Loi portant orientation agricole, sécurité alimentaire et nutritionnelle : Lueur d’espoir pour les producteurs, belles perspectives pour le consommateur

Isac A. YAÏ 24 juin 2022

L’information est capitale. Elle ne saurait être passée sous silence. Depuis hier, la 8ème législature a doté le Bénin d’un arsenal juridique. Il s’agit de la loi portant orientation agricole, sécurité alimentaire et nutritionnelle en République du Bénin. Pour tout dire, en principe, elle doit être la pierre angulaire de la gouvernance dans tous les pays du monde. Dans un contexte de cherté de la vie, de rareté des produits de première nécessité et surtout de certaines céréales sur le marché international à cause de la guerre Russie-Ukraine, ne pas prendre des dispositions juridiques pour non seulement encourager les producteurs à faire davantage qu’auparavant mais aussi protéger les récoltes afin qu’elles soient à la portée du consommateur aurait été une erreur fatale.
Maintenant que la loi est votée avec tous les avantages y afférents, il est à espérer qu’elle comblera les attentes. Car, une chose est d’avoir la meilleure loi qui soit pour régir un secteur et la rendre plus productive, l’autre chose est que les différents acteurs jouent convenablement leur partition. Ainsi, serait-il judicieux qu’avec la loi n°2022-14, les effets soient, à court terme, visibles sur le coût des denrées localement produites. A titre d’exemple, il serait inconcevable qu’avec la nouvelle loi qui vient en ajouter à tout ce qui est déjà fait pour booster le secteur agricole, l’huile d’arachide localement produite revienne plus chère que celle importée. Autrement, le dispositif adéquat pour une production de masse est en place mais, c’est à l’œuvre que l’artisan sera vraiment reconnu.
De toute évidence, le législateur et l’Exécutif peuvent se frotter les mains. Ils ont donné les armes qu’il faut pour éviter aux populations la famine. Cela suppose que la balle est dans le camp d’abord des producteurs puis à la suite, des consommateurs. Et pour cause, si ces derniers trouvaient de bonnes raisons pour préférer aux produits made in Benin ceux venus d’ailleurs, avec la nouvelle loi, c’est aussi le défi de la qualité qui est lancé aux agricultures et aux PME qui transforment au plan interne les produits locaux. En somme, il est bien beau de disposer d’un arsenal juridique qui favorise un boom de la production locale. Mais, il serait tout aussi essentiel que le consommateur fasse le choix d’encourager les producteurs en consommant local. Par ailleurs, la veille doit vraiment être de mise afin d’éviter les subterfuges des producteurs prompts à exporter une grande partie de leur récolte et créer la surenchère sur les marchés locaux. Bien vrai la loi est là pour régir mais, la peur du gendarme dissuade beaucoup mieux.



Dans la même rubrique