le djihadisme, la cybercriminalité et la piraterie constituent de nouvelles menaces pour les Etats qui doivent changer de paradigmes pour y faire face. Pour ce qui est du golfe de Guinée, l’Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI) joue valablement sa partition. C’est ainsi que s’achève ce jour à Abidjan un séminaire lancé depuis le 16 janvier dernier qui regroupe des participants issus de 12 pays d’Afrique de l’ouest (Bénin, Cameroun, Gabon, Ghana, Guinée Conakry, Mauritanie, Nigéria, République du Congo, République démocratique du Congo, Sénégal, Togo et bien sûr Côte d’Ivoire). « L’organisation de ce séminaire vient donc à point nommé. Il s’attelle à offrir un cadre pour le renforcement des capacités des structures et services en charge de la collecte, de l’analyse et du traitement de renseignements et inventorier les outils et canaux de la communication et de la diffusion des informations », a souligné à l’ouverture des travaux le Commandant Abé Aké Lazare, directeur de l’ISMI. Cette rencontre rentre donc dans le cadre des activités de l’institut logé dans l’Académie régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM). En effet, « l’efficacité d’une stratégie globale de sécurisation repose bien évidemment sur les moyens opérationnels et l’adoption d’un cadre juridique adéquat, mais également sur la capacité des différents acteurs à collecter, analyser, et diffuser l’information afin de cibler les risques, définir des stratégies de lutte et orienter les interventions ».
« C’est un impératif pour moi de souligner que l’organisation de cette session ne saurait être possible sans l’apport inestimable de la France à travers le Programme Régional d’Appui à l’Action de l’Etat en Mer dans le golfe de Guinée du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères », a souligné le directeur de l’ISMI. A sa suite, Guillaume TURQUET de BEAUREGARD, Coordonnateur régional Action de l’Etat en mer (golfe de Guinée). En misant sur « l’information et le renseignement maritimes » à travers ce séminaire, la coopération française, à travers l’ISMI, a souhaité retenir ce thème du renseignement maritime pour certaines raisons. Primo, le golfe de Guinée présente de forts enjeux, non seulement pour les économies africaines, mais également pour les économies asiatiques et européennes. Secundo, le golfe de Guinée est aussi devenu l’épicentre de la piraterie dans le monde. Selon le BMI (Bureau maritime international), 95% des enlèvements en mer dans le monde se déroulent dans le golfe de Guinée. Tertio, on estime que 60 % des espèces pêchées dans le golfe de Guinée le sont illégalement. Les pertes sont évidemment colossales pour les Etats riverains. Quartuo, toutes sortes de trafics transitent par le golfe de Guinée (drogues, soutages illégaux de carburant, marchandises illicites en tous genres). Guillaume TURQUET de BEAUREGARD ne manquera pas de préciser que la maîtrise du renseignement en milieu maritime ne s’improvise pas. Elle nécessite en premier lieu une prise de conscience des pouvoirs publics, la mise en place de structures en conséquence et elle nécessite également de disposer de certains moyens et savoir-faire pour « capter » l’information. Ce séminaire a constitué une plateforme de discussions pour identifier au sein des Etats participants, les forces et les faiblesses de chacun, et pour créer les contacts qui pourront s’avérer utiles.



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